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CENTENAIRE DE LA GRANDE GUERRE 1914 - 1918 Vous pouvez naviguer dans l'album en cours ou
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1918 | Janvier | Février | Mars | Avril | Mai | Juin | Juillet | Août | Septembre | Octobre | Novembre |
26 septembre au 07 octobre : Encore l'enfer ! ...
Journal des Marches et Opérations (JMO) - Mois de septembre 1918 | Transcription | |
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02 septembre 1918 demi-section de 6h à 10 h Exercices de tir au stand de Bruyères. Un train est mis à disposition du 64ème pour transporter les attelages et le matériel de première urgence. Le personnel, les voitures et les chevaux à transporter par voie ferrée sont embarqués à la gare de Bruyères à partir de 4h15. Départ du trains à 7h43. 03 septembre Exercice de combat de la section et la 1/2 section de 6h à 9h. Dans l'après-midi, préparatifs de départ. 04 septembre Le régiment est enlevé en camions automobiles dans la nuit du 3 au 4 septembre à 1h du matin. 05 septembre Après débarquement, vers 14h, le régiment occupe les cantonnements suivants ... Les Rivières Henruel (Marne) - Châtelraould - Courdemanges - Blaize sous Arzillières - St Théron. 06 septembre Travaux de propreté et d'installation dans les cantonnements. (Changement général Giraud par Gal Dauvin) ![]() 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14 septembre Tirs à la cible, exercices de combat avec ennemi figuré. 15 septembre repos - le lieutenant-colonel Ducongé rentre de permission et reprend le commandement du régiment. 16, 17 septembre exercices de combat - Manœuvres avec tanks sur le terrain d'Haimbauville. 18 septembre Préparatifs de départ. 19 septembre Le régiment se porte sur les cantonnements Songy - La Chaussée - Ablancourt 20, 21 septembre Exercices de masques, revues d'effets, d'armes et de matériel. 22 septembre Dans la nuit le régiment se porte sur les cantonnements Ecury sur Coule - Ferme Laurent - Coolus - Compertrix. 23 septembre Les unités arrivent à leurs cantonnements vers 6h du matin. Dans la soirée, le régiment se porte sur les emplacements suivants : camp des carrières - Cuperly 24 septembre Dans la soirée, le régiment se porte sur les emplacements suivants : camp du Piémont - camp 1km ouest de Suippes. 25 septembre La 21 ème DI est chargée d'appuyer le mouvement de la 151 DI (division de première ligne) qui normalement doit effectuer la rupture du front ennemi. La 21ème DI marche dans l'axe de la 151e. Si les circonstances l'exigent, la 21e pourra être appelée soit à contribuer à la rupture du front soit à s'engager dans une direction différente. Axe général de la marche : St Etienne à Arnes - Machault - limite ouest. Ferme des Vacques, Bois de la cote 150 Batterie 4774 - St Pierre à Arnes. Limite est : Carrefour Souain. Sommepy - Bois tordu Freidburger Lager - Rubsamenlagen. 26 septembre A (h le 64e cantonné à Camp de Piémont - camp ouest de Suippes - se porte en avant pour franchir la Suippe. Bataillons successifs en colonne double. Ordre de marche et d'attaque. Btns 1,2,3 . Le régiment se porte tout d'abord Signal Pin - Anciennes carrières - Nord de la Suippe. Il est en liaison à l'est avec le 264e (61eDI) à l'ouest avec le 93e? Le 137e est en réserve de DI. Il suit ensuite la progression de la 151e DI derrière le 403 RI. Le soir, le régiment occupe les emplacements suivants où il passe la nuit : Bois de Sultan - bois de Lyon - Tranchée de sparte - tranchée des spahis - boyau de grenelle - PC du Colonel Boyau de Lyon. 27 septembre A 5h des reconnaissances sont envoyées dans la région d'attaque des 403 et 410. Le Lt Colonel accompagné d'un officier parcourt la ligne des soutiens des 407 et 410 403 et la gauche du 118. 