1914 - Pupille de la Nation - 1918
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Le quatrième hiver, Courrier de famille et extrait du Journal des Marches et Opérations (J.M.O.) du 335ème RI, Les USA et les conditions de paix.
Courrier des deux frères (encore survivants, le troisième, père de Papy-Louis, est parti en octobre 1914) :
Dimanche 6 Janvier
1918 Cher frère Je commencerai ma lettre par te présenter mes vœux et souhaits de bonne année, de santé parfaite avec le prompt retour au pays, tout ce qui donnerait le bonheur et la satisfaction. Je t'avoue maintenant être en retard pour t'offrir mes vœux du jour de l'an mais j'espère qu'ils seront aussi bien venus avec quelques jours d'attente que j'ai mis pour le faire, attendant ta réponse pour m'en acquitter. Je t'assure que je les formule du plus profond du cœur avec le désir de les voir se réaliser au plus tôt. J'ai reçu ces jours-ci une lettre d’Ernestine avec les vœux du neveu joints à ceux de sa mère. Le lendemain j'avais celle de Jeanne qui m'apporte elle aussi tous les meilleurs vœux avec l'espoir de me voir bientôt en permission. Elle me raconte aussi ton court passage à la Monnaie qui l'a surpris un peu ne s'y attendant guère. Vous avez profité de l'occasion pour rentrer du fourrage. Tu as vu A.Leroyer qui était en permission d'une vingtaine de jours. A part cela pas grand chose de nouveau au pays si ce n'est la température qui est devenue bien rude. De la neige souvent avec de la gelée qui est aussi forte que l'année dernière. Ici il en est de même et ce temps ne convient guère à notre genre de vie. Qu'en dis-tu à la campagne, cela n'a rien d'agréable non plus sans doute. Ernestine me fait tenir le bonjour de chez l'Oncle Louis où la santé est parfaite me dit-elle. Les progrès de Louis sont sensibles, il écrit vraiment bien pour son âge. J'ai reçu une carte de M.Louise Chauveau, une lettre de Baptiste Milon avec les vœux d'usage. Je vais maintenant te parler un peu de ma permission sur laquelle j'espère vers le 15 janvier. Tu m'as parlé autrefois de faire le possible pour te voir, je serais heureux d'y réussir mais je ne sais comment m'y prendre. Je te préviendrai quand je partirai si je puis le faire en passant, j'essaierai. Sinon il ne resterait qu'à prendre vingt quatre heures un dimanche. Je termine te souhaitant le bonjour, une bonne santé, bon courage dans l'espoir de te voir bientôt, reçois les amitiés de ton frère. D.Milon |
Courrier de
Désiré à René (deux
frères ) Nous avons retrouvé, dans les archives familiales, beaucoup plus de lettres de Désiré que des autres frères. Pour Louis, malheureusement, il n'a pas eu le temps d'en écrire plus en un mois avant de décéder... Mais pour les courriers retours, en particulier de René vers Désiré, on suppose que Désiré, de par ses affectations, presque toujours en premières lignes, dans la boue et toujours en déplacements, il n'a peut-être pas pu tout conserver ? Évidemment, la tradition veut qu'on se souhaite les vœux mais quand Désiré écrit "prompt retour au pays" on imagine ce que cela peut représenter pour lui qui est sous les obus, en premières lignes, depuis maintenant 3 ans et demi ! Et il précise, sans se plaindre, lui qui a la plus mauvaise place maintenant que le troisième frère est décédé, "le désir de les voir se réaliser au plus tôt" . Il n'en sera rien malheureusement puisque le destin fera qu'il sera pulvérisé par un obus, dans 3 mois, jour pour jour, de cette lettre ! Comme à son habitude il relaie les nouvelles reçues et en particulier les bonnes... Il continue de se préoccuper de l'exploitation familiale. On peut noter qu'en Anjou, comme dans la Marne, l'hiver est rude. Comment peuvent-ils tenir en passant de la boue au gel ? et il se contente de dire : " ce temps ne convient guère à notre genre de vie" ... Il est conscient que son frère René, en ce moment détaché dans une ferme et certainement dans une affectation beaucoup moins critique mais il ne le jalouse pas du tout; au contraire, il se préoccupe de sa situation. Et puis, le neveu, il a toujours un petit mot pour lui. On dirait un père pour son fils. Il faut dire qu'il sait son père décédé et joue pleinement son rôle de parrain ! Il voudrait bien voir son frère en passant par Paris mais il est vrai que les transports ne permettent pas tous les arrêts et même quelquefois ne passent pas par l'itinéraire prévu initialement ! |
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14 - 01 - 1918 Cher frère Je te fais part de ces lignes, comme je te l'avais promis dans ma dernière lettre, je viens donc te prévenir que je pars en permission le 15 au soir. Tu m'avais parlé dans une de tes lettres de faire mon possible pour te rendre une visite. Je ne connais guère le trajet et ne peux guère dire grand-chose à l'avance. Je ne vois pas comment arranger l'affaire. J'ai reçu hier soir une lettre de Jeanne. Elle se dit en bonne santé mais pour le père Dupont il en était pas ainsi. Il s'est trouvé assez mal d'après ses dires et ceux du médecin. Maintenant il va mieux. Il n'est plus jeune avec le froid peut-être aussi. La température est au pays comme elle est ici et chez toi, de la neige avec de fortes gelées. Un beau temps si chacun était chez lui. Il y a quelques permissionnaires Ogeron J.Fourche, E.Decorce sont au pays en ce moment. Leré espère y venir assez prochainement. Jeanne me parle du blé, on interdit la vente mais la réquisition va commencer. Elle dit aussi être commencée à faire du bois, se plaint des ronces. Je tacherai de faire mon possible pour avancer le chantier pendant ma permission cela me réchauffera en même temps. Je suis en bonne santé, je pense qu'il en est ainsi pour toi. Je termine ma lettre car il est onze heures du soir, je t'écrirais plus longuement la prochaine fois . Bonjour, bonne santé, les meilleures amitiés de ton frère. D.Milon |
Autre courrier de
Désiré à René (deux
frères ) Voilà que la permission tant attendue est arrivée ! (je crois que ce sera la dernière fois qu'il verra sa famille) .... Difficultés évoquées dans le courrier précédent compte tenu des trajets, des gares et des changements imprévisibles... Puis l'échange habituel des nouvelles du pays de ceux qui ont des problèmes de santé, de la météo toujours aussi difficile à supporter ! "Un beau temps si chacun était chez lui" ! Pas question de "vacances", non ! A l'inverse, il a hâte de participer aux travaux de la ferme. On apprendra 15 jours plus tard, le 23 janvier, la mise en service de la carte de rationnement du pain. Il s'agissait bien de signes précurseurs ! La santé, même quand il a été gazé, il n'inquiétait pas ses proches. Comment peut-on être en forme avec des conditions de vies pareilles ... Il ne parle pas des combats pour ne pas inquiéter et pourtant le J.M.O précise bien que ce n'est pas de tout repos .... Etant en permission, il n'aura probablement pas rencontré Le Président du Conseil Monsieur CLEMENCEAU qui passa visiter le régiment le 19 janvier. |
Le Président Wilson, présente au
congrès les 14 points que les belligérants
devraient
accepter pour aller vers une paix possible. Le Président du
Conseil, Georges Clemenceau relève que ceux-ci font preuve
de
bon sens mais ne tient pas à ce que l'Amérique
devienne
une "universelle gendarmerie" (déjà ! ) |