LE  ZEPPELIN  DE  REVIGNY (février 1916)


Extraits du journal  des "Mémoires de guerre" d'un soldat de la 26ème COMPAGNIE du 12ème ESCADRON DU TRAIN :

retour aux "mémoires de guerre" Retour aux Mémoires de Guerre (année 1916)

Front de Champagne du 03 janvier 1916 au 19 mai 1916 :

"Le CVAX 34 bivouaque entre Somme Brionne et Somme Tourbe et envoie des détachements sur Saint Jean-sur-Tourbe, Laval, Wargemoulin. Pendant cinq mois, il ravitaille de nuit en munitions et matériel, les tranchées de première ligne du 15ème puis 17ème corps d’armée à Le Mesnil, Les Hurlus, Beauséjour, Le Balcon. Un détachement, cantonné à Minaucourt, fournit en période dangereuse, des attelages pour tirer les wagonnets de la voie de 0,60 de la Butte du Mesnil, passant à moins de 600 mètres des lignes ennemies, en remplacement des locomobiles, trop visibles et momentanément supprimées. Le CVAX 34 ayant eu des pertes en hommes et en chevaux est envoyé au repos dans la Somme, pour se reconstituer (le 19 mai 1916)."

"Un soir, un fait méritant se produisit : je sortais du mess ou plutôt de la popote des sous-officiers lorsque je fus frappé par l’apparition de plusieurs projecteurs ;"

Autoprojecteur 1418


Section d'autoprojecteurs qui ont éclairé le Zeppelin de Révigny (photo Illustration février 1916) remarquez la taille des projecteurs ... presque 1 mètre de diamètre !
"on en voyait bien tous les soirs, mais pas si nombreux et puis ceux-là semblaient s’orienter vers le même endroit et croisaient sans cesse leurs feux."










Extrait de l'Illustration (mars 1916)




témoignages recueillis sous forme de croquis

Dans ce croisement, je vis une forme allongée qui avançait du Nord ouest sur le sud est. Je n’eus aucun doute, c’était un zeppelin. Tout le monde connaît son histoire : il fut abattu à Révigny et je vis sa chute au milieu des flammes. De toutes les poitrines,  ce ne fut qu’un cri de joie."  



Nous devons au journal l'Illustration ces "splendides" dessins et ces photos. Comment pouvais-je imaginer du haut de mes 7ans, que ces journaux me permettraient un jour d'en faire part aux générations futures.
On peut saluer le talent de certains dessinateurs comme Georges Scott ainsi que les collaborateurs de l'Illustration qui, sur place, faisaient un travail remarquable dans des conditions périlleuses et avec des moyens difficilement imaginables aujourd'hui.



La section d'autocanons (canon monté sur une automobile dont l'arbre de direction se repliait pour permettre la rotation de la tourelle)

A gauche, le pointeur qui a atteint le Zeppelin.

L'immense toile d'araignée d'aluminium qui constituait la carcasse du Zeppelin après l'incendie.
Des aviateurs français probablement à la recherche de détails techniques .

L'hélice montée en bout de nacelle est visible ici (sous la neige tombée aussitôt après l'incendie).

Les parties métalliques et ici un moteur .


"Ferraille et toile provenant de la structure d'un Zeppelin abattu à Revigny sur Ornain (Meuse) le 21 février 1916.
Ce Zeppelin était chargé de bombarder la gare de triage de Revigny pour empécher les troupes de monter à Verdun, dont l'attaque était commencée le jour même. Il venait des Ardennes et suivait sa direction en longeant la voie de chemin de fer Vouziers - Bar le Duc, trés visible par la nuit pleine lune, depuis Ste Menehould.
La batterie d'auto-canons s'était mise en place à 6h du soir, à 500 m du passage à niveau de Vautrombois. Les projecteurs l'ayant détecté, il a amorcé un demi-tour présentant son flan aux canons qui l'ont enflammé d'un obus incendiaire, le 26e qu ils avaient tiré.
Le Zeppelin évoluait à 1800m d'altitude et cet incendie en l'air a été vu dans un rayon de 15 km. 2 occupants se sont jetés hors du brasier les autres ont été brulés vif.
L'enlevement des débris a nécessité 30 wagons de chemin de fer"


Zeppelin de Révigny
Merci à Claude T de m'avoir fait parvenir la photo ci-dessus ainsi que les annotations accompagnant les débris du Zeppelin (morceau de toile et poutrelle alu rivetée (40cm par 10cm environ) abbattu à Revigny sous les yeux de sa grand mère Simone N, née en 1901, ayant habitée à REVIGNY pendant la première guerre et dont la maison de ses parents, marchands de vins, a été miraculeusement épargnée par les bombardements.

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