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Émile   JOULAIN dit "l'Gâs Mile"

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BOÛNNE ANNÉE  (Bonne année)
 
Comme nous l'avons vu dans la présentation du personnage à la page "Quelques mots à propos du poète", il était correspondant du journal régional le Courrier de l'Ouest et, combien de temps ai-je pu passer sous son bureau et sous la  table de saalle à manger à jouer aux petites voitures avec son fils Emile-André pendant qu'il préparait ses "billets" et articles de faits divers et en faisait partager, pour avoir un avis, sa femme et sa belle-fille, souvent là, dans le silence de la lecture et du tricot, sous le doux crépitement de la cheminée ! ....   
Emile_Joulain
Aussi, à chaque début d'année, il remplissait une page complète du courrier dans laquelle il déclinait quelques vers avec pour thème, chaque commerçant ou artisan du village, le plus souvent très attractif pour le lecteur avec une caractéristique reflétant bien la personnalité de chaque personne.
On attendait cette page et elle faisait souvent l'objet d'une lecture à haute voix dans la cuisine, au moment du petit déjeuner, pas besoin de télévision !


En voici quelques extraits : (d'autres dans la page 
"Quelques mots à propos du poète") CO_voeux_EJ

CO_voeux_EJ CO_voeux_EJ  CO_voeux_EJ
Le directeur du courrrier de l'Ouest, juste après la libérartion, en janvier 1946, avait demandé à Emile de faire un billet, un poème, un rimiau, comme on dit ici, pour souhaiter la bonne année ... tant attendue ... aux lecteurs. Il l'a introduit comme cela :

BOÛNNE ANNÉE
intro_bonne_annee intro_bonne_annee intro_bonne_annee intro_bonne_annee
Les directeurs de notre Courrier
m'ont dit : " Fais donc ton billet,
Puisque tout le mois de janvier en est,
Pour souhaiter bonne chance et longue vie
A tous ceux, les petits comme les grands,
Les filles, les gars, qui perdent leur temps
A lire tes billets qu'on attend,
La mine réjouie."
Et puis tu profiteras de l'occasion,
Cette fois-ci pour leur dire ton nom ! " (*)
Mais moi, à cela j'ai répondu : "Non!
De vous refuser ça, Messieurs ! cela me coûte;
Mais sauf le respect que je vous dois,
Pourvu que les gens soient contents de moi,
Que je m'appelle Pierre ou bien François,
Qu’est-ce que cela peut leur faire ? "
(*) à préciser qu'il n'était pas encore aussi connu et a toujours été modeste
« Pourvu qu’ils rigolent un bon coup,
Les autres gars d’Anjou, qu’est-ce que cela leur fait
De savoir où il habite, le gars d’Anjou
Qui essaie, toutes les semaines de les faire rire
Et qui n’en a pas souvent envie ;
Pour qu’il les amuse en dialecte local,
Ils le voient bien que c’est un vrai paysan ,
Cela va sans dire ! »
« Ils se doutent bien qu’il écrit ses poèmes
Bien abrité par les coteaux,
Entre Montsoreau et Champtoceaux,
Dans un petit coin de la grande Vallée,
Un pays de fleurs, de légumes et de vin
Et que c’est de là, aujourd’hui qu’il vient
Leur souhaiter, en dialecte angevin,
La Bonne année. »

Ci-dessous : (hors intro écrite et traduite ci-dessus) Poème (Rimiau) écrit par Emile et modestement dit par François pour la transmission des racines de notre langue.
 
Vous pouvez l'écouter par paragraphes en suivant la signification en parallèle ou l'écouter en entier, lien en bas de page.

Bonne année, toutes et tous !
Comme on dit, "la terre nourrit tout ! "
Qu'elle vous nourrisse, les sages, les fous,
Qu'elle fasse pousser du bon blé qui graine,
Que nous puissions remplacer par du pain blanc
Les tickets que le Gouvernement
Nous a redonnés, probablement
Pour nos étrennes.

Et puis, comme nous ne vivons pas seulement de pain
Que de bonheur aussi nous avons faim,
Je vous souhaite, la santé, à seule fin
Que l'année ne se passe pas trop mauvaise,
Comme disent les gens : "Il vaut mieux payer
Le boulanger plutôt que le médecin ! "
Bien boire, bien dormir, bien manger,
ça rend heureux !
Et bien oui, c'est moi le marchand d'espoir
Qui vient pour vous parler, ce soir,
De contes bleus, et non pas de marché noir,
Et de bonheur qui n'a pas de compte en banque,
Du vrai bonheur qui ne s'achète pas
Et que l'on ne va pas chercher bien loin,
C'est de cela, les gars, que l'on a besoin,
C'est ça qui manque !

Il y a pourtant bien de quoi être heureux :
Plus ça va, plus les hommes entre eux
sont aimables et généreux :
Ce sont des coup de langue, ce sont des coups de trique !
ça leur tombe sans qu'ils sachent d'où cela provient :
Après le doryphore et le mildiou,
Ils vont s'envoyer leur bon Dieu
De bombe atomique !
Nous nous passerions de ces cadeaux-là,
N'est-ce pas les gars ? mais nom de nom,
On ne nous demande pas notre avis pour cela !
Il n'y a que notre vie qui n'est pas chère :
On vend de la gloire et des canons,
Mais quand on forme les bataillons,
C'est nous qui en payons les conséquences !
Et c'est pour cela que je vous souhaite la Paix,
La grande Paix, la Paix pour de vrai.
(Peut-être bien qu'elle n'arrivera jamais?
Mais qui donc peut en répondre ? )
La Paix que les Anges, par une nuit de Noël
Fleurie d'étoiles et blanche de gel
Sont venus apporter du ciel
Au pauvre monde !

Ecrit le 16 janvier 1946 au lendemain de la deuxième guerre mondiale.
Il y aura encore trois ans de tickets de rationnement.




Version attachée : 

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Vous trouverez ses oeuvres dans toutes les bonnes librairies et en particulier le livre le plus connu "Rimiaux d'icitt', rimiaux d'laut' bord" et ce dernier dans "RIMIAUX" Atelier d'Art Philippe Petit.
(Merci Emile-André)
dedicace
Belle dédicace ! Et j'y tiens






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