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CENTENAIRE DE LA GRANDE GUERRE 1914 - 1918
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1918 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre

Octobre 1918 :

front premieres lignes

Octobre 1918 :  Extraits de journaux de marches et opérations du mois (JMO) Correspondance familiale et cartes postales du mois en bas de page  et pages sur le H1N1 : La grippe espagnole.

L'enfer est toujours le quotidien  ...

Nous disions, le mois passé, que cela faisait exactement 4 ans en septembre 1914 qu'à cet endroit même, le père de Papy-Louis avait été blessé mortellement

Pendant que, au cours de ces 4 années, 33% de la population française dispaissait soit près de 1,5 million de personnes, et que la presse et plus encore les rapports militaires se font très silencieux sur cette autre "Grande tueuse" qu'est la grippe espagnole  (évaluation de 100 millions de morts sur la planète !! *), il faut continuer le combat, souvent au corps à corps par manque de moyens ...

Pourtant, la grippe était présente partout en ce mois d'octobre 1918 et faisait des ravages semblables voire supérieurs à la peste noire ! (témoignages dans les courriers de famille)

(*) Je vous invite à parcourir grâce au triste destin de Narcisse (beau-père de papy-Louis) de découvrir ou redécouvrir un pan de cette pandémie/tragédie (traité sur plusieurs pages et thème qui a suscité l'intérêt de Christophe Weber et l'INA pour le documentaire télévisé sur ce sujet)

Journal des Marches et Opérations (JMO) - Mois d'octobre 1918 Transcription partielle
Historique_64RI_1918_10




Les JMO n'étaient pas des journaux renseignés au fil de l'eau par le préposé de service.

Les consignées étaient précises !

Ceci bien sûr afin de recueillir un maximum d'informations et tirer des leçons mais aussi afin de ne pas laisser filtrer trop d'informations qui auraient pu être de nature à décridibiliser les donneurs d'ordre ...



















1er octobre

5h30 : Le Lt Colonel cdt le 137è arrive au P.C.du 64è ; il prend le commandement du ss secteur à 6h.

7h45 : Le Gal cdt la 21è D.I. informe le Colonel du 64è que, si les circonstances le permettent, les Btn Loyer et Lapouge seront retirés plus au S dans les organisations de la ligne bleue.

7:50 La relève se termine : Le Btn Lapouge vient sur les emplacements de batterie en 66 57 69 56 70 56 73 56 (ne peut se porter sans risque sur la ligne bleue).

Le Btn Loyer dont le Capitaine Raballand a pris le commandement peut se rendre sur la ligne bleue (Tr de Darinstadt et Edelberg).

Le PC du Colonel est transféré près de la Tr Darinstadt. Un PD a fonctionné pendant 2j en 79 55.

Le 1er octobre au matin, le 3/64 est bataillon de soutien. Devant lui le 1/137 (Btn Pierre) occupe le boy Hohenzollern, le 2/137 (Btn Huard) est à droite à hauteur du chemin de terre prolongeant vers l’ouest la Tr. Krefeld, attendant l’heure de l’attaque.

Dicpositif du Btn Huot : 9è Cie dans l’axe du Btn Pierre ; une section avec le chef de Btn assure la liaison (section Thiec) ; 12è Cie dans l’axe du Btn Huard ; une section avec le chef de Btn assure la liaison (section Pousson).

Chacune de ces compagnies dispose d’une section de mitrailleuses installées au N de la Py entre les deux Cies (chemin en remblai) (peloton Dumas).

10è Cie en réserve, en bordure de la Py, doit être prête à filer à droite ou à gauche suivant les circonstances.

La 1/2 CM 3 installée sur les pentes Sud de la Py est en réserve et en position pour contre battre par dessus les 1 et 2 /137, les défenseurs allemands lors de l’attaque (Capitaine Le Maguère dirige ce tir ; 6 caisses furent tirées)

Midi : L’attaque se déclenche en bon ordre, les éléments Pierre semblent disparaître dans les organisations allemandes, un flottement, par contre semble faire converger les éléments Huard vers le boy. Brxxte.

Ordre est donné à la 9èCie de se coller au bataillon Pierre et à la 10è Cie de commencer à suivre la 9èCie (un officier blessé)

Des CR contradictoires arrivent ; Le Lt Aynès (9è Cie) (13h15) rend compte qu’il ne peut progresser ; les éléments Pierre n’avancent pas ; ordre lui est donné d’aller lui-même assurer la liaison avec le Cdt Pierre en personne et de voir ce dont il retourne.

13h35 : Message cdt Pierre ‘tout est raté »

15h45 : reçu ordre suivant : Colonel 137 à Cap Huot – 1 er oct 13h25 «  Par ordre du Colonel cdt l’I.D. 21, le Btn Pierre attaquera la Courtine de l’Elbe et d’Essen pour y recueillir et dégager les éléments du Btn Pierre qui pourraient y être encore retenus prisonniers. L’artillerie appuiera ce mouvement par un barrage roulant réglé comme précédemment, mais dont le départ se fixera à 300 m au N des éléments avancés du Btn. L’heure de départ de l’attaque sera annoncée par des fusées à 3 feux lancées par les vagues avancées du chef du Btn Pierre, Btn Huot dès qu’elles se déploieront à hauteur des premiers éléments.

L’artillerie déclenchera à ce moment un tir de protection sur les organisations de la ligne jaune et en particulier aux abords du boyau de Hohenzollern et d’autre part déroulera son barrage d’accompagnement à la vitesse de 100 m en 4 minutes.

Axe d’attaque du Btn Huot : boy de Hohenzollern. Le 93è qui a progressé et qui tient le boy Géneseau couvre cette attaque avec son flanc gauche » Signé Gauthier.

17h30 : Le dispositif d’attaque est prêt comme suit 9è Cie à droite de Hohenzollern ; 10è Cie à gauche, 2 sections en 1ère ligne, 2 sections en deuxième ligne ; CM3 : un peloton dans le sillage de chacune des Cies, le manque de grenades retarde l’exécution ; des grenades éparses dans les boyaux sont rassemblées et passées aux Cies de tête. Plusieurs fusées à 3 feux sont envoyées vers 18h30, l’artillerie semble muette.

