1914   -  Pupille de la Nation   - 1918

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CENTENAIRE DE LA GRANDE GUERRE 1914 - 1918
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Février 1916
 : 
Verdun : On ne passe pas !  
(Cette page ne se veut pas être une leçon d'histoire sur "les" batailles de Verdun, longuement développées par les sites spécialisés. Elle ajoute simplement un témoignage à l'Histoire).

Désiré et André y passeront plusieurs séjours difficiles. C'est aussi le déploiement intensif de l'aviation et le jeune Guynemer est le héros du mois sur l'Illustration.

Février 1916; c'est aussi un Zeppelin abattu à Révigny

1916_02_En_route_pour_Verdun

Contacté par TF1 en janvier 2016, pour un reportage en vue de la commémoration du centenaire du début de la bataille de Verdun, le 22 février, j'ai répondu présent et ai eu l'honneur et le plaisir de recevoir le Grand Reporter et son cameraman Bertrand Lachat le 29 janvier 2016, à domicile2016. La diffusion a eu lieu au cours du JT de TF1 le 18 février 2016.

Sur ce site, vous trouviez les liens pour consulter les Replay mais ceux-ci ayant disparu, vous pouvez voir les vidéos en direct ci-dessous :

 Tout d'abord la partie d'interview qui m'était propre.
 Puis, pour le plaisir de voir ou revoir et entendre Michel Izard, le reportage dans son intégalité.
haut

Aussitôt le sujet passé, alors que le nom du site n'a même pas été cité par la chaîne, vous étiez près de 300 à vous précipiter simultanément sur celui-ci ! Bravo 

(Les points verts : les internautes en ligne et les rouges, ceux qui venaient de couper la connexion.)  visiteurs


Désiré

L'historique du 335ème régiment d'infanterie fait état de la participation du 335ème aux batailles de Verdun. En effet, comme beaucoup de poilus, ceux du 335ème iront y combattre pour permettre de relever les troupes de premières lignes durant les presque 11 mois que durera cet enfer.  

J'ai pu comptabiliser, parmi les décès déclarés sur l'historique du régiment, une soixantaine de poilus du 335ème; ceci au cours du premier semestre 1916, à Verdun même, sachant que je n'ai pas quantifié les décès sur les petites communes que je n'ai pas pu localiser. 

Si presque tous les régiments actifs y sont passés, pas étonnant que l'on puisse dénombrer autant de morts cette année-là : plus de 300 000 morts, français et allemands confondus et 400 000 blessés !

Mon grand-oncle, Désiré-Joseph, écrivait beaucoup mais, pour éviter la censure, ne relatait que peu les combats et ne donnait que très peu de noms de villes pour garantir l'acheminement de son propre courrier. Il apprend le Morse en janvier 1916 pour suppléer comme télégraphiste, ce qui le soustrait un peu aux tranchées et ce n'est pas pour lui déplaire...

Le mois de janvier a été très humide et les tranchées sont impraticables et donc elles sont à refaire toutes les nuits ....
on peut lire dans certains de ses courriers :

- "Il ferait meilleur que dans les tranchées, c'est dégoûtant par ces temps de pluie, on ressemble à de véritables barreaux de terrasse. Il faudrait du temps sec ou ce qui serait mieux la fin de toutes ces misères ....

- ...les tranchées ne sont pas bien agréables, du temps qu'il fait. C'est de la boue partout, si cela gelait un peu, l'eau rentrerait..."

-
...Par ce mauvais temps, les tranchées sont sales, on travaille toutes les nuits 7 heures de temps; on rentre d'un sale, plein de boue et il faut le voir pour s'en donner une idée ..."

Le 335ème RI est resté à Verdun quarante-et-un jours. Il a énergiquement participé à l’organisation de la défense en deuxième  position. Ce séjour lui a coûté, en plus des tués, près de 200 blessés. (extrait de l'historique)

1916_02_07_courrier_site_papy_louis On ne parle pas encore de Verdun au 07 février mais Désiré ressent une tension palpable chez l'ennemi.


