1914 - Pupille de la Nation - 1918
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CENTENAIRE DE LA GRANDE GUERRE 1914 - 1918 Vous pouvez naviguer dans l'album en cours ou
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1914 | Août | Septembre | Octobre | Novembre | Décembre | |||||||
1915 | Janvier | Février | Mars | Avril | Mai | Juin | Juillet | Août | Septembre | Octobre | Novembre | Décembre |
1916 | Janvier | Février | Mars | Avril | Mai | Juin | Juillet | Août | Septembre | Octobre | Novembre | Décembre |
1917 | Janvier | Février | Mars | Avril | Mai | Juin | Juillet | Août | Septembre | Octobre | Novembre | Décembre |
1918 | Janvier | Février | Mars | Avril | Mai | Juin | Juillet | Août | Septembre | Octobre | Novembre |
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Mazé le 5 Août 1917 Ma chère soeur, _____ ... Nous avons eu de l'eau en quantité. _________ ...tonton René doit être retourné à sa ville sans avoir pu faire une grande avance dans les travaux, vu le malheureux temps de la semaine, tonton Joseph est peut-être arrivé le remplacer, ce qui ne te déplairait sans doute pas, je ne lui ai pas fait réponse, car il me semble qu'il ne tardera pas à être au pays et là nous pourrons nous dire bonjour plus agréablement que sur le papier
… nous nous unissons pour t'embrasser bien fort. Aurevoir Ernestine |
De ma grand mère (mère de Papy-Louis) à sa belle sœur : Il semblerait que le mois d'août de 1917 n'était pas "estival" ! Les femmes attendent toujours , à défaut de la fin de la guerre, au moins les permissions pour que les hommes fassent avancer les plus gros travaux des champs qui n'auront pas pu être faits par elles seules. On remarque que ma grand-mère espère voir Désiré (appelé par son deuxième prénom : Joseph) bientôt. Elle ne doit pas avoir connaissance de son progrmme dont nous parlerons plus bas. |
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Vendredi 10
Août 1917
Cher frère, Je viens de recevoir aujourd'hui ta lettre du 6 Aout qui me fit bien plasir. Comme tu le dis toi-même vos nouvelles tardaient un peu malgré cela je ne me tourmentais pas de plus sachant que tu étais permissionnaire. Même d'après ce que tu expliques il me semble que tu sois assez bien arrivé sauf dans la dernière partie du séjour où le temps se gâtait. Le moment se trouvait des plus favorables pour profiter d'une permisssion surtout qu'elle fut une surprise aussi bien pour toi qu'à la maison. Le foin se fit, se rentra, dans de bonnes conditions. La récolte se fit à peu près mais elle n'est pas toutefois garantie. Je crois que malheureusement il en est ainsi un peu partout. Cela t’empêchât de rendre les services à ceux qui vous avaient donné un peu d'aide. Le temps se trouvant mauvais et la permission arrivait à sa limite extrême. J'ai eu des nouvelles de Leroyer par son beau-frère Émile Décorce qui est venu nous rejoindre et qui est à la 19ème Cie. Leroyer est resté au dépôt divionnaire même je souhaite qu'il y reste le plus longtemps possible. Vous avez profité de l'occasion pour aller pousser une petite visite à Mazé. Le voyage se passât dans de bonnes conditions puisque vous y arriviez un jour de fête, le jour des prix. Forcément, le petit neveu aura étéé content vu qu'il fut bien récompensé. Jen pense que la santé est parfaite par là. Je m'attends à recevoir bientôt des leurs, voilà un certain temps que je n'ai rien eu. Dans mes dernières lettres, je dis mes dernières probablement tu n'as pas du voir la plus récente car tu devais être reparti je laissais à espérer ma venue prochaine encore une fois il faut déchanter. J'ai donc écrit et prévenu Jeanne que les permes étaient supprimées jusqu'à quand ? Leroyer a dû avoir un brin de conversation avec vous ainsi que Boutreux. Donc bref la dessus la raison de suppression tu la vois maintenant à nous le champ de course, quel honneur pour des embusqués de vieille souche. J'en reviens à ma petite perme que je croyais tenir au bout de mes 3 mois qui est remise aux calendes. Sur ce, je pourrais répondre à ton invitation qui ne me déplairait pas loin de là. Quand je pourrai te renseigner au sujet du départ et des moyens de l'entrevue, je le ferai aussitôt. |
