1914
- Pupille de la Nation - 1918
Mon Oncle
René 1874 - 1951
( mobilisé
à 40 ans )
Il n'a pas été
mobilisé dès le début du conflit, eu
égard à
son âge : 40 ans et six mois, d'autant plus qu'il n'avait pas
fait son
service militaire de par sa petite taille : 1m55 . Il était
également
légèrement malentendant (voir
son cornet acoustique), les passages à
proximité des zones de
conflit
n'ont sans doute rien arrangé à cet
état. Son frère, Désiré,
lui écrit
à plusieurs reprises, dans le premier semestre de la guerre,
de tout
faire
pour éviter de partir avec la "deuxième
réserve" (voir album
Désiré) Il partira quelques
mois après ses frères. |
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Mon oncle
René était aussi le
mari de ma marraine et ils ne manquaient aucune fête ou
anniversaire me
concernant. N'ayant eux-mêmes pas d'enfant,
j'étais le seul et je suis
resté le seul descendant de la fraterie. Ci-contre une
petite carte
avant le nouvel an 1913, dans l'hypothèse d'une
impossibilité de se
déplacer pour le premier janvier (ils habitaient
à 15 km de chez mes
parents mais à cette époque, cela
représentait autre chose, à pieds, à
bicyclette ou en carriole tractée par le cheval...). |
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Pendant quatre ans,
mon oncle
René a eu pour mission d'aller chercher des prisonniers au
front (à
l'arrière des lignes) et de les ramener à
l'école militaire de Paris.
Ils étaient ensuite transférés dans
les diverses régions de France afin
de participer aux travaux en usine ou à la campagne,
là où les Français
manquaient péniblement. La réciprocité
existait et il est probable que
de nombreux petits Français sont nés en Allemagne
et de nombreux petits
Allemands sont nés en France (bon gré mal
gré; cela fait aussi partie
des conséquences d'une guerre...) Un cousin, prisonnier en Allemagne, m'a raconté qu'il mangeait seul au bout de la table familliale. Il n'était pas maltraité mais, par principe, n'avait pas droit au dessert. |
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Pour constituer les
regroupements, c'est souvent la charette qui sert de moyen de
locomotion/ |
Dans
ses
nombreux déplacements dans la capitale, il avait souvent
besoin de
prendre le métro. Il avait conservé un grand
nombre de ces tickets en
souvenir... Vous pouvez découvrir ici, un certain nombre de
stations et
voir les tickets en gros plan. Certains tickets étaient destinés aux militaires pendant la guerre. |
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Mai
1915 : Cette
carte
est particulièrement émouvante car, c'est
à travers les mots écrits au
recto que René essaye de donner du réconfort
à sa belle-sœur après le
décès de son propre frère (le
père de Papy-Louis). Extraits du carnet de note de René et différentes correspondances familiales. |
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Octobre 1915 : Un nouvel hiver se prépare
....
et les combats sont toujours aussi violents pour André et
pour
Désiré (Les J.M.O. en témoignent) Heureusement que les correspondances entretiennent le moral. René a trouvé un article concernant les orphelins de guerre dans le Journal Officiel, il le transmet à sa belle sœur (la mère de Papy-Louis) |
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Novembre 1915 : Le froid arrive, les correspondances nous apprennent que Désiré se met au Morse et René continue de faire gardes, manœuvres, marches dans et tout autour de Paris (journal du mois 14 pages). André est encore au front. |
Janvier 1916 : Les photographies de groupes servent de
cartes postales
pour
la famille. On retrouve souvent les phrases expliquant la position du
rédacteur de la carte et des amis ou des "pays" sur la
photo. Dans le
texte, ici, il est intéressant de lire les sanctions prises
à
l'encontre des "indisciplinés". Correspondances familiales du mois. J.M.O. des parcours des autres oncles. |
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Les corvées de patates font
également partie du quotidien. Il
faut bien manger; aussi, le meilleur moyen est de s'y mettre tous
ensemble. |
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Un Zeppelin a bombardé Paris (voir le
Zeppelin de Revigny).
Le moral
baisse .... |
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Mai 1916 : Montrer à la population civile
que les morts
sont enterrés et
que les tombes sont entretenues ... René espère toujours la démobilisation et montre un courage impressionnant dans le texte de cette carte. |
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Souhaiter la "bonne année" alors
que 1914, 1915 et 1916
ont entendu le canon .... pas facile, sans doute ! |
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26 août 1917,
des nouvelles du
front avec un espoir de retour; heureusement qu'il ne sait pas
à ce
moment qu'il faudra encore attendre presque deux ans ! |
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01 décembre 1917 - Il fait
référence à sa montre qui
lui manque et à la communication avec l'ennemi pour avoir
l'heure ... |
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10 avril 1918, Il parle des batailles
meurtrières de
1918 dans la somme sans savoir que son deuxième et dernier
frère est
décédé depuis quatre jours... |
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Mai 1918 : 1 - Rubrique mensuelle e la Grande
Guerre : Courrier de famille du mois de mai 1918 -
Nouveautés et
inventions techniques 2 - voir aussi : Une journée de poilu (pas tout à fait) ... comme les autres ! ( parenthèse de album Oncle André) |
Juin 1918 : Rubrique mensuelle e la Grande Guerre : Courrier de famille du mois de juin 1918 - Parcours du 64ème RI | |
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1918 :
différents courriers
dans lesquels il explique la vie sous les drapeaux, les
problèmes de
santé, les dents qui tombent, la pandémie de grippe
espagnole... |
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Le rationnement pendant la Première guerre mondiale (tickets) |
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Octobre 1918 : Courriers, notes et cartes postales. |
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Novembre 1918 : L'Armistice ! Enfin ... MAis il faudra encore rester mobilisé plusieurs mois avant de revenir au pays. |
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Son épouse
nous souhaite la "bonne
année" pour 1919, en espérant le faire de vive
voix dans les jours qui
suivront mais René ne reviendra qu'au printemps 1919, pour
être
totalement démobilisé à 45 ans. |