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- Album Mon Oncle Désiré -

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CENTENAIRE DE LA GRANDE GUERRE 1914 - 1918
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1915 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
1916 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
1917 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
1918 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre

Décembre 1915 :  Un monde essentiellement féminin, les orphelins de guerre. Le 31 : les vœux envoyés par les oncles.

                               Autres correspondances et Journaux (Extraits JMO)                

Jusqu'en 1916, il n'y avait plus qu'un homme dans l'entourage proche de Papy-Louis, son grand-père maternel, malade, et dont l'état s'était aggravé au fil des mois et en particulier depuis le décès du père de Papy-Louis en octobre 1914. Il décèdera en 1916.

A l'exception de ce grand-père maternel, malade, il voyait des hommes de sa famille (à l'exception d'un grand oncle âgé) uniquement quand ses trois oncles (puis deux...) avaient une permission.
Papy-Louis, comme beaucoup d'enfants de l'époque, déjà orphelins de père ou allant le devenir, vivait ces années de guerre dans un  univers essentiellement féminin (mère, grand-mère, tante ...),

vivre entre ma mère et ma grand-mère 

Rappel sur les orphelins de guerre qui devinrent "pupilles de la Nation" :

Pupille de la Nation : Pourquoi ? 1 000 000 d'orphelins et 600 000 veuves.  

Dès 1914, dans certaines région, des actions de solidarité existaient envers les familles en deuil et en difficulté. En 1917, alors que les mutineries se faisaient entendre sur tous les fronts et même à l'arrière(fallait-il y voir une relation de cause à effet ou plus exactement une volonté d'apaisement?), que les américains venaient nous aider militairement mais aussi matériellement et pécuniairement, l'action publique a été lancée. Le journal "l'humanité" écrivait  :"Que le Parlement se presse donc de donner la véritable garantie : la loi de solidarité et d'assurance sociale que tous attendent".

Ce fut la Loi du 17 Juillet 1917

L'enfant dont le père est décédé à la guerre, ne sera pas seulement un enfant de victime de guerre ni même un orphelin de guerre mais "Pupille de la Nation" , ce qui revient à dire que la Nation s'engage à garantir éducation et protection de la santé à ces enfants : elle les adopte.

Certains ont même bénéficié de funérailles au village avec rapatriement du corps. D'autre ont accepté des titres de transports pour aller tous les ans sur les tombes dans les nécropoles (j'ai fait avec ma mère un seul voyage sur place en 1920).

Ce statut devait être reconnu par le tribunal civil et mention en était faite à l'acte de naissance. Ci dessous, reconnaissance de mon jugement d'adoption.

Propos de Papy-Louis :

" Ce statut était-il une bonne chose ? Probablement. Toutefois, il ne m'a pas empêché de porter ce deuil  toute ma vie, ravivé tous les ans le 11 novembre, our de mon anniversaire, un comble, puisque quand les autres se réjouissaient de commémorer l'armistice, moi je passais un anniversaire sans mon père. 

Je n'ai pas le souvenir des démarches engagées à l'époque, évidemment, mais, c'est probablement une des raisons qui m'a permis de passer 15 jours à la mer en 1919 avec ma mère "prescrits" par le médecin, m'avait-on dit.

Pendant ma scolarité, mon enfance, nous parlions peu de notre situation, même si, compte tenu du nombre d'enfants concernés, nous n'étions pas des cas isolés. Je ne peux pas dire que j'ai été mis en marge par des camarades ou, à l'inverse considéré comme le fils d'un héros ayant donné sa vie. La compréhension était plus profonde et moins visible, les bons camarades n'ayant pas eu à supporter ces séparations étaient peut-être de meilleurs camarades mais ils n'en parlaient pas. Ceux qui étaient dans la même situation étaient peut-être plus proches mais n'en parlaient pas plus que cela non plus. Toutefois, ces situations rapprochaient plutôt nos familles et surtout nos mères. Beaucoup d'entre-elles, comme la mienne n'ont jamais voulu se remarier et on vécu et nous ont élevé dans le souvenir du père. 

Évidemment, la douleur était omniprésente, surtout lorsqu'il nous était permis de comparer. Je me souviens en particulier d'un camarade de classe, en primaire, qui avait un père boucher qui lui apportait un "bon morceau de viande" (on ne disait pas beefsteak)  pour faire cuire à la cantine et nous, nous mangions la cuisine traditionnelle de l'école en ces temps de guerre. Je crois que c'est le souvenir le plus poignant que j'ai de ces différences, à cette époque. "

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Compenser cette solitude

Très souvent, heureusement, le courrier étant acheminé régulièrement, les lettres permettaient aux uns et aux autres de correspondre et donc d'avoir des nouvelles.

Bien souvent, elles contenaient des banalités sur la météo, sur la santé que chacun souhaitait bonne pour l'autre et évidemment contenaient presque toujours une phrase d'espoir (ou de désespoir à peine voilé) à propos de la fin de cette guerre.

La plupart du temps, nos poilus écrivaient au crayon de papier sur des pages de cahiers d'écoliers plus que sur des "papier à lettres" . Quelquefois, une carte postale, essentiellement pour accompagner une date particulière ou encore un lieu traversé, ou une carte postale des soldats eux-mêmes ! (comment étaient-elles faites ? photographes militaires probablement)

Et puis, il a été utilisé des carte-lettres à l'en-tête souvent militaire. Tantôt à franchise militaire, tantôt pouvant être utilisées par les civils.

Voici quelques illustrations de décembre 1915 (vœux envoyés par les oncles de Papy-Louis) :

Courrier_1915
Courrier_1915
Courrier_1915 Courrier_1915
Courrier_1915 Courrier_1915
J'ai toujours été étonné mais surtout eu une grande admiration pour leur manière de rassurer les familles alors qu'ils étaient en enfer tous les jours !

Et malgré tout, quelle inquiétude à la réception d'un tel courrier, en attendant le suivant .... s'il arrivait ! (non signé et sans indication de lieux... pour échapper à la censure sans doute).
Dans cette carte, mon grand oncle profite de la date pour souhaiter les voeux et bien sûr la fin de la guerre qui, pour lui, arrivera quelques mois avant l'armistice, pulvérisé par un obus ...
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Autres extraits de correspondance de décembre 1915 :
1915_12_15_courrier_site_papy_louis
On retrouve, dans cette première partie des éléments qui font penser que René a fait part de ses déplacements en région parisienne, consignés dan son journal à la page précédente (novembre centenaire)







Un grenier et de la paille semblent lui faire envie ... Ils devaient souffrir par ces froids !








Quant à l'examen, on suppose qu'il s'agit de l'apprentissage du métier de télégraphiste évoqué dans la même page par sa belle-sœur

JMO (extraits) de Journaux de marches et opérations :
André au 64 è R.I.
1915_12_JMO_64RI
Ils se protègent des "Bombardements violents" dans des secteurs plus escarpés; du moins ils l'espèrent  car les obus arrivent de par le haut ...



Ci-dessous le Ravin dit "des cuisines (voir album)
1915_12_Ravin_des_cuisines
Désiré au 335 è R.I.
1915_12_JMO_335RI
Quoi de plus normal pour fêter la Saint Sylvestre que quelques légers bombardements !


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