Lundi 7 février 1916

Mon cher frère,

Il fait encore meilleur à Paris qu'ailleurs crois-moi.
Les boches sont ici plus agressifs depuis quelques jours.
André est en Champagne.
Bonne santé en attendant ta prochaine avec plaisir, les amitiés de ton frère.
Désiré



Quelques extraits du JMO du 335ème RI en Février 1916
1916_02_JMO_335RI_extraits
Grâce aux Journaux des Marches et Opérations (J.M.O.) on constate que le 335ème R.I. a essuyé des combats dans sa région de départ (entre Nancy et Metz). En effet la liste des tués et blessés est importante pour les 4 et 5 février.






Au milieu du mois, les hauts gradés devaient bien savoir qu'ils se dirigeaient vers un point statégique et que celui-ci serait difficile. Ils firent des manœuvres et entraînements à outrance avant de se rendre à .... Verdun dès le 29 Février.
On constate alors que la liste est encore plus longue et ce seulement pour la journée du 28 février 1916 ...
Et c'est parti pour ... 10 longs mois !

André

André aussi participera aux combats de Verdun pendant de longues périodes. 

Il y sera essentiellement brancardier.

Se verra décerner médaille de Verdun, Croix de Guerre avece distinctions ( 2 citations)

medaille_de_verdun CROIX_de_GUERRE 1916_citation Croix_rouge_Brancardier
médaille
de
Verdun
croix
de
guerre
Citation
bravoure
Douaumont
brancards
Quelques extraits du JMO du 64ème RI en Février 1916
1916_02_JMO_64RI_extraits

Dans le texte  : " Toutes les tranchées et tous les boyaux sont d'ailleurs entièrement nivelés sous l'action du bombardement."
et  quand on voit le nombre de "disparus" , on ne peut qu'imaginer les corps pulvérisés (comme ce sera le cas de Désiré en avril 1918) , déchiquetés ou ensevelis, enterrés vivants pour certains.
Le 06 Journée d'avions. L'artillerie allemande a envoyé des obus dans les abords du camp. Pas de pertes.
Le 12 Le régiment s'installe dans le secteur. Les tranchées et boyaux sont fortement endommagés par le dégel et la pluie. L'artillerie allemande bombarde violemment nos tranchées dans l'après-midi. La compagnie de gauche du sous-secteur, 4e Cie a particulièrement souffert (1 tué , trois blessés). Une action de 58 n'a pu avoir lieu comme elle était prescrite. Bombardement.
13 février à 13h30 l'ennemi reprend son bombardement de la veille avec plus de violence sur tout le secteur. La 4e compagnie est la plus éprouvée, beaucoup d'abris s'écroulent.
À 14h30 le bombardement allemand cesse pour reprendre de 14h40 à 16h, heure à laquelle l'infanterie allemande attaque notre tranchée du saillant. Elle prend pied dans la tranchée Brochot. Toutes les tranchées et tous les boyaux sont d'ailleurs entièrement nivelés sous l'action du bombardement.
Toutes les liaisons téléphoniques sont coupées
À 16h05 une forte secousse se faire ressentir, une mine a sauté au saillant enfouissant la mitrailleuse de gauche qui était en position.
Nos pertes à la fin de la journée sont de 6 blessés 78 disparus dont le sous-lieutenant Macault.
14 février Le bombardement ennemi a été très violent pendant toute la nuit et diminue d'intensité vers 7h
15 février Nos pertes à la fin de la journée sont de 5 tués et 18 blessés 10 disparus.
La nuit est employée à la réfection de nos tranchées et boyaux complètement nivelés par le bombardement
21 février Journée d'avion : une escadrille boche de 14 avions traverse nos lignes. Travail à la réfection des boyaux et tranchées fortement endommagés les 13 14 et 15 février. Artillerie ennemie assez active
Vers 21h05 un dirigeable essaie de traverser nos lignes mais il est obligé de faire demi-tour.

