1939 1940 | |||||
I | - | Le rappel du contingent | |||
II | - | Drôle du guerre | |||
III | - | A l'Amirauté | |||
IV | - | De l'Angleterre au Maroc | |||
V | - | La correspondance aux armées | |||
VI | - | La démobilisation |
ou départ pour un ou des pays inconnus
JUIN 1940 |
JUILLET 1940 |
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Légende des couleurs
Période passée à l'Amirauté : à Maintenon, au château Coty, à escorter le train Amiral jusqu'à Brest. | |
Préparatifs pour quitter le France à Brest | |
Traversée de Brest à Falmouth (Angleterre) | |
En Angleterre | |
Traversée de l'Angleterre au Maroc ( Swansea à Casablanca ) | |
Au Maroc |
La ville de Brest avant 1940 |
Détails de la journée sur la page (cliquez sur la vignette): Passer entre les bombes, "re"-formation en compagnies ... pour quoi, pour où ? Que deviennent leurs familles ? Rencontre avec des rescapés de Dunkerque, du front de mer et de Cherbourg. Nuits presque blanche (par le manque de sommeil et par les tirs de DCA et bombardements)Bombardement par la luftwafe du Lancastria...Bombardements à Lorient... drames ayant touché des anciens camarades de garde etc... VOIR LA VIDEO DE BREST 64 ANS APRES : (2004) |
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Le départ pour l'Angleterre : "fuite cauchemardesque". Lire le détail sur la page (cliquez sur les vignettes de bateaux). |
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Mardi 18
Juin :
C'est aussi le jour de" l'appel" du Général de Gaulle . Ils ne l'apprendront que vers le 25 après le deuxième, celui du 22. Cliquez sur la vignette pour accéder au contenu. |
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(sans lien) |
Tenter de se reposer, il le faut bien.
Certains préfèreront la cale ..... sur des tas de caisses de
munitions ... pour sa part, il a choisi un tas de cailloux
(pourquoi des cailloux dans ce bateau alors que les munitions
suffisaient amplement comme lest pour l'équilibrer ?). Puis
,c'est le réveil en pleine mer. Leur bateau est équipé d'un
canon de 75 et d'une mitrailleuse contre avions. Plusieurs
marins y sont de garde durant la nuit. Louis assure son
"quart" à l'avant en guettant pour tenter de déceler mines
ou périscopes de sous-marins avec des jumelles. C'est donc
lui qui aperçoit le premier les côtes anglaises dans la matinée. En soirée, quand nous ils arrivent en baie de Falmouth La mer est plus houleuse. Ils mouillent un peu au large puis ils entrent dans la baie pour la nuit après une autorisation de la direction du port. |
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Ils embarquent sur le Camaret vers 10 heures (ils ne sont pas les bienvenus à terre) afin de regagner le cargo Médoc en pleine mer. Le transbordement est très mouvementé par une forte houle : les hommes doivent sauter d'un bastingage à l'autre au moment précis où les bateaux se trouvent à la même hauteur. Les bagages sont quant à eux transbordés à l'aide de filins..... Ils déjeunent à bord et appareillent vers midi. Aux environs de 16 heures, ils arrivent à Portsmouth par beau temps. Les falaises roses de la côte anglaise sont magnifiques au soleil couchant. |
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Réveil à 6heures pour préparer la cale avant en poste de couchage. |
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Réveil à 7 heures; la brume est épaisse et la pluie prend la relève jusqu'au soir où le temps s'éclaircit enfin. Pendant ce temps, ils sont cantonnés à l'abri dans la cale avant. Un ravitaillement anglais (pain brioché, chocolat et quelques conserves ) leur remonte le moral et le physique. Depuis le pont, ils aperçoivent un bateau et échangent quelques mots avec des réfugiés français venant de Bayonne et fuyant les allemands ! Sont-ils donc rendus à Bayonne ? ..... Et leurs familles, que deviennent-elles ? Vont-ils retourner pour les sauver, pour les défendre ?... |
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l'appel
du
22 Juin 1940 |
Samedi 22
juin : C'est aussi le jour du deuxième "appel" du Général de Gaulle . Ils ne l'apprendront que vers le 25, comme pour celui du 18. Cliquez sur la vignette pour accéder au contenu. |
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Réveil à 7 heures, breakfast et embarquement sur un bateau de plaisance anglais vers 10 heures pour aller à quai. Un rassemblement est effectué près du port, dans un terrain, avec d'autres compagnies. Vers 14 heures, le trajet du port est repris et ils sont "invités" à poursuivre leur périple en train pour une direction de nouveau inconnue. Toutefois, du thé et du corned-beef leur sont apportés. Le train s'ébranle et , après un arrêt en gares de départ et régulatrice de Bristol qui leur permet un ravitaillement par la croix rouge, ils continuons dans la nuit. |
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Le champ de courses de Liverpool |
Liverpool : Premiers réels contacts avec l'armée britannique ... |
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Organisation à Liverpool : détails en cliquant sur les vignettes (3 liens identiques page Liverpool) |
