Giboulées de mars : Il pleut des cordes
en ce début de mois !
La pie, dite voleuse a "emprunté" un refuge pendant un des
déluges du jour et a dû apprécier car
elle est revenue, en compagnie, pendant des averses suivantes.
Ci-dessous : Poème (Rimiau) écrit par
Emile et modestement dit par François pour la
transmission des racines de notre langue.
Vous pouvez
l'écouter par paragraphes en suivant la signification en
parallèle ou l'écouter en entier, lien en bas de
page.
Voilà
la pluie
Il y a un rond
autour de la lune,
Et le baromètre baisse, les gars !
Et tout le monde, les vieux, les jeunes,
Disent : "Entendez-vous le bas-pays" ?
Les trains qui suivent la grande ligne,
Le vent nous appporte leur sifflet.
C'est de la pluie, le signe de tout ça;
Depuis le temps qu'on l'attendait !
On peut l'appeler Désirée,
Cette belle pluie qu'on espérait tant ;
Des mois que de partout on entend :
"Ce serait pourtant un beau temps,
Une bonne pluie ! "
Ca y est !
Voilà les premières gouttes ;
Les gars ! C'est le moment de rentrer !
Au lieu de trainer sur les routes,
Il va faire bon se calfeutrer !
Voilà les poules qui battent des ailes !
Ce n'est encore qu'un brouillard qui suinte ;
Mais ça mouille quand on est desssous.
Nous aurions une bonne averse
Que ça ne m'étonnerait pas, je vous le dis,
Voilà le temps qui se couvre
Et le vent qui se refroidit !
C'est de la pluie !
Ne me tuais-je pas
à vous le dire ?
Voilà la pluie qui tombe à seaux.
De ce coup-là, ce n'est plus pour rire,
Et ça coule à pleins ruisseaux !
Ce n'est pas qu'il n'y a pas où la mettre ;
Les sources sont basses, depuis le temps.
Pour que la terre se prête aux labours,
Il faut qu'elle trempe avant le printemps.
Mais, en ce moment , elles est trempée ;
Ils ne la vendent pas, ils donnent l'eau ;
Ça tambourine aux vitres,
Ça refoule dans le caniveau,
C'est la pluie !
Dès qu'on
sort, le vent, il vous fauche ;
Ça devient un vrai ruisseau ;
C'est comme ça quand le temps se débauche
On voulait de l'eau, on en a !
Il y en a qui ne trouvent pas ça drôle :
Le facteur qui va patauger,
Et, en s'en revenant de l'école,
Les enfants qui vont se mouiller !
Puis, au lieu d'une telle averse,
Voilà plutôt ce qu'il nous faudrait :
Une bonne petite pluie douce qui tomberait,
Pas à seaux, sans vent, bien droite ;
Une bonne pluie !
Et puis, il faut
bien dire une chose :
C'est que nous ne sommes jamais contents,
Que nous soyons dans l'eau, dans la boue..,
Ou même que nous ayons du beau temps !
Combien de fois on entend dire,
Quand l'été est excessivement sec :
"Ce soleil-là, il va tout cuire,
Tout le monde va claquer du bec !"
Là, alors que ça tombe à seaux,
On rouspète encore plus fort :
"On ne peut pas mettre le nez dehors,
Et nous allons encore nous noyer !
Sacrée pluie "!
Il faudrait plus de
philosophie !
On devrait pourtant le savoir :
Dans nos champs comme dans la vie,
Chaque saison amène son temps.
De brailler, on n'arrange rien ;
A quoi cela sert ? Apès ce temps-là,
Il faut croire qu'il y en aura un autre ;
En fin de compte, tout s'arrangera.
Pour qu'après Pâques, chaque mariée
Elle ait le lilas qui l'attend,
Les cris des oiseaux qu'on entend,
Pour qu'il y ait encore des printemps,
Il faut de la pluie !
22
décembre 1945
Version attachée :
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oeuvres dans toutes les bonnes librairies et en
particulier le livre le plus connu "Rimiaux d'icitt', rimiaux d'laut'
bord" et ce dernier dans "RIMIAUX" Atelier d'Art Philippe Petit.