11h20 : La 151e DI pousse en avant. Les Btns du 64e se tiennent prêts à suivre le mouvement. 12h30 : Le régiment se porte sur de nouveaux emplacements, deux Btns en ligne et un en réserve. 1er Btn : région N18 et N23 (à droite et derrière le 403e). 2e Btn : ouvrages du Lt Ricard (à gauche derrière le 410e) 3e Btn bois du Sultan (en réserve). PC du Colonel : tranchée de Sidi-Brahim, près du boyau de Lyon. PC de l'ID 21 : centre Courtois. 28 septembre 9h30 La 151e DI ayant conquis la ligne bleue ennemie, le régiment fait un nouveau bond jusqu'à hauteur de la ligne verte. 1er Btn à droite : organisations à l'ouest de la ferme Navarin. 2e Btn : à gauche et à la même hauteur (tr. Lubech et Bohème). 3e Btn : Limite entre 1er et 2e Btn, boyau de l'Altena dans les ouvrages Ricard. Les deux Btns de tête poussent quelques éléments jusque dans les tr. de Trèves, de Mechlembourg et de Schwerin. 13h : conformément aux ordres de l'ID 21, le régiment prend un dispositif de profondeur. Le 1er Btn se porte dans les organisations situées entre les lisières Sud du bois tordu et de la tr. de Carlsruhe, tr. Darmstad et annexes. Les 2e et 3e Btns et le PC du Colonel ne changent pas. 23h30 : Les Btns de tête des 403 et 410 se trouvent au N de la Py (100 m N de la rivière). Ordre est donné au 1/64 de se superposer au Bton de tête du 403 et au 2/64 de se superposer au Btn de t^te du 403 et au 2/64 de se superposer à celui du 410. Le 3/64 doit occuper les organisations du bois J 76 de part et d'autre du boyau Kabel (emplacement de batterie 6861 et 6661) Le PC du Colonel est porté dans la tranchée Dusseldorf. Ce mouvement commencé à 0h30 est terminé à 6h30 (sauf pour quelques éléments du 1/64 qui se trouvent au S de la Py). 29 septembre Suivant l'ordre N° 22 du 29 septembre de la 21e DI, une action d'ensemble doit être exécutée le 29 septembre à 10h par la 21e encadrée à droite par la 61e DI et à gauche par le 14e CA dans le but d'achever la rupture d’organisations ennemies et dépasser sans délai à l'exploitation du succès. La mission de la 21e DI est de s'emparer des organisations ennemies existant au N de la Py (ligne jaune) puis de pousser dans la direction générale St Etienne à Arnes. Deux régiments en première ligne : 93e à l'ouest , 64e à l'Est avec deux Btns en première ligne et un en soutien (1/64 à droite, 2/64 à gauche, 3/64 en soutien). Un régiment en réserve derrière le 64e : 137e RI dans les tr. Dusseldorf et Gettingues. Le 64e dispose d'une section du génie qui est fractionnée entre les deux btns de 1e ligne. Le canon de 37 et deux Stokes sont mis à la disposition du 2/64. Limite entre les deux régiments : ligne à 200 m ouest du boyau Hathenzolern - croisée des chemins en 4808 St Etienne à Arnes (au64e) De 7h30 à 8h : une escadrille d'une vingtaine d'avions ennemis mitraille et bombarde les trois bataillons du régiments, pertes légères - Aucun avion français n'est en vue. 7h30 : Le lt colonel comdt le 64e demande à l'ID de retarder le mouvement d'une heure afin de permettre aux chefs de Btns et Cdt de compagnies d'étudier les ordres d'attaque (reçu de l'ID à 7h) qui viennent de leur être envoyés, d'orienter leur troupe et de terminer les préparatifs. Le Colonel Cd l'ID répond que l'heure de l'attaque ne peut être différée, pour nous, étant donnée l'étendue du front de l'attaque générale. 