Mon
grand oncle à son frère : La lettre commence, comme à l'habitude par un point sur les dernières correspondances et les permissions en cours ou à venir. C'est aussi l'occasion de faire un point sur les travaux à l'exploitation et sur les cultures. La météo, évoquée par ailleurs, montre les raisons de l'inquiétude à propos de la qualité et du rendement. Ils n'attendaient pas les décrets pris par les Préfets dans chaque département pour aider les amis et voisins mais le faisaient spontanément (quand la météo et la durée des permissions le permettaient) ... Désiré ne dit pas pourquoi il souhaite à son ami de rester le plus longtemps possible au dépôt mais en consultant le J.M.O, on le comprend mieux : il ne fait pas bon en première ligne en cette année 1917 ! Nous avions vu le mois dernier que la remise des prix se faisait fin juillet ce qui laisse à penser que les écoliers n'étaient pas, comme aujourd'hui, renvoyés dans leurs foyers - ou dans la rue - dès la mi-juin ! Papy-Louis avait donc bien travaillé à l'école ! Dans le courrier précédent, sa belle-soeur (la mère de Papy-Louis) hésitait à écrire, croyant voir Désiré plus tôt en permission... chancun attendait l'autre sans connaitre les raisons de leur silence ( le portable n'était pas là pour informer la famille ! ) Toujours en consultant le J.M.O., nous comprenons mieux pourquoi les permissions sont repoussées et même supprimées. A l'exception de ces quelques allusions au "champ d'horreur" à défaut de champ d'honneur, il fait même un peu d'humour en parlant de champ de course. Quand on voit le nombre de blessés et de tués dans son régiment au mois d'août, il en est à se demander comment ils pouvaient garder espoir et surtout ni se plaindre, ni inquiéter la famille ! |
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Bonjour, bonne santé, bonne chance.
reçois mes meilleures amitiés D.M. Un petit mot sur le mauvais temps, nous en savons quelquechose. Je t'assure qu'il est impossible de se faire une idée de l'état des tranchées surtout à cette saison, de véritables terrassiers. Quoi, un petit séjour pour les partisans de la grande affaire dans des conditions analogues, en verrait-on le point désiré arriver au plus vite. |
Comme le relate le JMO,
le 11 Août, les pluies rendaient les
tranchées impraticables. Il dit à son frère, à mots couverts, combien il aimerait voir les responsables de cette guerre interminable goûter à cet inconfort pour, peut-être se résigner à trouver une solution... |
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Samedi 11
Août 1917
Chère
soeur,
J'ai reçu hier la lettre de René me donnant de vos nouvelles. Je vois que la permission est finie puisque la lettre me vient de Paris. Il me parle t'avoir surpris un peu n'ayant pas été prévenu assez vite. Je ne peux arriver à en faire autant, à présent que tu as reçu ma dernière lettre te disant que les permissions étaient et sont encore supprimées, il me faut donc attendre je ne sais combien de temps. J'espère toujours le plus tôt possible et je le dirai aussitôt que je le pourrai. René paraît assez content de la sienne, le foin est fait, rentré, la récolte terminée mais je vois que le temps est aussi mauvais chez vous qu'ici. Pour vous il vous donne de la peine, vous fait faire le travail plusieurs fois. Pour nous, il nous fait souffrir car on est dans la boue jusqu'au cul, dans les tranchées à cette saison c'est étonnant. Cet hiver, je ne sais comment il faudra faire. Vous avez profité de l'occasion pour aller à Mazé vous êtes arrivés un jour de fête, le jour des prix. Le filleul a dû être content car René dit qu'il a été bien récompensé. …….. Tu avais parlé autrefois des pommes de terre qui étaient belles mais elles vont pourrir à la suite de mauvais temps. Vous n'avez pu rendre les services que les Bodins vous ont donnés puisque le temps ne le voulait pas. Il aurait fallut qu'il en fut autrement, tout le monde aurait été content de voir la récolte rentrée. Puis, enfin, pour vous, moins de peine aussi, c'est comme la guerre pour les soldats, vous êtes las de ne pas en voir la fin de tout ce travail. Je termine te souhaitant le bonjour une bonne santé, bon courage. Reçois les meilleures amitiés d'un frère. DM Signaleur 6ème B.on 335e Régt. s.p. 156 |