19h : Un tir d’artillerie se déclenchant et pouvant correspondre au barrage prévu, les Cdts de Cie donnent l’ordre d’attaque. Le barrage boche se déclenche et l’attaque échoue à hauteur du second réseau. La situation des Cies est la suivante, le nez au 2è réseau, la queue au 1er réseau, un officier blessé.

La lutte à la grenade, avec pertes sensibles continue jusque vers 20h30. Contrairement à ce qu’assurait l’ordre du Colonel Gauthier, le boy Geeiseneau est loin d’être à nous et il nous prend de flanc.

A ce moment les dispositions pour la nuit sont prises comme suit : la 10è Cie s’installe à cheval sur le Hohenzollern avec 4 petits postes de part et d’autre et une section de mitrailleuses l’appuyant de chaque côté du boyau. La 9èCie se reporte en échelon en arrière et à droite avec un peloton de mitrailleuses.

Le capitaine cdt le Btn fait demander le Lt Pousson Cdt la 12è Cie pour préciser sa situation et s’entendre avec lui pour reprendre l’attaque dès le petit jour sur la tr de l’Elbe, la 12è Cie pouvant s’infiltrer par l’ Est et appuyer le mouvement des 9è et 10è.

d’après les indications difficiles à préciser en pleine nuit, il semble que la 12Cie a quelques éléments avancés dans la parallèle avancée allemande au D. de l’Elbe (parallèle amorcée sur le Boy au Bromberg mais ne se continuant pas vers l’ouest).

La nuit du 1er au 2 se passe sans grands incidents ; à 4 reprises, le Capitaine Cdt le Btn demande des grenades et des VB au Cdt Pierre et au Colonel du 137è sans pouvoir en obtenir.

A 2h du matin, le téléphone ayant pu être réparé, une conversation avec le Capne LaFlaix adjoint du colonel du 137è précise la situation du Btn Huot, Le Capitaine Huot assure que l’impossible sera fait pour sauter au petit jour dans la Tr. d’Elbe mais qu’il exige des grenades. Il est répondu évasivement.

A 16 h , le 2/64 avait été mis à la disposition du Colonel du 137è pour soutenir de très près la poussée en avant des Btns Huot et Pierre (ordre téléphoné du Colonel cdt l’I.D.)

2 Octobre

6h5 Une violente contre-attaque boche se déclenche cherchant à capturer les éléments de la 10è Cie prêts eux-mêmes à sauter dans l'Elbe, un violent corps à corps s'engage, nos mitrailleuses, sur le terrain, entrent en action.

Des divers rapports des Cdts de Cies, il résulte qu’à 6h5, 6h30 et 7h, les Boches ont fait 3 tentatives pour encercler la flèche formée dans leurs lignes par le boy Hohenzollern : 2 officiers blessés.

Le Cap de Btn réclame des grenades et VB à trois reprises nouvelles, il reçoit le message suivant : 

« Lorsque l’infanterie n’a plus de grenades, elle se défend avec ses armes » Signé Gauthier.

Entre 6h30 et 7h, on se fusille à bout portant dans le boy Hohenzollern.

L’attaque boche s’arrête après nous avoir repoussés au 1er réseau, 2 officiers blessés, nombreux tués et blessés, pas de prisonniers signalés. Sur ces entrefaites, le capitaine Huot reçoit communication du commandant Pierre que le groupe d’attaque du Colonel Gauthier est composé comme suit :

A l’ouest : Colonne Pierre englobant les éléments Huot du boyau Hollenzollern.

Al’est : Colonne Sol englobant la 12èCie du 64è du Btn Huot.

Chacune de ces colonnes dispose d’une compagnie du 2/64 (Btn Lapouge comme réserve).

Le capitaine se place donc sous les ordres du Cdt Pierre et lui adresse CR de la contre-attaque allemande et de la situation des 9è, 10è et CM3 (4officiers, 120 combattants).

La journée du 2 se passe en ordres et contre-ordres concernant l’attaque en liaison avec la 2è division américaine (2è DI -US) quelques pertes causées par les mitrailleuses parmi les corvées de munitions.

Dans l’après-midi du 2, ordre est donné de considérer le grand ordre d’attaque du 2 (avec la 2èDI-US) comme valable pour le 3 octobre au matin.

Le Cap Huot remet un peu d’ordre dans ses unités et joignant le Ct Pierre le prie d’attirer l’attention du commandement sur l’intérêt qu’il y aurait à décongestionner le boyau Hohenzellern et à pousser l’attaque plutôt dans le sillage du Btn Sol. Il essaie de préciser où est à son avis la 12è Cie du 64è mais une certaine incrédulité quant à la situation exacte du Btn Sil perce dans les réponses du Cdt Pierre.

Aussi, dans la nuit du 2 au 3, le Cap Huot passe le commandement des éléments du3/64 au Capitaine Chevrel et gagne la 12è Cie (Lt Pousson) pour préciser où en est la situation du Btn Sol. Il parle longuement avec le Cap Sol et, d’un commun accord, il est décidé que la 12è détachera, en principe, un peloton à ‘ouest de la progression Sol pour tenter d’établir la liaison avec les éléments Huot engagés dans l’axe d’Hohenzollern et de bousculer les boches de la Courtine par l’Est.

De retour au Btn Pierre, Le Cap Huot reçoit des instructions verbales (à cause de la nuit empêchant toute écriture) concernant l’attaque du 3 octobre avec tanks. Le Capitaine Huot met lui-même au courant le Cdt Pierre de ce qu’il a pu préciser comme liaison avec le Btn Sol et toutes les dispositions sont prises pour attaquer le 3 à 5h50 en liaison avec les tanks et le Btn Sol.

Tous les éléments du Btn Huot forment une colonne d’attaque sous les ordres du Lt Agnès assisté des s/Lt Fournier (10è) Villemin (9è) Adjudant Le Thiec et Reix. Les 4 sections sont disposées sur le terrain en profondeur, 2 à droite, 2 à gauche du boy Hohenzollern. Une section de mitrailleuses garde chacun de leurs flancs.