9h30 : L'artillerie commence la préparation. 9h50 : Les sections de char d'assaut mises à la disposition du 64e ne sont pas arrivées. 9h40 : Le terrain d'attaque est un glacis battu de nombreuses mitrailleuses. Depuis le matin, plusieurs nids de mitrailleuses tirent de flanc, en particulier de l'ouest. Un îlot de résistance chez nos voisins de gauche en 6061, c'est à dire derrière et à gauche du 2e Btn tire sans discontinuer à la mitrailleuse battant le boyau de Hohenzollern entre 6458 et 6459 et entre la voie ferrée et le chemin de terre N de la Py. Les liaisons sont extrêmement difficiles en raison de ces tirs et du manque de boyaux et de défilements. L’artillerie ennemie est peu active. Des pièces de 77 et 88 semblent en position immédiatement à contre pente de la ligne jaune. 10h : les 1/64 et 2/64 se portent à l'attaque avec chacun une section de mitrailleuses. Le 3/64 appuie de très près le mouvement prêt à pousser des unités aux endroits où la progression permettra d'envisager un élargissement de l'exploitation. Pas de char d'assaut. 10h10 : Le Btn Loyer (1er) est arrêté au chemin de terre N de la Py, par le feu des mitrailleuses ennemies qui balayent sans répit tout le glacis et la vallée. Le Btn Lepouge '2e) progresse au prix des plus grandes difficultés. Il réussit à pousser ses éléments avanc"s jusqu'au réseau de fil de fer situé à 200m environ de la tr d'Elbe, à cheval, sur le boyau de Hohenzollern. Ce réseau est intact au sommet de la crête qui est sous le feu intense des mitrailleuses ennemies. 10h50 : Un groupe de cisailleurs de la 5e Cie est envoyé par le boyau pour pratiquer une brèche dans ce réseau. Mais le débouché du boyau est tenu à courte distance par des mitrailleuses sous blockhaus. Un canon revolver est en batterie dans la tr d'Elbe entre Hohenzellern et Bromberg... Plusieurs mitrailleuses tirent de cette même région, mais leurs emplacements, qui sont sans doute en dehors de la tranchée restent introuvables. Midi : Le 1/64 tente de reprendre la progression. 12h10 : Le 118e occupe la tr. de Krefeld, le 264 est à sa droite. 12h25 : Le commandant Loyer fait connaître que son bataillon est arrêté entre les deux chemins de terre N de la Py. 14h30 : L'artillerie d'assaut va prendre ses positions de départ dans la vallée de la Py. Vers 15h : 4 chars sont détruits par une ou plusieurs pièces anti-tanks qui semblent se trouver dans les parages de la Courtine. Un 5e char est en panne. L'artillerie française est prévenue pour la contre-batterie. 16h10 : Le Colonel reçoit l'ordre d'opération N° 7 de la 21eDI. Un Rtn de soutien du 93e a ordre de se porter à droite du Btn de 1e ligne du même régiment pour étayer la gauche du 2/64. Les deux Btns de 1e ligne du 64e ont pour mission de reprendre la progression en même temps. Une nouvelle attaque est montée. Le 64e doit enlever la ligne jaune. La droite du 93e ne semble pas pouvoir progresser. 17h30 : L'ID téléphone que l'attaque de 17h45 est remise au lendemain matin. Néanmoins, au cours de la nuit, le btn Loyer doit pousser constamment ses éléments en avant de façon à se porter à hauteur du 264e et du btn Lapouge. Les principales observations relevées au cours de cette première journée de bataille sont les suivantes : a) le délai entre l'arrivée des ordres et l'heure H n'était pas suffisant. b) l'artillerie a cessé son tir peu après l'heure H et son silence est devenu presque complet en dépit des objectifs qui se dévoilaient. L'éloignement des batteries semble être la cause de ce contre-temps. c) Il est nécessaire que les chars d'assaut soient en position de départ avant le lever du jour. 30 septembre : Situation initiale des Btns : 1er Btn : Les 3 Cies sont articulées, leur tête à hauteur du chemin de terre situé à 75m N de la Py entre le boyau de Landshut et le boyau de Bromberg. 