De
Désiré à sa
belle-sœur : "L'espoir fait vivre" ... espère-t-il vraiment ou veut-il rassurer et ne pas inquiéter plus ? On retrouve les détails concernant les cultures et donnés à son frère, dans la lettre précédente. Ce passage bien que banalisé au milieu du courrier est inconcevable, surtout quand on sait que ces conditions de vie, ou de survie, sont supportées depuis trois années ! On pourrait imaginer la colère et la révolte, d'ailleurs on comprend les mutineries de cette année 1917 ... mais non, il anticipe et envisage, néanmoins avec appréhension, la saison hivernale . Quel courage ! Il arrive quand même à se réjouir pour le petit Papy-Louis et ses prix. Et puis, comme pour se raccrocher à quelque chose ou pour encourager les femmes qui assurent les travaux de l'exploitation, il fait de nouveau un point sur ce qui est fait et reste à réaliser. Mais, parlant de la météo, il compatis en pensant aux difficultés que rencontrent les femmes seules aux champs et le parallèle est fait puis il se retrouve face à son triste sort ... |
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Mazé le
19 Août 1917
Ma chère sœur, _______ ....Nous allons bien en ce moment, mais Louis a été une semaine mal portant et retenu au lit par un abcès dans l'oreille qui le faisait beaucoup souffrir mais le voilà guéri et pense à la promenade. J'ai donné quelques nouvelles à tonton Joseph ces jours, car je vois que sa permission n'a pas été si prompte qu'il ne le croyait, quel vilain métier que celui de soldat et quels ennuis il faut avoir, enfin, c'est ça et rien à faire. J'espère que tonton René se porte bien et toi toujours solide surtout en ce moment de travaux fatigants, tu dois battre le blé sans doute, nous nous livrons des charretées de carottes et arrachons les oignons, il nous faudrait bien du temps sec pour ces travaux et c'est ce qui ne se prépare guère, car le temps n'est pas souvent favorable, enfin espérons que nous y arriverons. ___________ ......Je te dis aurevoir et tout le monde s'unit à moi pour t'embrasser bien fort. A bientôt j'espère. Ernestine. |
De ma
grand-mère (mère de Papy-Louis) à
sa
belle-sœur : Peut-être est-ce là la raison de la surdité qui touchera Papy-Louis dès ses trente ans, en 1940, il ne m'en a jamais parlé. Ma grand-mère apprend seulement que les permissions de son beau-frère sont supprimées mais n'en connaît pas la raison encore. La description des travaux que réalisent les femmes, aux champs, est ici assez éloquente ! |
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22 Août
1917
Cher frère et sœur, Je viens de recevoir aujourd'hui même ta lettre du 18 dernier. Je te remercie des bonnes nouvelles qu'elle m'apporte. _________ Je vois que la santé ne laisse rien à désirer ce ne serait pas le moment non plus avec ta permission. Je crois que plusieurs raisons sont faites pour t'avancer ce qui vaut mieux que d'être comme moi obligé de toujours espérer. Si tu arrives un peu plus tôt que tu le croyais, ce n'empêchera pas d'être en retard pour sauver la récolte qui est assez endommagée partout. Mais enfin le travail ne manque jamais sans l'aide que tu apportes ne déplaît pas à Jeanne, sans compter le plaisir d'être ensemble. Pour promettre te trouver avec moi, c'est toujours aussi problématique. Pourtant je t'assure que je me plairais mieux en permission qu'où je suis. J'ai espoir d'être bientôt au plus creux car on en voit ici en ce moment des vertes et des pas mures. D'autres viendront nous y remplacer sans aucun regret le repos nous serait très utile la fatigue et les privations ne nous sont pas inconnues. En termes militaires, je puis dire que l'on se décolle, pour mon compte, j'ai maigri sans toutefois être ni malade ni trop bien portant. Je serai content de faire un tour au pays pour passer un bout de vacances avec le neveu et la belle-sœur mais elles se passent déjà vite. __________ si seulement on donnait une solution à toutes les classes de RAT comme tu le comprends ! Ce serait à souhaiter même encore s'il fallait attendre quelque peu. Je termine en vous priant de souhaiter aux parents et amis un bonjour de ma part. A vous deux, je vous serre la main en attendant l'occasion de se voir bientôt, bonjour et bonne santé. Votre frère Désiré Milon Signaleur au 335e Régt.6ème Bat.on secteur postal 156 |