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L'aviation et les Aéronefs :
S'il est un pilote célèbre et talentueux à cette période, c'est bien Guynemer qui fait la Une de l'Illustration en février 1916

1916_02_Guynemer

haut
Zeppelin abattu à Révigny :

Un évènement qui a marqué l'histoire des aéronefs est bien le Zeppelin abattu à Révigny  (voici un extrait du journal  des "Mémoires de guerre" d'un soldat de la 26ème COMPAGNIE du 12ème ESCADRON DU TRAIN  (retranscrit et publié sur ce site pour les quatre années de guerre)

"Le CVAX 34 bivouaque entre Somme Brionne et Somme Tourbe et envoie des détachements sur Saint Jean-sur-Tourbe, Laval, Wargemoulin. Pendant cinq mois, il ravitaille de nuit en munitions et matériel, les tranchées de première ligne du 15ème puis 17ème corps d’armée à Le Mesnil, Les Hurlus, Beauséjour, Le Balcon. Un détachement, cantonné à Minaucourt, fournit en période dangereuse, des attelages pour tirer les wagonnets de la voie de 0,60 de la Butte du Mesnil, passant à moins de 600 mètres des lignes ennemies, en remplacement des locomobiles, trop visibles et momentanément supprimées. "

"Un soir, un fait méritant se produisit : je sortais du mess ou plutôt de la popote des sous-officiers lorsque je fus frappé par l’apparition de plusieurs projecteurs ;"

Autoprojecteur 1418


Section d'autoprojecteurs qui ont éclairé le Zeppelin de Révigny (photo Illustration février 1916) remarquez la taille des projecteurs ... presque 1 mètre de diamètre !
"on en voyait bien tous les soirs, mais pas si nombreux et puis ceux-là semblaient s’orienter vers le même endroit et croisaient sans cesse leurs feux."










Extrait de l'Illustration (mars 1916)




témoignages recueillis sous forme de croquis

Dans ce croisement, je vis une forme allongée qui avançait du Nord ouest sur le sud est. Je n’eus aucun doute, c’était un zeppelin. Tout le monde connaît son histoire : il fut abattu à Révigny et je vis sa chute au milieu des flammes. De toutes les poitrines,  ce ne fut qu’un cri de joie."  



Nous devons au journal l'Illustration ces "splendides" dessins et ces photos. Comment pouvais-je imaginer du haut de mes 7ans, que ces journaux me permettraient un jour d'en faire part aux générations futures.
On peut saluer le talent de certains dessinateurs comme Georges Scott ainsi que les collaborateurs de l'Illustration qui, sur place, faisaient un travail remarquable dans des conditions périlleuses et avec des moyens difficilement imaginables aujourd'hui.



La section d'autocanons (canon monté sur une automobile dont l'arbre de direction se repliait pour permettre la rotation de la tourelle)

A gauche, le pointeur qui a atteint le Zeppelin.

L'immense toile d'araignée d'aluminium qui constituait la carcasse du Zeppelin après l'incendie.
Des aviateurs français probablement à la recherche de détails techniques .

L'hélice montée en bout de nacelle est visible ici (sous la neige tombée aussitôt après l'incendie).

Les parties métalliques et ici un moteur .



"Ferraille et toile provenant de la structure d'un Zeppelin abattu à Revigny sur Ornain (Meuse) le 21 février 1916.
Ce Zeppelin était chargé de bombarder la gare de triage de Revigny pour empécher les troupes de monter à Verdun, dont l'attaque était commencée le jour même. Il venait des Ardennes et suivait sa direction en longeant la voie de chemin de fer Vouziers - Bar le Duc, trés visible par la nuit pleine lune, depuis Ste Menehould.
La batterie d'auto-canons s'était mise en place à 6h du soir, à 500 m du passage à niveau de Vautrombois. Les projecteurs l'ayant détecté, il a amorcé un demi-tour présentant son flan aux canons qui l'ont enflammé d'un obus incendiaire, le 26e qu ils avaient tiré.
Le Zeppelin évoluait à 1800m d'altitude et cet incendie en l'air a été vu dans un rayon de 15 km. 2 occupants se sont jetés hors du brasier les autres ont été brulés vif.
L'enlevement des débris a nécessité 30 wagons de chemin de fer"


Zeppelin de Révigny
Merci à Claude T de m'avoir fait parvenir la photo ci-dessus ainsi que les annotations accompagnant les débris du Zeppelin (morceau de toile et poutrelle alu rivetée (40cm par 10cm environ) abbattu à Revigny sous les yeux de sa grand mère Simone N, née en 1901, ayant habitée à REVIGNY pendant la première guerre et dont la maison de ses parents, marchands de vins, a été miraculeusement épargnée par les bombardements.

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