2eme Btn : Les 2 Cies de tête à proximité du réseau situé à 250m au sud de la Tr d'Elbe. La Cie de soutien aux environs du chemin de terre parallèle à la Py (entre boy , Bromberg, et boyau de Hohenzollern). 3eme Btn Dans les emplacements de batterie au S de la Py (communiqué à l'ID par téléphone) 7h30 : L'avion qui devait faire le jalonnement n'a pas été vu sur les 1eres lignes (prévenu ID), il a survolé le versant S de la Py. 8h30 : L'ennemi travaille et semble se renforcer. des travailleurs et groupes en armes sont aperçus à plusieurs reprises. 9h : Préparation d'artillerie. L'artillerie lourde tire trop court. 9h30 : Attaque de la ligne jaune par les Btns Loyer et Lapouge. Le Btn Huot (3e) doit appuyer énergiquement le mouvement et porter son effort sur les points qui céderont. Cette attaque s'exécute sans le concours des tanks. 10h5 : Le Cap Huot téléphone que le Btn Lapouge semble progresser normalement. Le Btn Loyer doit éprouver une très forte résistance. 10h15 : Le Cmdt Loyer fait connaître par TPS que son bataillon est arrêté par des nids de mitrailleuses qui battent tout le glacis, obligeant les unités à se plaquer au sol. 10h45 : Le Cap Huot a poussé la 9e Cie derrière le 2e Btn avec mission de faire tomber en manœuvrant, la résistance opposée au Btn Loyer. 11h : LE Cap Huot téléphone que le Cmdt Loyer est blessé au ventre par une balle. La 12e Cie devait appuyer le mouvement du Btn Loyer; ce btn étant arrêté par de nombreuses mitrailleuses, un peloton de la 12e Cie va renforcer la manœuvre du Bat Lapouge. 11h5 : Le Colonel cdt l'ID est prévenu de la situation. 11h5 : Note du Btn Loyer sur la situation. Tous les essais de progression sont vains. Les mitrailleuses ennemies fauchent toutes les pentes. 11h30 : Le Cap Huot fait savoir que le Btn Loyer est arrêté à la hauteur de la tranchée Krefeld, que les mitrailleuses ennemies tirent sans répit empêchant ainsi le moindre mouvement. 12h15 : Le Colonel cdt l'ID donne l'ordre de faire passer au N de la Py le reste des éléments Huot, de bourrer sur Lapouge pour débordement de la résistance sur la droite. Ordre est donné au Cap Huot qui ne peut pas pousser davantage, les unités du Btn Lapouge (téléphoné en entier à l'ID) qui signale particulièrement : - une batterie de 155 ayant tiré trop court, les coups tombent sur le centre du 2e Btn. - des sections de mitrailleuses sous blockhaus. - que toutes les tentatives de progression sont arrêtées impitoyablement par les nombreuses mitrailleuses et mitraillettes tirant de face et de flanc. -que son unité de tête est arrivée au premier réseau de fil de fer ennemi, à cheval sur le boyau de Huhenzellern, ses 2 autres Cies sont placées derrière en échelons successifs. 14h15 : Rendu compte au Colonel cdt l'ID de la situation des 3 Btns. Des mitrailleuses qui s'étaient tuent pendant le barrage roulant sont entrées de nouveau en action quelques instants après. Il semble que l'ennemi ait poussé de nombreuses antennes en avant de ses tranchées de la ligne jaune avec beaucoup d'emplacements de mitrailleuses. Les mitrailleuses et mitraillettes sont fréquemment changées d'emplacements. 