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du CENTENAIRE
DE LA GRANDE GUERRE 1914 - 1918
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Si cela fait 90 ans que sur le calendrier le Saint du jour a
laissé sa place au mot
« Armistice », cela fait 100 ans
cette année
que ce même jour correspond, à ma date
anniversaire.
A l’Armistice de 1919, je faisais partie de ceux qui, dans
leur famille devenue majoritairement féminine au lendemain
de la grande guerre,
n’ont pas eu envie de clamer leur joie malgré la
Paix revenue.
Mais alors me direz-vous, pourquoi ne pas être
joyeux le jour de ses 10 ans? Parce que, contrairement
à certains de mes
camarades qui retrouvaient les bras de leur cher Papa, je comprenais
que rien
ne serait plus jamais comme avant et que je devrai apprendre
à vivre sans.
Plus tard, j’aiépousé une pupille de la Nation
comme moi (hasard, ressemblances ou
statistiques ? …).
Pensez-vous Monsieur le Président que la disparition du
dernier poilu suffise pour que la page soit
tournée ?
Pensez-vous Monsieur le Président que tourner une page
suffirait à effacer les profondes blessures
bilatérales ?
Pensez-vous Monsieur le Président que les blessures
cicatrisées nécessiteraient de coucher sur un
calendrier une Amitié envers un
pays, plus qu’envers un autre d’ailleurs ?
Aujourd’hui encore, 90 ans plus tard, il m’arrive
de
culpabiliser de n’avoir pas gardé une image
précise de mon père…
L’Amitié, n’est pas affaire de
calendrier ou d’anniversaire imposé, preuve en
est :
J'ai eu l'occasion de travailler en région parisienne, en
1929, soit dix ans seulement après l’Armistice,
avec des Allemands ;
certains étaient déjà en
quête de revanche mais d’autres ont
été de vrais Amis,
des Frères, alors que leur père avait
peut-être été le bras armé
qui fut fatal
a mon père. A aucun moment, cette idée
n’a pu mettre en cause notre amitié
sincère.
Pensez-vous Monsieur le Président que
l’amitié écrite sur un
calendrier atténuera ou au contraire renforcera les
convictions des extrémistes
qui véhiculent, non seulement dans nos deux pays mais dans
toute l’Europe, des
idées destructrices, saccagent des lieux publics et des
cimetières, brandissent
des symboles et haranguent des foules.
En revanche, je pense, Monsieur le Président,
qu’il est
possible voire utile de faire
disparaître cette notion d'Armistice, c'est à dire
de victoire et de défaite
dans une Europe désormais réconciliée.
Je
n’ai pour ma part jamais participé à
une
commémoration
du 11 novembre mais n’ai jamais cessé me souvenir.
Je vous invite, Monsieur le Président, à
parcourir mon
modeste site « LE SITE DE PAPY LOUIS OU LA TRAVERSEE
D’UN SIECLE »,
et en particulier le chapitre « Pupille de la
Nation », afin de
comprendre l’histoire d’un des nombreux orphelins
et de leurs familles qui
souhaitent se souvenir de l’Histoire en respectant ceux qui y
ont contribué.
Extrait d’un mail reçu cette semaine, de Corrine
du
Canada : Chez nous, le 11 novembre est le jour du
souvenir, date à
laquelle nous rendons hommage aux anciens combattants. Compte tenu que
Papy
Louis est pratiquement le gardien de ce souvenir, je trouve qu'il y a
quelque
chose de presqueésotérique
dans cette
date anniversaire. Personne ne saurait mieux le
célébrer que lui.
Je me dois donc d’être le porte-parole de toutes
les
familles qui ont connu de part et d'autre du Rhin des souffrances dans
leur
chair et qui connaissent encore des souffrancesdans leur cœur.
Le centenaire orphelin de père depuis 1914 que je suis, vous
demande
solennellement de choisir de nommer le 11 novembre sur le calendrier
français,
comme d'autres pays l'ont déjà fait sur
le leur : « Le jour du
souvenir ».
Ainsi, chacun pourrait y placer ses propres sentiments et sa
propre histoire. Le devoir de Mémoire envers les Hommes de
nos deux peuples,
qui n'ont fait que servir une cause qui leur était
présentée juste, serait
respecté et l’Amitié pourrait perdurer
dans le Souvenir.
Papy Louis
Réponse
"intégrale" le 14 décembre 2009
SCP/CdO/C133414
Cher Monsieur,
Vous avez eu l'amabilité
d'adresser au Président de la
République, à l'occasion de la
commémoration de l’Armistice, un message
qui l'a beaucoup touché.
Monsieur
Nicolas SARKOZY m'a demandé de vous remercier
très vivement de votre démarche.