Mission : Lorsqu’à 5h50 les tanks apparaîtront à leur hauteur, sauter franchement dans les organisations boches, nettoyer tout et laisser passer le 137è.

La nuit a été employée à ravitailler un peu les hommes en vivres, en eau et en munitions.

3 octobre :

Le 3 à 5h50 du matin, le moral des éléments restants semble bon, la promesse des tanks, le besoin de sortir d’une situation inextricable, le désir de venger les camarades tombés semblent être le sentiment général dominant. La préparation d’artillerie se déclenche. L’ordre formel du Cdt Pierre est d’attendre les tanks et de ne rien faire sans eux.

5h50 : aucune nouvelle des tanks

6h : id°

A ce moment un agent de liaison du Cdt Pierre vient dire : «  ordre immédiat, attaquez comme si les tanks ne devaient pas venir ».

Ordre transmis – résultat : déclenchement du tir boche, hésitation, faux départ et reflux inévitable des éléments vers le boyau Hohenzollern.

De l ‘avis du Cap Huot, la seule raison de l’échec du 3 vient de cette promesse et de cette désillusion au sujet des tanks.

6h40 : Les tanks apparaissent, mais tous largement à l’Est du boy Hohenzollern, semblant converger vers Bromberg. Aucun tank à l’Ouest du boyau où les mitrailleuses sont les plus meurtrières.

Malgré tout le Lt Agnès lance à l’assaut ce qui lui reste encore de monde, il est grièvement blessé au ventre, le S/Lt Villemin est tué et le s/Lt Fournier demeure seul faisant face à une contre-attaque boche venant Y75 et du boy Geiseneau. Nouveau corps à corps et nouveau rejet dans le Hohenzollern à hauteur du 1er réseau.

Théâtre des opérations

Le Cap adjt major Chevrel peut prendre la direction des éléments restants ; la lutte à la grenade continue autour du boy Hohenzollern.

Le Cdt Pierre envoie un ordre à transmettre aux tanks de passer à l’O de Hohenzollern ; le sergent Quesne est tué en voulant transmettre cet ordre ; 2 tanks refluant vers la mi-pente, la liaison du Btn Huot les rejoint, grimpe sur les appareils et leur transmet l’ordre en question (agent de liaison Bonnet, cycliste Lesueur). Malgré tout, aucun tank ne devait intervenir utilement à l’Ouest du boyau Hohenzollern.

De 7h à 9h du matin, le combat continue à la tête de Hohenzollern sous les ordres du Cap Chevrel. Le Cdt Pierre envoie des avis successifs que la droite (Bton Sol) et 2è DI US progressent, de faire des efforts, mais chaque fois le Cap Chevrel se trouve arrêté par les défenseurs de Geiseneau et les tirs de Y75.

C’est alors que le Capitaine Huot envoie le petit mot suivant au Cdt Pierre :

3/65, 3 octobre 1918 – 8h40 – Cap Huot à Cdt Pierre « Je vous accuse réception de votre petit mot. Chevrel fait ce qu’il peut pour rétablir lal iaison avec la droite, mais sans vouloir me permettre de vous donner un avis, ne serait-il pas plus facile de pousser une Cie dans le sillage du Btn Sol (la 6è du 64), par exemple, avec mission de pousser par Elbe ou plutôt même par Essen vers nous, pendant que nous fixons la défense des boches face au Sud ? C’est la mission que je voulais confier à la 12 Cie lorsque j’ai été hier au soir trouver le Lt Pousson. Mais le Cap Sol avait disposé de la 12è autrement. Le 3/64 avec vous ne représente plus guère que 2 officiers et un certain nombre de combattants mais peu encadrés. J’ai beaucoup de sergents tués » Signé Huot.

Le Capitaine Huot reçoit autorisation verbale de tenter ce mouvement avec une 1/2 Cie (peloton Chauvin 6è/64 27 hommes), il part aussitôt prend de l’avance et entre à la suite du Btn sol dans les organisations allemandes, se rend compte de l’importance de la progression vers le Nord (américains). Le peloton Chauvin est orienté par Essen avec comme objectif le chemin creux (Est de Hohenzollern) puis le boyau lui-même. Enfin pousser plus loin si possible le mouvement enveloppant de la Courtine.

Vers 13h, le Lt Chauvin envoyait un agent de liaison rendre compte qu’à la hauteur de Minden, il avait établi la liaison avec la 2è Cie du 93èRI. Le mouvement était donc réussi.

Pendant ce temps, le Capitaine Huot avec l’idée d’insister auprès du Cdt Pierre pour que ce mouvement tournant continue, cherchait à rétablir, d’accord avec le Cap Sol, la liaison avec la 1éè Cie du 64è RI.

Une fraction (section Dutertre) (blessé) (Sergent Taupin et le Toullec) était signalée dans le doublement d’Elbe (Courtine) à hauteur du chemin creux. Ordre lui était donné de continuer la poussée vers l’Ouest. Elle réussissait à entrer dans la Courtine par l’Est. Le groupe y faisait 12 prisonniers (1mitrailleuse, 2 mitraillettes).

Des éléments de la 12è Cie (blessés et un sous officier de liaison) signalent qu ele Capitaine Raballand, avec 2 officiers et quelques hommes de sa Cie, auraient été vus aux prises avec les Boches largement au N.O . Le Cap Huot avec un agent de liaison par le boyau Passau, se met à sa recherche, il trouve les éléments Latour, Thuillet du 2/64.

La liaison du bataillon Lapouge, rencontre quelques blessés de la 12e compagnie qui tous lui confirme la présence du capitaine Raballand vers les bois nord-ouest mais ne peux obtenir de précision suffisante pour le joindre et le mettre au courant de la situation critique du boche encore accroché à l'ouest de la Courtine et complètement tourné. Il résulte des renseignements précis obtenus depuis que les sous-lieutenant Pousson et Baylot et quelques hommes aurait atteint la petite voie ferrée à l'ouest du bois Z 83 vers midi, le Cap Raballand était lui-même en Z80 le boy Nuremberg fortement occupé par les boches arrêtent cette progression.