14h20 : A partir de 13h30 et jusqu'à la nuit, une grande activité règne dans les lignes ennemies. De nombreux groupes sont aperçus. Des voitures circulent et s'abritent dans les bois. L'ennemi a poussé presque jusqu'à la crête plusieurs pièces d'ACD sur ces objectifs. Un hangar a été brûlé, une pièce contre tank détruite etc... 14h45 : Indices de contre-attaque ennemie sur le Btn Delafosse du 93e et le Btn Lapouge. 16h40 : Le Btn Delafosse est aux prises avec une tentative d'infiltration autour de 6167 et par la vallée de la Py. Le Btn Huot surveille particulièrement le flanc gauche et gêne l'ennemi au moyen de mitrailleuses. 18h : La 61e DI attaque à notre droite. LE Btn Loyer doit prolonger le mouvement avec toujours les mêmes objectifs. Un barrage roulant est déclenché à 17h58. A 18h : Le 1er Btn se porte à l'attaque mais 30 mètres plus loin, il est cloué au sol par les nombreuses mitrailleuses qui nettoient tous les glacis et la vallée de la Py. Les pertes sont à nouveau sérieuses. 19h30 : Impression d'une attaque imminente sur le 93e. 20h15 : l'ID téléphone que vraisemblablement dans la nuit, le Btn Loyer sera relevé par le Btn Huard du 137e, Le Btn Lapouge par le Btn Pierre du 137e, le Btn Huot reste en réserve des 2 Btns du 137e à cheval sur la Py. 20h30 : Les mouvements deviennent exécutoires et une attaque sera exécutée par le 137e le lendemain 1 er octobre à midi après une forte préparation d'artillerie. |
Déjà,
au mois de Mai et Juin, le 64ème R.I. avait eu pour mission de
quitter le front des Vosges pour voir se décimer presque tous
les effectifs, (plus de 1500 tués dans la seule journée du 27 mai 1918) entre Soissons et Laon.
Puis, après avoir reconstitué un semblant de régiment grâce à quelques nouvelles recrues, ils avient regagné le secteur précédent de l'Est de la France. Mais voici que le calendrier se précipite à nouveau et les entraînements déjà connus ne laissent présager rien de bon .... De grands chefs devaient quelque part préparer un nouveau carnage ! Ce nouvel entraînement comprend, du tir, à la cible, sur ennemi figuré etc..., des exercices d'assaut, des exercices avec des chars du même nom .... tout ce qui peut laisser penser que la suite ne sera pas de tout repos ! On
notera un dimanche avec une "fête sportive" (au cas où ils
auraient été jusqu'alors trop sédentaires ...)
Ah ... le Lt Colonel Ducongé rentre de vacances .... le "travail" va pouvoir reprendre. Si ce n'était pas tragique et absurde, on pourrait presque en rire... Le journal fait état de plusieurs cantonnements successifs. On peut donc imaginer que ce déplacement s'est effectué par moyens terrestres avec des déplacements nocturnes et la fatigue qui va avec ! Quelle ne fut pas ma surprise en constatant que le cantonnement final était Suippes, juste à côté de Prosnes et Moumelon, là où son beau-frère Louis (le père de Papy-Louis) a perdu la vie 4 ans plus tôt jour pour jour ! La
mère de Papy-Louis l'a-t-elle su ? Elle ne m'en a jamais
parlé. Je suppose que son frère avait
évité de le lui dire pour ne pas raviver des souvenirs
aussi douloureux à propos de son mari.
![]() Puis,
à partir du 26, cela va être du sans interrruption
jusqu'au 07 octobre, période pendant laquelle encore près
de 400 soldats (pour le seul 64éme RI qui ne représentait
qu'une toute petite partie de l'effectif réuni pour cette
opération) seront mis hors de combat (blessés
grièvement, gazés ou pour la plupart tués voire
"disparus ", comme l'avait été porté l'autre oncle de Papy-Louis (Désiré) à Amiens en Avril 1918, pulvérisé par un obus).