De
Désiré à
son
frère en permission et à
sa
belle sœur
: Même s'il s'intéresse à ce qui se passe à la maison et surtout aux champs, on ressent bien à travers ce courrier qu'il est fatigué, pour ne pas dire épuisé et que le moral, si bon habituellement, est atteint. Il ne parle même plus du conflit interminable mais aimerait au moins être temporairement remplacé dans cette si pénible besogne, dans un contexte d'insalubrité et de restrictions. Cela fait un mois que les Allemands utilisent des gaz moutarde et on sait depuis que même sans être intoxiqués, les poilus ressentaient des symptômes de fatigue que cela altérait l'état de santé générale. Il aimerait tant voir son neveu et filleul, lui qui n'aura pas le temps de fonder une famille puisqu'il ne lui reste plus que 8 mois à vivre... Il semble ici se baser sur des rumeurs de démobilisation de certains réservistes ayant effectué un certain nombre d'années mais, là encore, il n'y aura pas droit ! Cette lettre est la dernière avant son hospitalisation. Le JMO ci-dessous montre qu'il a été "blessé" le 28 août. Il n'en parle pas dans les courriers de septembre, écrits pourtant depuis l'hôpital. Il devait donc probablement avoir été gazé lors de la relève du 6ème bataillon et avoir des séquelles d'ordre digestif qui ont justifié cette période de soins puisqu'il ne parlera que de "maladie intestinale" dans sa première lettre de septembre 1917. (cela n'aurait pas justifié une mention "blessé" au JMO). |
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Mazé
le 24 Août 1917
Ma chère sœur,
__________ ....... le mois de septembre approche et le soldat sera bientôt au pays, ce dont il sera heureux. __________ ......... Louis se trouve tout rétabli et songe dur aux vacances, ... chez tonton Louis vont bien aussi, j'ai été les voir dimanche. Je termine te disant aurevoir et t'embrassant de tout cœur. Ernestine. |
De ma
grand-mère (mère de Papy-Louis) à
sa
belle-sœur : René va sans doute revenir quelques jours pour une permission. Il continuera probablement le travail inachevé en août. Papy-Louis semble guéri ;-) |
août 1917 |
Extraits
du parcours du 335ème Régiment d'infanterie Désiré (6ème Bataillon du 335ème) (archives du site "mémoires des hommes") |
Comme le mois passé, "La
bataille de
Verdun" qui a duré quasiment toute
l'année 1916, se prolonge puisque 8 mois plus tard,
à quelques kilomètres
de Verdun, les conditions sont difficiles. Le Mort-Homme et le Bois des Corbeaux redeviennent français en août après des combats acharnés. ___________ Non seulement ils se battaient, ils enduraient la boue et les bruits sans interruption mais il fallait se déplacer, le plus souvent à pieds, plus rarement, en auto. De retour en première ligne ! |
.... Le PC du
6ème
bataillon ... font mouvement de Seigneulles sur Foucaucourt.
Départ à 23 h. Arrivée le 8
août vers 4h. Le
capitaine Guignard prend le commandement. 8 AOUT ..... Le 6ème Bataillon (Desnos) s'embarque en auto vers 21 h à Seigneulles et débarque à Méricourt le 9 août vers 1 h 9 AOUT Le 6ème bataillon (Desnos) quitte le camp des Pommiers-Sud vers 18h et relève en première ligne dans le secteur des Rieux le bataillon "Thomas" du 16èRI. Relève terminée à 22h30. La CHR du 335è relève en même temps la CHR du 16è RI. |
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Sous-Secteur de gauche : Sous-secteur des Rieux PC du Lieutenant Colonel Keller Commandant le Sous-secteur : R 4 En première ligne 6ème bataillon du 335è, ... 6è CM : en position |