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Des nouvelles pour l'avenir (proche) - cliquez sur la vignette - bas de page suivante
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Réveil à 6 heures, après les préparatifs d'usage, l'ajout d'une couverture roulée à nos bagages, nous partons pour la gare de Liverpool où nous prenons le train vers 8heures 30. Le temps est beau, nous supposons que la mer sera de même. Nous arrivons à Swansea vers 16 heures et ne débarquons que vers 17 h30 pour un ravitaillement de .....biscuits et corned-beef. A 20 h 30 , nous embarquons sur le cargo anglais "Bactria" et nous prenons possession de la cale .... |
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(pas de lien) |
Nous appareillons vers 4 heures du matin pour former un convoi avec d'autres cargos de troupe et des cargos de charbon venant de Cardiff : 22 bateaux en tout. Nous sortons en pleine mer pour prendre, ensuite, la direction du Sud. La mer est belle; un nommé Brion, un tourangeau, se flatte d'avoir fait tout son service embarqué sans avoir eu le mal de mer .... je n'en dis pas autant. |
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Une forte houle caractérise les 24 heures qui vont suivre; il y a de grands creux, c'est vraiment très impressionnant pour un marin novice comme moi ! L'avant du bateau sur une vague, l'arrière dans un creux et le contraire ensuite .... c'est la balançoire . Comme si cela ne suffisait pas, il faut y rajouter le roulis en même temps et là, cela devient insupportable. Mon copain Brion est le premier à déchanter... il est malade "comme un chien"; il restera couché dans la cale jusqu'à l'entrée en rade de Casablanca. Quelques-uns seulement en font de même dont l'officier major de la compagnie. Pour ma part, je ne m'éloigne pas trop du bastingage et vous en comprenez les raisons ... le cœur un peu soulevé et l'appétit coupé; pas trop à l'aise non plus pour dormir , évidemment. Heureusement, au bout de 24 heures, le calme revient. |
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Voir les vidéos Le bombardement de nos navires par les Anglais à Mers El Kébir 1300 morts |
Un de nos marins qui parle assez bien la langue anglaise monte régulièrement avec les officiers du bateau pour faire le point. Il nous rapporte à quelle latitude nous nous trouvons, naviguant à 200 milles des côtes environ. Chaque jour, nous savons donc que nous sommes à hauteur de Brest, St Nazaire, Les sables, Bordeaux, Bayonne. Malgré cela, les journées sont monotones. Les plus heureux sont les joueurs de cartes, ils peuvent s'en donner à cœur-joie. Le reste du temps, pour tromper l'inquiétude, nous parlons bien souvent "du pays". Le matin du 4 Juillet, ce marin qui monte à la passerelle nous rapporte qu'il vient d'entendre à la radio que les Anglais ont bombardé la flotte française qui était ancrée à Mers El Kébir, en Algérie et qu'il doit y avoir plusieurs de nos plus beaux bateaux coulés et de nombreux morts (nous l'avons su au Maroc : 1300 morts). Nous ne savons plus quoi penser, outrés par ce comportement des Anglais... Hier encore, ils nous demandaient de rejoindre leurs rangs en enfreignant les règles militaires françaises et aujourd'hui en coulant nos navires et en tirant sur des alliés! Nous sommes à ce moment précis à bord de LEURS bateaux, ces Anglais nous emmènent sur LEURS cargos d'Angleterre au Maroc et LEUR flotte coule une partie de la NOTRE ! Que veut dire ce double jeu ? Il me faudra beaucoup de temps pour mieux "comprendre" la décision de W.Churchill . A partir de ce jour, il est vrai que nous ne respectons plus vraiment la réserve de vivre propre à l'équipage (pommes de terre et oignons) et nous accommodons le corned-beef et le thé. Tout cela n'améliore pas vraiment l'ambiance à bord mais c'est la seule vengeance qui nous est permise à ce moment car nous ressentons ce besoin de nous "venger" de cette trahison (même si les méthodes utilisées relèvent plus de l'école primaire). Nous laissons bifurquer à bâbord la moitié du convoi (les charbonniers qui se rendent au Portugal, au nord et au sud ). Certains de nos camarades sont des marins pêcheurs et ils nous avaient dit que nous verrions des poissons volants au Cap St Vincent ce qui est vrai. Nous nous demandons depuis le départ si l'hydravion qui nous survole ponctuellement et le torpilleur qui dépasse et remonte le convoi régulièrement protègent les marins français ou la cargaison de charbon anglais ? A l'annonce de la tragédie de Mers El Kébir, les doutes deviennent convictions. |
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Bactria |
Après huit jours ...... et huit nuits sur le Bactria, nous arrivons en vue des côtes du Maroc. A 9 heures, nous sommes face à Casablanca et des avions et des torpilleurs viennent à notre rencontre pour nous escorter jusqu'à la grande rade du port .... SUITE EN CLIQUANT SUR LA VIGNETTE |
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Pêcheur |
Le matin, nous attendons avec impatience le débarquement, enfin notre débarquement. ....
