Documentaire sur la "grippe
espagnole", épidémie qui fit plusieurs
millions de victimes dans le monde entier à la fin de la
Première
Guerre mondiale. Ce document rend compte de l'état des
connaissances
actuelles sur l'apparition et la propagation du virus, qui peuvent
aider à prévenir une nouvelle pandémie
du même type. Le commentaire est
illustré par des images d'archives (photos, films, documents
écrits),
des images médicales, des reconstitutions
filmées, en alternance avec
des interviews de scientifiques et d'historiens.
En introduction, François MILON, petit-fils d'un soldat de
la Première
Guerre mondiale mort de la grippe espagnole, évoque ses
interrogations
d'enfant devant le mystère entourant le
décès de son grand-père.
Le document est ensuite construit autour d'un montage d'interviews
croisées des scientifiques et des historiens suivants :
- John OXFORD, professeur de virologie à Queen Mary's
College à Londres (trad. off) ;
- John M. BARRY, historien américain (trad. off) ;
- Anne RASMUSSEN, historienne spécialisée en
histoire
sociale et culturelle des sciences médicales et de la
santé ;
- Jeffery TAUBENBERGER, du National Institute of Allergy and Infectious
Diseases (Etats-Unis), qui a travaillé sur le virus H1N1,
responsable
de l'épidémie de 1918 (trad. off) ;
- Kjell MORK, maire de Longyearbyen, au Spitzberg (trad. off) ;
- Catherine AMMON, anthropologue suisse,
spécialisée en histoire de la médecine.
L'histoire de cette pandémie et de son traitement par les
autorités
sanitaires de l'époque, les caractéristiques de
sa propagation sont
abordées de façon concommitante. Tour
à tour :
- compte rendu des estimations du nombre de personnes
contaminées et
des décès, du caractère mondial et
général de l'épidémie,
touchant tous
les âges (bien que les jeunes adultes aient
été les plus gravement
atteints) et toutes les classes sociales ;
- évocation du "triomphalisme médical" de
l'époque, lié aux progrès
récents de la médecine (vaccinations, fabrication
de sérums), qui joua
peut-être dans le désintérêt
porté à la grippe, absente des enquêtes
de
veille sanitaire d'alors ;
- évocation des foyers épidémiques
apparus dans des camps militaires
aux Etats-Unis dès 1917, puis de la propagation dans les
villes ;
- description du mode de contamination, des
phénomènes de complications pulmonaires vite
apparus ;
- évocation des cas de grippe détectés
dans les
armées françaises, américaines et
britanniques en
juin-juillet 1918 ;
- description du virus H1N1, de son mode de propagation dans le corps,
des symptômes cliniques, des vaines tentatives à
l'époque d'élaborer un
vaccin, de l'échec des traitements connus ;
- évocation du secret entourant la transmission des
informations
sanitaires en raison des enjeux militaires (les autorités
sanitaires
françaises utilisant par exemple le code de "maladie onze") ;
- compte rendu des recherches menées depuis sur l'origine du
virus : un
virus aviaire, peut-être originaire de Chine, qui aurait
muté par la
combinaison de plusieurs facteurs, favorisés par la guerre
(évocation
du camp militaire britannique d'Etaples, placé sur la route
des oiseaux
migrateurs entre la Russie et l'Afrique du Sud et où les
soldats
élevaient des canards et des oies pour leur ravitaillement ;
la
promiscuité et le manque d'hygiène ;
l'utilisation des gaz attaquant le
système respiratoire).
- compte rendu des recherches sur la propagation du virus :
* évocation de l'origine du nom "grippe espagnole" du fait
que la
presse espagnole, au sein d'un pays non belligérant et sans
la pression
des autorités militaires, était la
première à parler de
l'épidémie
(lecture d'une lettre de l'ambassadeur de France à Madrid au
ministre
des Affaires étrangères) ;
* description des ravages de l'épidémie au
Spitzberg, près du Pôle Nord
; sur la côte du Labrador au Canada, via les missionnaires ;
* lecture de courriers de diplomates français
adressés au ministère des
Affaires étrangères sur
l'épidémie en Italie, à La Havane,
à Bogota ;
- description des mutations du virus entre le printemps et l'hiver
1918, des symptômes et des manifestations de la maladie, de
ses
complications neurologiques ; compte rendu des hypothèses
sur le fait
que les jeunes adultes soient les plus gravement atteints ;
- évocation de l'abandon des populations civiles, entre les
médecins
mobilisés et la non préparation des autres ;
exemples de personnalités
des arts et des lettres victimes de la maladie ; description de la
désorganisation de la vie courante, de la peur
provoquée par ce mal
sournois ;
- évocation du rôle possible de
l'épidémie sur l'issue de la guerre, de
son extinction vers 1920, et du fait que les crises politiques,
économiques et sociales majeures ont vite pris le dessus sur
les
esprits.
Conclusion sur l'ampleur inédite de cette
pandémie et les risques d'une
nouvelle mutation d'un virus de grippe aviaire dans les
années à venir.
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