Pendant ce temps les éléments du bataillon Pierre et ce qui restait du bataillon Huot, sous les ordres du capitaine Chevrel, entraient dans la Courtine lâchée par ses défenseurs et en parcouraient les diverses organisation ramassant un gros butin.

Le 3 octobre à 17h les éléments Pierre, Sol, Huot, des fractions du bataillon Delafosse étaient rassemblés dans la Courtine et recevait l'ordre de s'installer pour la nuit du 3 au 4 au nord-ouest, les éléments Delafosse et Huot conservant la Courtine, les éléments Pierre et sol vers le nord-est en liaison avec les Américains.

À 20h tout ce qui restait du bataillon Huot avait pris ses positions 9e à gauche, 10e à droite chacune une section de mitr…, 12e en réserve avec un peloton, liaison à gauche avec bataillon Delafosse, à droite avec bataillon Pierre. 

Le peloton Chauvin 6e/ 64 (bataillon Lapouge) était relevé par la 10e compagnie et rendu à son bataillon, il occupait alors l'ouvrage 62.79.

6h30 L’I.D. téléphone de faire porter le 1/64 en avant, sans toutefois lui faire dépasser la Py.

10h : L’Op d’opérations numéro 17 prescrit au Colonel Ducongé Cdt le 64è de constituer un groupement comprenant : le 1/64 (Btn Mauléon), le 2/93 (Btn Delafosse), 2 bataillons du 407e R.I. Les 1/64 et 2/93 sont mis en route sans délai. Axe de marche : Est du boy Bromberg.

Objectif : Z 81 et Z 80

Mission : prendre à revers les organisations ennemie de la Courtine en liant leur action à droite avec la 2e DI US.

S'efforcer ensuite de progresser vers l'ouest pour faire tomber la défense de Notre-Dame des Champs.

Midi:Le 1/64 se porte au sud du bois Z 80 par le boy de Bromberg,

13h30 : le 2/93 suit ce mouvement jusque vers la tranchée d’Essen. De ces deux points les deux bataillons font face à l’Ouest. Le 1/64 se portant vers le bois Y 80 de façon à déborder les organisations ennemies (Tranchée de Minden). Le 2/93 progressant par les tranchées boches avec comme premier objectif le chemin creux situé au sud de 64,82.

Les deux bataillons du 407è se portent par le boy de Bromberg jusqu’au N d’Essen et faisant face à l’O, appuient les mouvements des 1/64 et 2/93.

16h : Le lieutenant-colonel commandant le 64 porte son PC au carrefour du boy de Bromberg et de la tranchée d'Elbe.

19h : Par ordre de la D.I. une fraction du 1/407 va combler l'intervalle qui existe entre les américains la 170e D.I.

20h : le bataillon Mauléon a dépassé le boy Nuremberg se dirigeant toujours sur Z 8.

4 octobre :

L’ordre d'opération numéro 21 de la 21e DI prescrit que le mouvement en avant sera repris ce matin. La 22e DI doit traverser la droite de la 21e D.I. au sud du Blanc-Mont pour attaquer avec la 2e DI US dans la direction Nord-Ouest. La 21e D.I. a pour mission de faire tomber la crête de Notre Dame des Champs pour prendre ensuite pour objectif la crête du Grand Bois de Saint Soupplet. Le groupement du congé comprendra les 1/64 et 2/64 et les 2 bataillons du 407e (ces deux derniers en réserve).
8h15 la résistance faiblit et l'ennemi se retire. L'infanterie se porte en avant.
8h20 le PC du colonel est porté dans le boy Passau (batterie 6,785). Le peloton de l'escadron divisionnaire mis à la disposition du 64e reçoit l'ordre de patrouiller en avant des bataillons.
8h55 L’I.D. téléphone que toutes les organisations de la ligne jaune et du bois du Fourmilier tombées et que la direction d'attaque du 64e devient Nord-Ouest.
10h30 Les éléments 64e franchissent la Crète Y 80, Y 87, Y 90. La à 22e DI est légèrement en retrait à hauteur d'une ligne marqué par les lisières sud de Y 91. La progression continue. Quelques mitrailleuses ont tiré sur nos éléments au passage de la crête.

Peu de réaction de l'artillerie ennemie.

10h30 le PC du colonel est porté en Y 91.
10h45 commandant du 1/64 rend compte que son bataillon est arrivé à X 92, il pousse des éléments sur X 93 et X 91. Les mitrailleurs boches opposent de la Résistance en X 94.93 et 95. Le 1/64 les manœuvre.
11h30 le 2/64 se trouve en liaison à la gauche du 1/64 près de X 91.

12 h 45 : La 22e DI vient de franchir le Régiment. Le 1/64 est à X91.
La 21 è DI va être dépassé 22e DI et sera en deuxième ligne : 64e à droite 137è au centre, 93è à gauche.
Les bataillons en profondeur. Le Btn Huot (3/64) rejoint le Régiment. Les deux bataillons du 407e sont remis à la disposition de la 151ème DI.
Le régiment se regroupe en colonne, dans l'ordre 1,2,3. Le premier bataillon a sa tête à la lisière du bois Z 84. En colonne double ouverte à une distance de 100 m.
Le 4 au soir, les emplacement du régiment sont les suivants : 2/64 : bois Z 83 ; 3/64 Y 91. Le PC du colonel est reporté la batterie 6,785.
Le 62e qui est devant le 64e a progressé dans la soirée. Le bataillon de queue se trouve dans le Blanc-Mont. Le PC du colonel du 62e et en 61.98.

5 octobre

7h50 le bataillon de queue du 62e qui était en 63,05 se porte en avant.

8h25 Le 62e progresse sans éprouver trop de résistance.
Le colonel du 62e porte son PC route Saint-Étienne à Arnes, près du parc du Génie.
8h45 Ordre est donné au commandant du 1/64 de porter son bataillon sur le camp X 205. Mouvement terminé à 10h. Les 2e et 3e bataillon reste sur leurs emplacements.
16h30 Le colonel porte son PC à X 205.