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Massilia |
Jeudi 11 Juillet : et vendredi 12 A 8 heures un appel est fait sur le pont et nos officiers ne manquent pas de nous réprimander ... En effet, le bateau voisin du notre n'était autre que le célèbre Massilia qui abritait nombre de parlementaires influents, .... La marine va-t-elle suivre les ordres d'arrêts d'hostilités ou allons-nous rester en méditerranée ? L'important est de faire savoir que nous sommes vivants pour l'instant et attendre une réponse dans le même sens. SUITE EN CLIQUANT SUR LA VIGNETTE |
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On nous demande de nous préparer pour rejoindre "un cantonnement". ...Nous embarquons à bord d'un train dit "8 chevaux en long ou 40 hommes" soit constitué de wagons à bestiaux avec deux bottes de paille par wagon et un citron par homme pour se désaltérer. SUITE EN CLIQUANT SUR LA VIGNETTE |
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La maison du Gouverneur El Hadjeb |
On nous réveille à 5 h30 , nous sommes un peu transis par la fraîcheur du matin. Nous partons pour Bab Tisra (sol indigène), Oued Ramane (plantations et cygognes) , Sidi Embareck, Aïm Kerma, Moulay Idriss, Arezira, et nous arrivons enfin à Meknès à 8 h30. La gare est pavoisée de drapeaux français pour la fête nationale française. Ce sont, comme en France des dames de la Croix Rouge qui nous accueillent pour le café comme tout au long du voyage pour les autres ravitaillements. Puis, des "cars nous prennent" à la gare pour nous conduire à El Hajeb, dans un camp de la Légion Étrangère. L'après-midi, à l'aubette, nous prenons possession de nos baraquements (pour moi c'est le numéro 13) et de nos couchages puis on nous donne la permission de sortir en ville d'El Hadjeb. Là, une fusion de population militaire française, berbère et locale et un mélange de moyens de locomotion nous surprennent (ânes, dromadaires, voitures plus ou moins anciennes...), c'est très curieux. |
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Le Foyer militaire |
Dans un premier temps, nous ne savons pas si nous allons reprendre le combat, attendre les forces alliées (qui sont nos alliés ...?) , revenir en France ... La vie au camp s'organise donc, la nourriture est correcte et suffisante, la sieste obligatoire. En effet, les nuits sont très fraîches pour ne pas dire froides (vers 4 heures du matin, les couvertures sont nécessaires) mais les journées sont extrêmement chaudes dès 8heures du matin. Nous bassinons le sable au milieu des baraquements, à l'aide de bidons d'eau, pour donner un peu de fraîcheur.
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Quelques jours de grande incertitude avant que les ordres
consécutifs à l'Armistice nous soient transmis. 25 paye de la 4° compagnie (pas de quoi faire la fête...) 29 L'Évènement : La première lettre de France arrive, elle est pour un copain de Basse Goulaine de Loire Atlantique. L'été est si "pourri" que le blé germe dans les "quignons" (tas de blé en bouts de champs) . Nous reprenons espoir pour tous les nôtres à partir de ce moment. J'écris une lettrre à ma femme et une autre à mon copain Brèche parti sur Agadir. |
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<= A gauche et
à droite (même lien) les cartes que j'envoyais après un mois de
"silence radio", cartes qui se voulaient optimistes et
rassurantes.=> |
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Peu de temps après, nous apprenons
par les officiers que nous allons être démobilisés conformément aux
accords : les allemands ayant demandé que les soldats et matelots en
service rentrent dans leurs foyers , "la marine devant être
démilitarisée". Au bord de l'Atlas, à la limite du désert, je ne pensais pas trouver comme en Anjou ... des peupliers. C'est d'ailleurs le café des peupliers qui deviendra notre QG pour nous désaltérer pendant ce mois. |
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Nous vivons donc presque trois
semaines d'oisiveté (nous avons un peu honte par rapport aux
nouvelles qui nous arrivent sporadiquement de France). Le 10
Août, la nouvelle tombe : le départ est annoncé pour le 11, c'est la
démobilisation. voir la suite dans le chapitre : LA
DÉMOBILISATION
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