Pour les journées qui suivent, je ne peux que vous encourager à lire le journal des marches et opérations même cette page s'arrête à la fin septembre et que l'enfer dure encore une longue semaine... On imagine les déplacements sous le vacarme des obus et tirs de mitrailleuses afin de se rapprocher au plus près des lignes ennemies ; Quand on lit que le régiment "fait un nouveau bond" , il faut comprendre un autre effort surhumain avec tout le bardas sur le dos et en ne sachant si une lutte prochaine sera celle qui laissera place à un peu de répit ou au contraire sera la fatale... Ordre est donné de "superposer les régiments en première ligne" .... Seront-ils plus nombreux pour affronter l'ennemi ou la chair à canon sera-t-elle encore plus dense ? "Achever la rupture" ! A la lecture du contexte, cela donne vraiment l"impression que les gradés sont utopistes ou à la recherche de gloire pour eux-mêmes au détriment des vies envoyées au "champ d'horreur" .... Des avions ennemis les mitraillent et pas un avion français ne vient contrecarrer cette irruption aérienne ! Les officiers de proximité voient la difficulté et l'état insuffisant de préparation face aux lignes ennemies bien établies et protégées. Ils tentent de transmettre ces informations aux officiers supérieurs mais ces derniers, convaincus de leur victoire ne tiennent pas compte des observations... Il faut pousuivre ! Comme pour les avions, les chars ne sont pas au rendez-vous ... Cela valait bien la peine de faire trois semaines de manoeuvres avec appui des chars pour aller livrer son corps aux balles ennemies ! En effet, sans ces appuis, nos poilus sont déminis et doivent tenter d'avancer sous les balles des mitrailleuses qui "balaient" le glacis que constitue ce terrain sans abri ! Il est intéressant de constater que le terme "pousser" est souvent utilisé dans le journal ! Ce n'est certainement pas un hasard mais plus un lapsus; En effet, il doit falloir plus qu'inciter les combattants à aller de l'avant sous ce déluge de feu ! La crête est prise par l'ennemi, protégée par les réseaux de fil de fer, par des mitrailleuses, par des sructures en dur, des blockhaus et face à cela ce sont de pauvre cisailleurs qui rampent sous la mitraille pour tenter de faire une brèche ! Tous les officiers, chacun leur tour, font part de leur incapacité d'aler au delà, ce qui était prévisible mais les ordres sont les odres et il faut tenter de tenir coute que coute ! Et là le coût, c'est de la vie humaine.... "Une nouvelle attaque est montée" ! Le QG décide enfin de faire une pause dans l'offensive mais comme les bataillons doivent attaquer de front, la plupart des soldats decront, toute la nuit, continuer la progression sans repos ni répit !! Ce n'est pourtant pas sans retour d'observations que les ordres sont donnés. tout montre que le système est défailaillant et insuffisant pour réussir une percée. Une journée recommence et l'avion qui devait faire une reconnaissance n'est pas au bon endroit ... donne-t-il donc les bonnes informations au quartier général ? On peut en douter ! Les chars qui devaient enfin être là ne le sont pas non plus eet pendant ce temps, on voit l'ennemi qui s'active encore et renforce ses positions. Pour ajouter une difficulté aux autres pourtant trop nombreuses, voici que notre propre artillerie lourde tire sur ... nos propres ligne en plein centre d'un bataillon ! Et il faut avancer mais les mitailleuses obligent les poilus à se plaquer au sol car le terrain est plat et ces armes "balayent" tout sur leur passage !! Les voici donc tous arrêtés, dans l'impossibilité de continuer et les hommes tombent (dans le seul 64 ème RI, il en tombera près de 400 encore pendant ces journées !) Il faudra attendre la fin de la journée du 30, soit près de 4 jours pour relever les combattants survivants et épuisés du 64ème par le 137ème .... en attendant quelques jours pour qu'ils reviennent dans les flammes de l'enfer ! |