6 octobre


La 22e D.I. a franchi la rivière l'Arnes mais éprouve une très forte résistance pour progresser sur les crêtes Nord. Le 62e occupe Saint-Étienne à Arnes.
14h45 Le bataillon Mauléon est alerté en raison d'une contre-attaque ennemie sur Saint-Étienne et du repli d'éléments du 62e.
Une compagnie du 1/64 avec une section de mitrailleuses est envoyée dans le bois X 210.
15h30 La contre-attaque ennemie semble enrayée.
Le colonel fait rentrer la compagnie et la section de mitrailleuse qui s’étaient portées en avant.

7 Octobre :

La 21e DI est retirée vers le sud. Le 64e se porte :

1er bataillon centre Courtois bois 29 et 30.
2e bataillon sur le bois des Bouleaux blancs.
3e bataillon sur le Bois Guillaume II
PC du colonel (tranchée de Sidi-Brahim près du boyau de Lyon. Mouvements terminés à 7h.
Prises du régiment au cours de la période du 29 septembre au 6 octobre

matériel

2 canons de 77
2 canon de 105
3 fusils anti-tanks
Une mitrailleuse lourde
4 mitraillettes
Prisonnier 21 prisonniers dans un Sergent Major et 2 sergents
Perte du 26 septembre au 7 octobre

Officiers

Troupe

Tués

Blessés

Gazés

Total

Tués

Blessés

Gazés

Disparus

Total

Dates










26/09






3



3

27


1


1

2

8



10

28


2


2

9

38

2

3

52

29

3

4

1

8

27

76


12

115

30


2


2

6

23

1

3

33

01/10


2


2

21

55

2

3

81

02

1

2


3

15

47

6

1

69

03


2


2


11

2


13

04






1

1

2

4

05






1



1

06

4

15

1

20

80

263

14

24

381

Totaux

8 octobre
Stationnement du régiment sur les emplacements indiqués à la date du 7 octobre
9 octobre
Le régiment se rend aux cantonnements suivants :

EM, CHR, 2e et 3e bataillons : Dampierre au Temple.

1er bataillon : Camp du Tombeau des Sarrazins.
Soirée, le général Giraud Cdt la 21e DI remet à Dampierre la Légion d'honneur au Lt Clerc et la médaille militaire au sergent Le Toullec (12e) et au soldat Ménard (1è compagnie). Il remet également quelques palmes et étoiles de vermeil.
10 octobre
Le régiment est enlevé en autos. Après débarquement, il occupe les emplacements suivants :

EM, CHR, 1è compagnie, 1è CM Ablancourt (Marne)

EM 1er Btn, 1è,2è,3è Cies Songy

EM 3è Btn 9è, 12è, 3èCM Songy

EM 2è Btn 5è,6è,7è Cies Drouilly.

2è CM et 10è Cie Soulanges.
À la date du 10 octobre est incorporé un renfort arrivé de la veille du CID 21, il est composé de : 2 sergents major 4 caporaux 53 soldats = 60.
11 octobre
Installation au cantonnement, revue d’effets et travaux de propreté.
12 octobre

Revue du matériel et de l'habillement, mise en état des armes et du matériel de toutes sortes.
13 octobre Dimanche : Bains – douches, travaux de propreté
Après-midi repos.

Un renfort de 1 sergent fourrier, un sergent, un caporal fourrier, 5 caporaux, 24 soldats, total = 32 vient du CID 21.
14 octobre
Le 2/64 (y compris sa compagnie de mitrailleuses) se porte sur Aulnay-l’Aître. La 10e compagnie vient cantonner à Songy. Aucune modification n’est apportée aux cantonnements des autres unités du régiment.
15 octobre
Le régiment fait mouvement et se porte en entier à Dampierre sur Moivre.
16 octobre
Le régiment faisant mouvement quitte Dampierre sur Moivre et vient cantonner en entier à Bussy le Château.
17 octobre
Le régiment se porte dans la région Aubérive-Vandesincourt où il bivouaque dans les anciennes lignes allemandes.
Remise de décorations par le colonel de Gouvello l'ID.
18 octobre
Le régiment se porte dans la zone boisée à l'est de la route Hauvine la Neuville en Tourne-à-Fuy à mi-distance entre ces deux villages.
19 octobre
Prise de commandement de l'ID 21 par le colonel Gibon Guilhem remplacement du Colonel de Gouvello.
La 21e DI doit relever dans la nuit 19 au 20 la 163e DI dans le secteur compris entre Sault-lès-Rethel inclus et Thugny exclus, les bataillons de première ligne bordant le sud du canal des Ardennes.
À 4h, le 1er bataillon se porte sur ses emplacements préparatoire à Juniville.
À 6h, les reconnaissances sont envoyées en secteur.
À la tombée de la nuit, les mouvements suivant sont exécutés :
a) Le 1/64 relève en première ligne le 2/53 dans le sous-secteur de Biermes, limite à l'ouest en liaison avec le 137e à l'est de Sault-lès-Rethel, limite à l'est en liaison avec le 93e à l’Est de Biermes.
Deux compagnies en première ligne et une en réserve.
b) Le 2/64 se porte en soutien à l'est de la route de Perthes-Biermes au Nord du méridien 302 où il relève 1 bataillon du 53e RI.
c) Le 3/64 est bataillon de réserve et vient occuper la région boisée est situé au nord-est du carrefour des chemins de terre Perthes-Annelles-Sault-lès-Rethel-Juniville.
Ces différents mouvements exécutés sans incidents sont terminés à 23h.
20 octobre
À 8h lieutenant colonel commandant le 64e prend le commandements du sous-secteur. PC vers 61,18.
Journée calme. Aucune action d'infanterie. Faible activité de l'artillerie. Aviation française très active.
Un renfort de 3 sergents, un caporal fourrier, un caporal et 27 soldats, total 32 vient du CID 21.
21 octobre
À partir de 11h, nombreux tirs de harcèlement sur les routes, piste, et crêtes, sur Biermes et sur Perthes.

