1914 - Chapitre "Pupille de la Nation" - 1918
Mon Oncle André
Brancardier,
Télégraphiste,
estafette vélocyclopédique, et musicien de 1914 à 1918 mais aussi photographe amateur (voir l'album ci-dessous) |
Rubrique mensuelle du centenaire de la Grande Guerre Document historique : Fiche de transmission => |
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Rubrique
mensuelle du centenaire de la Grande Guerre Juillet 1918 |
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Rubrique
mensuelle du centenaire de la Grande Guerre
Août 1918
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<= Son livret militaire | Rubrique
mensuelle du centenaire de la Grande Guerre Septembre 1918 |
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<= Un hommage aux brancardiers |
Rubrique
mensuelle du centenaire de la Grande Guerre
Octobre 1918
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< = Histoire de son casque et du journal du 25 févier 1917 |
Il parlera très peu de cette période après son retour comme la plupart de ceux qui sont revenus. Pour comprendre ce silence, je donnerai un début d'explication : Appartenant à une famille très croyante et pratiquante, à une religieuse de sa famille qui lui demandait pourquoi il ne pratiquait plus régulièrement depuis son retour de la guerre, il répondait : " comment peut-on encore croire quand on a été témoin de telles horreurs" ....
On peut penser que brancardier était moins
risqué
qu'en première ligne, c'est sans doute un peu vrai. Cela
étant, le
petit
brassard et le drapeau n'étaient pas une garantie : la balle
perdue
existait,
(il avait d'ailleurs été
blessé d'une
balle dans la cuisse); la balle
intentionnelle aussi : un jour, évacuant
tous
les
blessés, y compris les blessés ennemis,
évidemment. Un officier
allemand sortit son revolver car il refusait de se faire soigner par un
français... Il réussit heureusement à
le
désarmer ... ce revolver
confisqué
l'accompagna dans toutes ses automobiles d'après
guerre !
Entre 1920 et 1930, les gendarmes étaient venus lui
rendre visite
pour lui annoncer que, compte-tenu de sa blessure, il pouvait
prétendre
à la croix du combattant, il lui "suffisait" d'en faire la
demande. Il a
répondu " si on estime que je la mérite, qu'on me
la remette, mais je
n'en ferai pas la demande" ! (8 ans d'uniforme, ça forge un
caractère...). Son épouse, ma tante, en a fait la
demande à son insu.
Allez voir ses distinctions à la page MEDAILLES.
Album des photos prises par mon Oncle André entre 1914 et 1918
Mon père était décédé au premier mois de la guerre. Tout parlait de guerre autour de nous malgré notre jeune âge. Mon oncle (brancardier) nous a adressé (à sa sœur, sa mère et moi), une partie de sa collection de photos prises pendant les années 1914/18, il devait donc développer ces photos à "l'ambulance" depuis le front ! Certaines sont annotées au dos:
voir la photographie d'une de ses annotations ci-contre.
Le texte est recopié à l'identique des annotations présentes sur les verso des photos (même si aujourd'hui des termes comme "boches" choquent , il est nécessaire de les laisser dans leur contexte pour mieux comprendre ce que ces soldats ont vécu).
Comme ces photos étaient destinées à la famille, on peut remarquer qu'il n'a jamais pris d'instatanés de scènes de combats, de blessés, de blessures ou de morts.
SPECTACLE DE DÉSOLATION
Dans les villes, mais aussi dans le moindre hameau
Trou de marmite **** devant l'église d'Albert. C'est un des plus grands que j'ai vus. Il fait 29m de tour et trois mètres de profondeur juste sur le milieu d'une route. | Église d'Auchonvillers vue de devant. | ||
L'avant du clocher d'Albert avec la statue retenue seulement par le pied. On se demande comment ce clocher a pu résister. | Le chœur de l'église d'Auchonvillers. | ||
Église d'Albert bombardée depuis le 7 septembre. Les boches n'ont pu faire tomber le clocher mais, du reste, il ne reste que des ruines. Sur mon autre photo, je vous montre le haut du clocher faisant 70 m de hauteur et surmonté d'une statue de bronze de 12 m de haut. | Église d'Auchonvillers vue de côté. | ||
Intérieur de l'église d'Auchonvillers, la cloche tombée. | Auchonvillers (80)bombardé par les boches, au fond : l'église. | ||
Sucrerie de Mailly-Maillet : bombardée par les boches. Les cheminées sont tombées et les maisons démolies. | La sucrerie de Mailly-Maillet vue de devant. |
Au front, la vie militaire continue, les mouvements de troupes, les campements, la musique, etc.