A quoi, à qui, pensent-ils ? On retrouve la description du courrier de Désiré du 11 Août : "Pour nous, il nous fait souffrir car on est dans la boue jusqu'au cul, dans les tranchées à cette saison c'est étonnant. Cet hiver, je ne sais comment il faudra faire." Les avions et les chars vont faire évoluer ces combats. Par ailleurs, les gaz dits "moutarde" qui sont apparus en juillet commencent à se généraliser et les poilus, manquant d'équipements efficaces, sont souvent intoxiqués. Les JMO commencent à faire état des "intoxiqués" parmi les blessés. (lien vers wikipedia) On peut l'attendre en permission... La citation prouve bien s'il en était besoin que l'activité était intense et ne permettait pas le repos. Est-ce volontaire ou une erreur de hausse ? Il ne fait pas bon en première ligne ! Pas de chance, Désiré reste en ligne ! Ils n'ont certainement pas fermé l'oeil pendant ces 72h ! |
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11 AOUT L'occupation du secteur est rendue pénible par les pluies des derniers jours : la boue rend difficilement praticables les tranchées et boyaux. Dans la matinée, en visitant les premières lignes, le Lt Colonel Bastien est blessé à la tête par balle et évacué Pertes : 10 blessés dont 1 officier 12 AOUT Activité plus grande des deux artilleries. Le beau temps permet la sortie de nombreux avions. Pertes 4 blessés. 13 AOUT Très grande activité de l'artillerie. Pendant la soirée et une grande partie de la nuit, l'ennemi bombarde la forêt de Hesse et les ravins au Nord de cette forêt avec des obus toxiques : un assez grand nombre d'hommes sont intoxiqués. Pertes : 1 tué et 10 blessés. |
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.... 16 AOUT Même situation, mêmes cantonnements. Grande activité de l'artillerie malgré le mauvais temps. Le 6ème bataillon est cité à l'ordre de l'Armée. Pertes : 1 tué + 4 blessés. 17 AOUT Même situation, mêmes cantonnements. Le beau temps étant revenu, l'artillerie et l'aviation se montrent très actives. Un avion français s'abat en flammes vers le boyau des Trois Ormes entre le Ravin de Nouë et le Ravin de Béthaincourt. Pertes : 3 tués dont un officier... et 13 blessés dont 11 intoxiqués. 18 AOUT Artillerie et aviation très actives. De 17h à 18h, simulacre d'attaque par notre artillerie et nos mitrailleuses chargées du tir indirect. Au cours de la nuit du 18 au 19, notre artillerie déclenche plusieurs violents tirs de barrage sur nos premières lignes. Vers 20 h le Lieutenant colonel Colombat commandant le 16è RI arrive au PC R4. Dans la soirée les mouvements ci-après sont exécutés : Les pionniers du 335è sont relevés vers 23h par |
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ceux du
16èRI et vont cantonner au Fer à Cheval... ..... Le 6ème bataillon se trouve ainsi regroupé aux Fontenelles, sauf la 6ème CM restée restée en ligne. Pertes : 3 tués + 11 blessés dont 9 intoxiqués. 19 AOUT A 8h le Lieutenant Colonel Colombat cdt le 16è RI prend le commandement du Sous-Secteur des Rieux. Très grande activité de notre artillerie pendant toute la journée et toute la nuit. Vive réaction de l'artillerie ennemie : bombardement intense de la forêt et des ravins par obus asphyxiants. Le temps est beau et l'aviation se montre très active. Dans la nuit du 19 au 20 août, les mouvements suivants sont effectués : tous les éléments du 335è en ligne aux Rieux sont relevés vers minuit par le 16è RI. Le front du Sous-Secteur des Rieux étant tenu par deux bataillons de ce régiment (troupes d'assaut) .... |
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..... ... Le 6ème Btn, entièrement regroupé aux Fontenelles et aux Eventaux, y est maintenu. ... ..... D'une façon générale, relève rendue très difficile par suite des zones de gaz à traverser. Pertes : 77 Blessés dont 67 intoxiqués. 20 AOUT Jour J Attaque à 4h40. Par ordre de la 25 DI, le 6ème Btn, alerté à 7h30 quitte les Fontenelles à 8h et se porte à la Barricade.. . ... A 14h , la 23è Cie et ... se portent sur l'ouvrage des Rieux contre-attaqués violemment vers le Bois Carré. A 16h 18, la 22è Cie et ... sont poussées vers le même point, les éléments |
Le nombre (déclaré) d'intoxiqués est impressionnant ! On imagine bien que les autres n'ont pas respiré que de l'oxygène !! |
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sont à
la
disposition du Btn Grapin du 16è RI, très
éprouvé. La 21è Cie et ... se portent
de la ...
