1939 ![]() |
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I | - | ![]() |
Le rappel du contingent | |
II | - | ![]() |
Drôle du guerre | ||
III | - | ![]() |
A l'Amirauté | ||
IV | - | ![]() |
De l'Angleterre au Maroc | ||
V | - | ![]() |
La correspondance aux armées | ||
VI | - | ![]() |
La démobilisation |
I -
1939 - Le rappel du contingent -
Mobilisation pour une guerre probable
Le
25 Août 1939, c'est
la Saint
Louis, on annonce le rappel de certains contingents. Le 28, il
reçoit
son ordre
d'appel à 10h30 du matin et il part aussitôt de la
gare la plus proche.
1939_Ordre d'appel |
Vous mesurez l'angoisse à la lecture de ces mots "immédiatement et sans délai" "plus rapidement possible" "recrutement des armées de terre et de mer" (son mariage était à ce moment programmé, il fallait donc attendre une hypothétique permission avec une guerre qui se profilait) | 1939_Ordre d'appel Verso |
La journée du dimanche 27, le moral n'est pas au
beau fixe, ils
savaient que la marine était rappelée dans les premiers et il s'attend à
un ordre par la gendarmerie d'une heure à l'autre. Il essaye
de rassurer
sa fiancée, ils regardent ensemble des photos du
régiment, il lui montre les
lieux sur lesquels il retournera sans doute; est-ce pour se
rassurer lui aussi ? Probablement.
C'est le 28 au courrier, à 10 h 30 qu'il reçoit
son ordre d'appel sous
les drapeaux. Il prend le train à la gare la plus proche
aussitôt
après déjeuner.
Il arrive à Lorient le soir même à
22h30. La
guerre n'est pas
déclarée mais la pagaille est
déjà là, ils se font connaître au
troisième dépôt des
équipages, ils représentent un
groupe important et la place manque pour les coucher. On les prie
d'aller coucher en ville pour revenir le lendemain à huit
heures pour
l'appel.
2808 1939_Gare de Lorient |
La gare de Lorient le 28
Août
1939 La ville telle
qu'elle leur est apparue |
2808 1939_Lorient |
Dans
les rues, les gens
s'affairent, font des réserves,
s'inquiètent.... les uns tiennent des propos rassurants et
les autres
alarmants
comme dans la vie de tous les jours mais cela prend de telles
proportions dans
ce contexte ...
1939_Livret matricule |
Quitter
ses vêtements civils, porter l'uniforme, se voir
remettre ce livret matricule et son affectation ! "Vais-je revenir ou avoir le même destin que mon père ?" pense-t-il... |
1939_Livret matricule Recto |
Au lendemain de l’arrivée au
dépôt, ils essayent leurs
uniformes. Ils touchent leurs tenues N° 1 et de
travail ainsi
qu'un sac de matelot, une couverture et un hamac. Ce paquetage
leur
était affecté et devait les suivre dans leurs
déplacements. Il se souvenait que son cousin
Pierre, d’Ecouflant et incorporé
avec lui, reçut ce jour un banc sur le gros orteil ! (comment un
aussi petit détail peut ressurgir des décennies plus tard
? Les méandres de la mémoire... peut-être pour
balayer les moments plus inquiétants).
Pendant ce temps,
à
la maison, les femmes s'inquiètent, les
évènements
ne sont pas plus
encourageants que les rumeurs
Depuis la caserne, ils essayent
d'envoyer
des nouvelles rassurantes |
![]() ![]() Premières impressions en arrivant à Lorient le 29 Août 1939 |
Sa fiancée note jour par jour et heure par heure
les nouvelles qui
tombent. La mobilisation générale
annoncée, affichée, les réquisitions,
les déclarations de guerre .... et l'inquiétude
monte.
Le lendemain, c'est le moment des séances de vaccination à l'infirmerie (antitétanique et typhoïde) puis diète et repos pendant 24 heures. Ensuite, ils sont séparés par la formation des différentes compagnies. Le capitaine demande des volontaires pour monter les gardes des entrées du dépôt et de l'arsenal (en tenue N°1 obligatoire) pendant que le "gros" de la compagnie se déplacerait dans les parties extérieures : poudrières, usines, dépôts de carburant, champ de manœuvres des fusiliers marins... Ne tenant guère passer mes journées à saluer les officiers entrant et sortant, il opte pour la compagnie de garde extérieure. Son premier poste est à Pen Mané, à la radio, de l’autre côté de la rade. Un matelot les conduit en vedette, sur le Scorf , avec un maître, un second maître et deux quartier-maîtres, pour faire les rondes.
Les nuits
suivantes, ils couchent côte à côte, sur de la
paille,
au dépôt des équipages,
dans un dortoir non aménagé, en attendant que
d'autres se vident
pour accrocher leurs hamacs, au fur et à mesure des embarquements
dont
ils entendent parler mais pour lesquels ils ne connaissent pas les
destinations.
Journal début septembre 39 |
Les
premiers jours, pour ceux qui
restent, les
occupations consistent à se préparer au pire, les premiers réfugiés arrivent du Nord et de Paris. |
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1939_Garde à Lorient SacQueven |
Prendre son poste, faire connaissance ... heureusement, les difficultés soudent les hommes. Le voici donc affecté à la garde. Voici la vue sur une partie de la rade de Lorient qu'ils ont gardée en tête. |
![]() 0209 1939_Rade de Lorient |
Il a également eu
à effectuer des gardes sur les
sites de :
- l'arsenal
- l'usine du port de pêche
- Priatec
- Tréfaven
- Mentec
- Sac Queven
- du champ de manœuvres.