Canon de 75 ayant éclaté au moment du tir, tuant un artilleur et en blessant deux. | Les décorations : "mérite" ou "récompense"; il faut susciter les motivations. | ||
Le même canon : vue de la culasse éclatée. | |
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Le camp des autos servant au ravitaillement en vivres et munitions. | Ravin dit "des cuisines". De chaque côté, des abris sont creusés en terre. A gauche, le deuxième qui est tête nue, les mains dans ses poches, c'est M. Machefert, le neveu des Melles Machefert, vous pouvez leur donner la même photo que je vous envoie avec celle-ci. | ||
probablement une commémoration | probablement une commémoration | ||
Dans les sapins, on y est bien quand il fait beau temps; mais s'il pleut ou s'il fait froid, les tentes que vous voyez sont un bien mauvais abri. | C'est l'heure de la soupe. On a vite trouvé une table et des chaises : un trou dans la terre et tout y est. Ce qui manque le plus, c'est les bons mets et le vin surtout. A gauche, derrière l'arbre, on voit un bout de la tente où je couchais. | ||
Dans nos bois à l'entrée de notre tente, luxueuse habitation, un camarade cherche des poux, profitant d'un rayon de soleil. | Sa troisième fonction, la fanfare : répétition. |
Les tranchées
Poste de secours dans les tranchées. A droite, on voit l'entrée de la cagna. | Tranchée de première ligne à 60 mètres des boches. Le jour, les hommes se reposent sous la surveillance d'une sentinelle. | ||
Tranchée provisoire à l'arrière. | Dans une tranchée, prise aux boches , que nous avons habitée quelques jours après mon retour au front. Remarquez la profondeur de cette tranchée. La planche que l'on aperçoit à gauche est l'entrée du souterrain où nous couchions. Rien à craindre des marmites. | ||
Un boyau * communiquant aux tranchées. Une corvée le nettoie. | Camarades sur le parapet de la tranchée prise aux boches. | ||
Un poste de commandement de première ligne. | Tranchée de première ligne boche bouleversée par notre artillerie avant l'attaque. Il ne reste plus que des débris du réseau de fils de fer qui la protégeait. Au loin, les lignes blanches donnent une idée des tranchées réunies et communiquant entre elles par des boyaux*. | ||
Gourbi*** creusé dans le talus d'une route à 200 m des boches. | Mesnil : abris souterrain où était établi le poste de secours. | ||
J'ai pris cette vue de la première tranchée. Au fond, vous apercevez le village de Baumond appartenant aux boches. A droite, les fils de fer et la tranchée boche. A gauche, notre poste avancé où on distingue vaguement la tête de la sentinelle. Il faut connaître le pays pour bien se rendre compte. | Au bord de la route de Tahure (51) dans le bas où sont couchés les deux camarades : rien à craindre. Mais pour traverser la route à gauche, il ne fallait pas perdre de temps : les balles y passaient ! Au moment où je prenais la photo, un soldat traversait en courant ...Les petites voiturettes que l'on aperçoit sont des porte-brancards avec lesquels on emmenait les blessés à l'ambulance.****** | ||
Entrée d'un boyau 1914 1918. | Profiter d'un peu de lumière "presque" à l'abri des projectiles. |
Auchonvillers : entre deux marmites, les brancardiers s'amusent. Le petit jeu n'est pas très sûr car souvent la voiture culbute : c'est le plaisir, on rigole et on recommence. | Nos deux médecins dans leur cagna** creusée dans la terre. | ||
Intérieur de la cagna** : poste de secours et les brancardiers à l'intérieur. Vous y voyez Sigogne de Corné tenant la bouteille. Ce qui manque surtout dans cette cagna, c'est la lumière. | le battage du blé parles soldats dans les fermes. Certains paysans cultivaient entre les lignes de front ! |
Mon oncle
à son poste de transmission. (voir les pages sur la t.s.f., la radio et le poste à galène) |
Tombe de Lucien Cousin dans le cimetière de Somme-tourbe. Étant à une certaine distance du front, nous avons pu lui faire un entourage. La famille a eu cette photo par le camarade qui est allé chez eux ***** . | ||
Un autre télégraphiste. | La tombe de Joseph Davenier, celle qui est entourée. La couronne est sur la croix et en cache l'inscription. Les tombes étant à suivre, la croix la plus près sur laquelle on peut lire : Turchet Jules est celle du malheureux qui a été enterré après Davenier. Je vous envoie plusieurs de cette triste photographie pour que vous en fassiez parvenir à la famille soit par M. Le Directeur ou M. Le Curé. |
Angers, rue d'Alsace. Les camarades rejoignant le régiment avec moi. | A Angers, retournant au front, nous avons eu quelques heures d'arrêt. Un camarade a bien voulu nous photographier avec mon appareil dans le jardin du mail. | ||
Tous les brancardiers du deuxième bataillon sauf moi qui étais à l'appareil. | Un verre partagé devant le canon silencieux (pour l'instant). | ||
Reconnaissez-vous Mouteau à gauche et les deux suivants sont des camarades de Corné. | Camarades photographiés dans les sapins. | ||
Cette photo sur laquelle l'oncle André figure en bas à gauche, a permis à un internaute de retrouver la trace de son grand-oncle (3ème en parrtant de la gauche, rang du haut) ainsi que son lieu d'inhumation.(voir la photo de la tombe ci-dessus). |
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Photo probablement prise pendant sa convalescence, après sa blessure. On y voir d'autres blessés en tenues hétéroclites. | |
Detention d'arme | Brouillon de déclaration sur lequel il a failli déclarer qu'il détenait un révolver enlevé à un officier allemand en 1915. | Carte de combattant mutilé attestant du droit de porter la médaille du combattant. | |
Un petit groupe de brancardiers avec notre sergent major. | La photographie
était un moyen de montrer à la famille que tout
allait pour le mieux. |
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Uniforme du brancardier |
Sur cette
photographie, les brancardiers posent en uniforme (propres : ils ne
devaient pas arriver de mission...) |
Photographies
d'une pièce unique qu'il a rapportée. |
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Lien unique véhicules |
Lien unique véhicules |
Page consacrée
aux véhicules essentiellement sanitaires de la
période 1914-1918. |