Wilson à la Barricade. A la nuit, la 23è Cie,
Capitaine
... , donnant une nouvelle preuve de son entrain, contre-attaque avec succès dans la réégion de la "Marmite de la Sorcière" et permet de rétablir la ligne 2117 - 2416 conquise le matin, puis perdue par le 16è RI qui, fortement éprouvé, avait été obligé de se retirer sur la ligne 2417 - 2216. Le Commandant Grapin apprécie de la façon suivant le rôle joué par la 23è Cie : "La 23è Cie, sous le commandement du Capitaine, a brillamment contribué à la contre offensive de la nuit du 19 au 20 , et entraîné par son chef, malgré des pertes sensibles, a atteint d'un seul bond l'objectif fixé. Elle s'est organisée sur le terrain dans des conditions difficiles, réalisant toutes le conditions indiquées. J'estime que le Capitaine a bien mérité une récompense". Le Chef de Btn Cdt le 2è Btn Signé Grapin. ... |
Heureusement que le Capitaine a eu une "récompense" ... mais cela ne fera pas revenir les pauvres poilus qui y ont laissé la vie ... pour conquérir "d'un bond" le terrain perdu le matin et repris l'après-midi !! Quand on pense qu'après avoir vécu des situations comme celles-ci, les malheureux désespérés, qui préféraient s'automutiler, se voyaient passer par les armes ! Les poilus et leurs supérieurs, découvrent que les gaz stagnent et par conséquent sont extrèmement dangereux pour ceux qui se trouvent dans les seuls abris possibles. De ce fait, il leur faut changer de zone et deviennent des proies faciles, surtout pour les premières lignes. Oui, "un peu" dur pour les braves gens !!! |
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21
AOUT Situation inchangée pour le 6è Btn. Organisation du terrain conquis. Dans la nuit du 21 au 22 août, le 5è Btn, au Ravin de Fontenelles est soumis à un violent bombardement par obus toxiques, accompagné d'un bombardement d'obus de 150. La nappe gazeuse qui stagne dans le Ravin est très dense et indispose un grand nombre d'hommes. Le 5è Btn se trouve réduit à 170 hommes valides. Vers minuit, pour sortir de la nappe délétère, qui devient insupportable, le 5è Btn se porte sur la croupe à l'ouest du Ravin de la Buanthe et ne rentre que vers 4h à ses emplacements. Pertes: 11 tués + 31 blessés dont 12 intoxiqués. 22 AOUT Situation inchangée pour le 6è Btn Le Lt Colonel Colombat Cdt le 16è RI , à la disposition duquel se trouve ce Btn, écrit au Lt Colonel Cdt le 335 è : " Vos poilus sont de bien braves gens. Je suis très honoré de les avoir sous mes ordres. C'est un peu dur mais haut les cœurs" .... |
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Vers 20 h, le
4è
Btn quitte le camp de Bretagne pour aller relever le 6è Btn
dans
le quartier des Rieux. Le Colonel Cdt .... ayant donné
contre-ordre pour cette relève, le 4è Btn est
disposé comme suit .... ... Sans changement pour le 6è Btn . Pertes 8 blessés (par intoxication). 26 AOUT Dans la soirée, relève du 6è Btn ... |
Ordre et contre-ordre, sans cela, l'Armée ne serait pas ce qu'elle est. |
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.... Relève terminée vers 24 h . Le 6è Btn va cantonner aux abris de Bretagne. Pertes 3 blessés (par intoxication) 27 AOUT Même situation, mêmes cantonnements. 28 AOUT Au camp du Fer à Cheval qui n'a cessé d'être bombardé depuis que des éléments du régiment y cantonnent, un obus tue six hommes et en blesse 7. A 18 h, le Rgt reçoit l'ordre de départ pour les éléments non en première ligne. ...... ..... Le 6è Btn quitte le camp de Bretagne vers 20 h 15. Le mouvement se fait à pieds. Cantonnement à l'arrivée. ... Pertes : 6 tués + 11 blessés dont 4 intoxiqués. ... |
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11ème
page du JOURNAL DES MARCHES ET OPERATIONS Soit 371 tués ou blessés pour le seul mois d'août 1917 au 335ème RI ! Tu auras tenu tout le mois d'août, Désiré, pour être le dernier blessé de la liste ! |
Comme je le précise plus haut, il n'a sans doute pas voulu inquiéter sa famille et n'a pas parlé dans les courriers de cette évacuation. Ce n'est qu'au mois de septembre qu'il écrira depuis l'hôpital et parlera de problèmes intestinaux. |
La France n'est pas la seule à connaître les mutineries. En Août 1917, la Cour martiale prononce 5 condamnations à mort à la suite de mutineries dans la flotteallemande. | |
La Chine déclare la guerre à
l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie, le 14 août. |
On se
bat aussi en Italie : Isonzo . |
Le Pape Benoît XV appelle pour la paix à toutes les forces de part et d'autre. | |
Tant que la
Belgique n'aura
pas recouvré sa souveraineté, les Anglais et les
Français s'opposent à toute remise en question de
la
déclaration de guerre contre l'Allemagne. |