L’ennemi se montre peu mais est très vigilant. A la tombée de la nuit, un mouvement de décalage vers l'est est effectué.
Limite à l'ouest avec le 137e sur le méridien 257, limite à l'est avec le 93e à 100 m à l'ouest du méridien 259.
Le bataillon de réserve va cantonner dans le village d’Annelles.
Le bataillon de soutien viens prendre les emplacements laissés par le bataillon de réserve.
22 octobre
Dans la deuxième partie de la nuit, l'artillerie ennemie est très active, (environ 400 obus de tous calibres sur Biermes et abords.)

Pas d'action d'infanterie.
De 11h à 14h, sérieux tirs de l'artillerie ennemie sur le sous-secteur du régiment en particulier sur Biermes. Grande activité de notre aviation.
A la tombée de la nuit, le bataillon de première ligne effectue un nouveau mouvement de décalage à l'ouest avec le 137e aux lisières Ouest de Biermes.
Limite à l'est avec le 93è au coude du canal en 94-38.
Le PC du colonel est transféré à 20h en 70.93, près du bataillon de soutien.

23 octobre
En exécution d'une note N°10.307 du GQG sur la réorganisation des unités, il est procédé aux mutationx en écritures, (personnel, matériel et animaux) entre la 11e compagnie (au CID) et la 11e compagnie. (unité de l'avant).
Au cours de la nuit du 22 au 23, nombreux tir par rafales des mitrailleuses ennemies dont le nombre semble s'être accru et tirs de harcèlement de l'artillerie ennemie sur Biermes et abords.
Quelques tirs de réglage de l'artillerie ennemie sur Biermes et abords.
Tir de réglage de l'artillerie française pendant la journée.
Assez grande activité des aviations.
Un avion allemand, à 17h, lance des tracts sur nos lignes.
Dans la soirée, une patrouille, sous les ordres du sous-lieutenant Priou, forte de 1 sergents, 2 caporaux et 12 hommes (dont deux équipes de FM) sort de nos lignes à 20h. Elle est protégée par deux groupes : 1 FM et 5 hommes – 1 FM et 6 hommes.
Elle a pour mission principale de s'assurer que la rive nord du canal des Ardennes comprise entre l'écluse et la passerelle située à la limite ouest du sous-secteur n'est pas occupée par l'ennemi.
Missions particulières : si la rive est occupée, s’emparer des petits postes ennemis et ramener des prisonniers, si la rive n'est pas occupée, pousser la reconnaissance vers la rive sud sud de l'Aisne, occuper l’Ecluse au nord et au sud du canal et reconstituer le ponton.
La patrouille passe le canal sans incident, se déploie face à l'est et continue sa marche sans être inquiétée jusqu' à proximité du chemin de halage entre la boucle de laine et l'écluse.
À ce moment, sur l'ordre de son chef, elle s'arrête et celui-ci s’avance avec quelques hommes pour reconnaître l'écluse. Arrivé au chemin de halage il entend crier deux fois « halte-là ».
Le sous-lieutenant Priou croyant avoir affaire à un petit poste français, donne le signal de reconnaissance : trois coups de sifflet. Aussitôt, un groupe de 5 à 6 hommes s'agite derrière le talus du chemin et ouvre le feu. Un autre poste ennemi situé aussi en bordure du chemin à 80 mètres environ vers le nord-ouest, ouvre également le feu ainsi qu'un poste de mitrailleuses dont l'emplacement est vraisemblablement dans la boucle de l’Aisne.
La patrouille se replie alors et rentre dans nos lignes sans perte, à 22h30, rapportant les renseignements ci-dessus sur l'occupation par l'ennemi sur la rive sud de l'Aisne.
Un aspirant, 2 brigadiers et 10 hommes du deuxième chasseurs (escadron divisionnaire) sont mis à la disposition du régiment pour effectuer des patrouilles et des reconnaissances en avant de nos lignes. Ce détachement combattra à pied.

theatre des op

24 octobre
Au cours de la nuit, tir des mitrailleuses ennemies et tirs de harcèlement de l'artillerie ennemie moins intense cependant que la nuit précédente. Plus de 500 obus de tous calibres et 100 minen environ sont tombés autour de Biermes.
Journée calme. Quelques rafales de 105 vers 4h et, de 8h à 8h30, réaction de l'artillerie en réponse à nos tir.
Grande activité de l'aviation française.
Dans la soirée et durant toute la nuit, tirs de harcèlement des mitrailleuses ennemies.

25 octobre
Journée marquée par une activité réciproque surtout à la nuit, des mitrailleuses et des engins d'accompagnement. Réglages de l'artillerie française, bombardement lent et continu par l'ennemi de la région de Biermes.
Grande activité de l'aviation française, quelques avions allemands sur nos lignes.

26 octobre
Dans la seconde partie de la nuit du 25 au 26, il est procédé à une opération qui a pour but l'occupation de la rive sud de l'Aisne et un coup de main sur le chemin reliant le nord de l'écluse à la rivière.
La patrouille chargée de cette opération est formée de 4 groupes : deux groupes d'exécution, 2 groupes de protection.
Le premier groupe d'exécution (groupe de gauche) s/Lt Priou, un sergent, 2 caporaux, 12 hommes dont 2 FM.
Le deuxième groupe d'exécution (groupe de droite) groupe franc du deuxième chasseurs, aspirant Moron, 2 brigadiers, 10 hommes.
Groupe de protection de la passerelle, un sergent un caporal, 6 hommes dont 1 FM (3 hommes du génie).
Groupe de protection de l'écluse, un sergent, un caporal, 6 hommes dont 1 FM (4 hommes du génie).
La mission de ces détachements est de s’emparer des petits postes ennemis situés le long du chemin reliant la boucle de l’Aisne au nord de l'écluse, de rétablir le ponton de l'écluse et enfin d'occuper la partie sud et sud-ouest du chemin de l'écluse à la boucle de l’Aisne.
À 2h15, le groupe de protection de la passerelle franchit le canal et se porte à une centaine de mètres au nord de la passerelle.
Les groupes d'exécution, dans l'ordre lieutenant Priou et aspirant Moron, franchissent le canal à 2h30.
Les 2 groupes, se couvrant en avant par une patrouille légère, commencent leur progression vers l'objectif. Mais le passage n'a pu se faire sans bruit, la passerelle ne joignant pas la rive nord du canal par suite de l'élévation du niveau d'eau. Le terrain est très marécageux.
L’ennemi tire quelques rafales de mitrailleuses et envoie quelques obus entre le canal et l'Aisne.
Les groupes continuent néanmoins leur progression.
Vers 3h50, l'ennemi est complètement en éveil, à deux reprises, le cri de « halte-là » (en très bon français) part de la direction de l'écluse et aussitôt deux petits postes ennemis ouvrent le feu avec mitrailleuses et mitraillettes.
Estimant qu'il ne lui est plus possible de remplir sa mission, le sous-lieutenant Priou donne l'ordre de repli qui s'effectue sous la protection des FM.
Plusieurs rafales d’obus viennent à nouveau éclater entre le canal et l'Aisne.
Les deux groupes d'exécution repassent sur la rive sud du canal suivis des deux groupes de protection.
Journée calme.
Feux de mitrailleuses et de mousqueterie de part et d'autre. Réglage de l'artillerie française. Tir de harcèlement des lignes ennemies par obus de 37 et obus Stokes.
Activité moyenne des aviations.
À partir de 22h, bombardement par l'ennemi du village de Biermes et de ses abords.

27 octobre
Le bombardement de la région de Biermes reprend de 5h à 5h30, nombreux obus toxiques sur le village.
À 10h45, bombardement de la route nationale numéro 46 bar obus de 105 (300 obus environ).
Quelques obus incendiaires sur Biermes. Après midi assez calme.
Activité marquée de l'aviation française.
À 14h15, un avion allemand survole Rethel.
Dans la soirée, le 2/64 relève le 1/64 en première ligne. Le 3/64 vient occuper comme bataillon de soutien les emplacements laissés libres par le 2/64. Le 1/64 se rend après relève à Asnelles (bataillon de réserve).
Mouvements terminés à 22h sans incident.

28 octobre
Nuit marquée par un bombardement nourri de Biermes et abords et la région Nord-Ouest de Thugny 22h à 24 heures et de 4h30 à 7h.
Au cours de la nuit du 27 au 28, une reconnaissance offensive (32 hommes et un officier) atteint l'Aisne et une passerelle en 96,46 qui est intacte mais battue par une mitrailleuse placée à l'autre extrémité.
Dans la matinée, poursuivant sa progression, le groupe chassant un petit poste allemand placé à 50 mètres au sud de l'Aisne, atteint une deuxième passerelle qui, à son arrivée, a été retiré par l'ennemi à l'aide d'un câble.
Le groupe est arrivé à 200 m Est du barrage où se montrent quelques allemands et une mitrailleuse.
Journée calme. Faible activité des artillerie.
Activité moyenne de l'aviation française, presque nulle de l'aviation allemande. À 14h15 un avion ennemi sur Rethel.
À la nuit, la reconnaissance offensive qui a opéré la nuit précédente reçoit l'ordre de franchir l’Aisne et d'organiser une tête de pont au nord en 96,46. 3 groupes d'incursion font converger leurs efforts parle l’Est, l'ouest et le Sud la boucle du canal de Biermes.
L'inondation à l'ouest, les mitrailleuses à l'est battant le boulot formé par l'Aisne et le canal font échouer l'action.
En exécution d'un ordre numéro 1,480 de la 21e DI, le régimement étend son front vers l'est. Les mouvements s'effectuent dans la soirée.
Les nouvelles limites du bataillon en lignes sont : l’ouest boucle de l’Aisne sur le méridien 258 (inclus), lisières Est de Biermes, 200 mètres à l'est de la ferme du Vivier, à l'Est : coude du canal en 02,43, Château de Thugny (exclus), carrefour de la tombe (exclus), 1 km 500 Ouest d’Annelles.

29 octobre
Journée très calme mais nuit précédente marqué comme à l'habitude, par des bombardements à obus toxiques.

Harcèlement des points sensibles de l'ennemi (écluse et barrage) par obus de 37 et obus Stokes. Activité moyenne des aviations.
En exécution d'une note numéro 26,986 du GQG, une délégation est mise en route sur le dépôt d'Ancenis pour y représenter le régiment à la fête de la « journée de la Victoire », le 3 novembre. Cette délégation est composée de Monsieur le capitaine Chevrel, du Sergent Le Toullec de la 11e compagnie, des caporaux Boucher (3e) Quinio (7e), Cuzon (10e) et du soldat Gouez (2e).

30 octobre
Journée calme nuit agitée, activité soutenue de l'artillerie ennemie. Harcèlement des points sensibles de l'ennemi par obus de 37 et obus Stokes et de ses mitrailleuses par FM et VB. L'infanterie allemande envoie de nombreuses rafales de mitrailleuses et des torpilles à ailettes. Artillerie française peu active. Artillerie allemande : tirs d'obus toxiques en particulier sur le château de Thugny de 3h à 5h.
Activité moyenne des aviations.

31 octobre
Comme la veille, journée calme, nuit a marquée par de fréquence envois de gaz. L'activité des artilleries et des aviations sensiblement égale à celle des jours précédents.
En exécution de la note numéro 10,307 du GQG du 8 août 1918, les 8e et 12e compagnie du CID sont dissoutes. Le groupe 64 du CID n'est plus formé que d'une compagnie : la 4e.


Nous avions arrêté le récit de septembre le 30 au soir , dans la vallée de la Py, en annonçant une attaque pour le lendemain 1 er octobre à midi après une forte préparation d'artillerie.



Vous allez pouvoir mesurer dans ces quelques retranscriptions les horreurs de la guerre bien sûr mais surtout les causes de ces horreurs : les ordres et les contre-ordres, bien souvent donnés par des officiers supérieurs , loin...., très loin de la réalité du terrain et même ceux des officiers présents qui souvent privilégient le "coup d'éclat" en en attendant les honneurs, la distinction, la médaille et pourquoi pas la promotion ! 





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Tout est calibré, anticipé, à la minute près mais on se moque des impondérables et bien souvent il faudra continuer quoi qu'il arrive, quoi qu'il en coûte (et souvent en vies humaines) !


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A ce stade on a une idée précise annoncée par un gradé et pourtant  ...
















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Pourquoi un peloton dans le sillage de l'autre car on sait que les hommes tomberont et que les autres devront continuer et tomber à leur tour (souvent en les enjambant, du moins ce qu'il en reste)















Les munitions font défaut, Les tanks sont attendus mais rien n'y fait, il faut y aller ...













































Imaginez ce carnage prévisible et sinon organisé, du moins encouragé !









Voilà un ordre ! Plus de grenades, alors à bout portant, au poignard de tranchée, à main nue ... L'homme est-il fait pour cela ? Car cet ordre fait bien référence à une attaque pas à de la défense !!!





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On compte les morts, on les inscrits sur le registre (avec noms pour les officiers et nombres pour la troupe ! ) et on recommence demain matin ....

















Et puis verbales ne laisse pas de traces...












Que c'est beau vu sur le papier !
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Voici des propos raisonnables mais ils ne seront malheureusement pas suivis d'effet...
.




C'est prévu alors il faut le faire même si on sait que ce sera un échec !




On ajoute à cela l'incompétence ou la fragilité de la précision ...



Nouveau corps à corps ...  et retour à la case départ et cela fait 4 ans !

André est là et il se trouve à 10km de l'endroit où Louis s'est fait tuer pour les mêmes raisons il y a 4 ans !
(voir carte ci-contre)



Et que de courage ont montré ces hommes en essayant de corriger ces erreurs .... Pourtant peu de ceux qui les ont donnés sont passés par la cour martiale !













Tentative de suggestion de la part d'un officier qui voit et donc qui sait (il y en a, heureusement - C'est vrai qu' il a peut-être aussi envie de se démarquer et donc se faire remarquer tout en prenant toutes les précautions d'usage pour ne pas froisser quand même)





Toujours verbal quand c'est risqué ..















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Comment font-ils pour résister au bruit, à la faim, au manque de sommeil, à l'angoisse etc ...















D'ailleurs les compte rendus sont révélateurs de l'état d'esprit :
Il est beaucoup plus important de mettre en avant que deux canons ont été récupérer que de lister les 400 morts de ces derniers jours !



Et pour la xème fois, le régiment est presque complètement réduit à sa plus simple expression et doit être renforcé pour continuer d' exister




Curieusement, à cette date, on n'a pas de colonne pour la grippe espagnole qui tuait plus que les combats eux-mêmes ??

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Un dimanche, un après-midi de repos et un bain (on ne dit pas quelle rivière ou quelle douche improvisée ...)






















Et c'est reparti, marches, premières lignes, mouvements tournants

Des journées avec des attaques de 400 ou 500 obus mentionnées sur le journal comme des "journées calmes" !































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Mutations, réaffectations pour qu'il reste quelques hommes dans les bataillons !











Extrait d'un tract de l'époque pour que les soldats français se révoltent :

Clemenceau contre le Peuple et contre la Paix

….

Qu’attendent de lui ses complices ?

Qu’il étouffe les revendications populaires par l’extermination du prolétariat ; qu’il anéantisse l'Allemagne au profit des anglo-américains ; qu’il combatte les idées de paix.
Ce vieillard sinistre ne peut gouverner qu'en faisant peur, qu'en faisant souffrir, qu'en faisant mourir. Il fera la guerre « jusqu'au bout » dût-elle durer 10 ans.

Les gens censés répondront : Nous faisons la guerre à la guerre. Nous exigeons la Paix à bref délai.








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(ci-contre le théâtre des opérations de cette période)








Quel calme !






















L'opération qui suit aura échoué et quand on pense à l'enjeu ....

























...et n'aura débouché que sur des représailles : des bombardements intensifs, des quantités d'obus toxiques etc...




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Stokes = Mortiers











Encore une fois, il faut remplacer les hommes pour reconstituer des unités et des bataillons ... mais loin d'ici, dans les familles, ce sont sont des générations entières qui les attendront à jamais et auront leur vie transformée à jamais...
Et si seulement l'erreur pouvait conduire à la non répétition !









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Courrier du centenaire
Impressionnant  de lire "18"
sur le timbre postal
1918_courrier_site_papy-Louis Quelques courriers partis
ou arrivés en octobre 1918
1918_courrier_site_papy_Louis 1918_courrier_Site_papy-Louis

Comme on peut le lire sur la lettre de gauche ainsi que sur les versos de cartes postales en réponse, la grippe touchait tout le monde, autant au front qu'au village.
Même le médecin a été remplacé par un jeune de 19 ans ... il ne devait pas avoir tout à fait fini ses études et avait pu être dispensé de mobilisation immédiate.


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Les deux cartes ci-dessous correspondent aux rectos des écritures ci-dessus , cadre supérieur droit.
1918_CP_Site_Papy-Louis 1918_CP_Site_Papy-Louis
Les cartes faisaient souvent l'objet de collections, de suites et quelquefois d'histoires  racontées à l'aide de toute la collection. (voir la mendiante du panthéon) Évidemment, le thème de la mobilisation et des nouvelles (bonnes ou mauvaises) était récurrent.
1918_courrier_Site_de_Papy-Louis
1918_CP_Site_Papy-Louis

Carte postale envoyée par la future femme  de l'Oncle André (qu'il épousera en 1922)
Le papa avait sans doute fabriqué - en cuivre - des bagues pour sa fille et les amies de sa fille.
La photo, bien que colorisée ne permet pas vraiment de voir les drapeaux mais la carte symbolisait bien sûr la "grande famille des patries alliées" avec le  soutien des femmes.

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1918_courrier_site_papy-Louis 1918_courrier_site_papy-Louis

L'oncle René, qui est le seul des trois frères à être revenu vivant de la guerre a eu la chance d'être affecté, au cours de cette dernière période, à des tâches plus éloignées du front (tout en restant dangereuses mais présentant plus de régularité et moins de risques au quotidien).

Il utilisait les enveloppes dépliées pour noter, au fur et à mesure, ses activités, comme on peut le voir sur les documents de gauche datant du mois d'octobre 1918.
1918_courrier_site_papy-Louis 1918_courrier_site_papy-Louis


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