ALBUM PHOTOS - de L'Angleterre au Maroc - Juin à Août 1940 -

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Rectos des cartes postales envoyées juste avant de quitter la France :  LE FOCH  et  LE BOURRASQUE

Lire le récit de la journée ci-dessous
Le Foch et Le Bourrasque

Mardi 18 juin : Réveil à  6 heures par l'éclatement de trois bombes : les bateaux de guerre sont visés dans le port tout proche; sept avions  lâchent quelques "chapelets" en les survolant . Certaines bombes tombent sur la ville. Bien sûr, l'alerte est donnée et comme à chaque fois, il est préconisé de rejoindre les abris. Un marin rescapé de Dunkerque leur fait part de son expérience "restez donc dans la cour et n'allez pas aux abris; si nous sommes touchés, nous ne serons au moins pas ensevelis sous les décombres". Ils restent donc à l'extérieur en attendant la fin de l'alerte et en ...espérant.

Dans la matinée, leurs supérieurs procèdent à la formation de sections et de compagnies de mitrailleurs. Mais, comme le leur dit le Commandant : "nous n'avons aucune arme à vous donner". Leur présence ici n'est donc plus "utile"  et leurs formations relèvent plus d'une remise en ordre en vue de l'évacuation.

Où partent-ils ? Où vont-ils ? Ils n'en savent rien mais sont à la fois contents de laisser ces bombardements derrière eux mais inquiets et peu fiers de laisser leurs familles et le pays ...

Leur Lieutenant de Compagnie est un Enseigne de Vaisseau de réserve qui a "bu deux fois la tasse " en Mer du Nord, sur deux sous-marins coulés à quelques semaines d'intervalle. Il a d'ailleurs perdu sa cantine d'officier en sauvant d'abord " sa peau". Il leur conseille d'emporter le strict minimum. Lui n'a plus pour voyager désormais que, comme il dit,  "son ceinturon et son revolver". (il est probable qu'à l'époque, même dans l'armée, les propos étaient moins triviaux, on dirait aujourd'hui "sa b... et son couteau")

Dans l'après-midi, après une nouvelle alerte, ils partent par sections et compagnies pour embarquer. Tous rassemblés, une nouvelle alerte retentit et aussitôt, les tirs de la DCA se font entendre. Cette dernière tire depuis tous les bateaux contre les avions qui continuent de piquer entre les nuages avec lâchés de bombes et rafales de mitrailleuses pour essayer de toucher  le cuirassé "Richelieu" et le sous-marin "Surcouf", seul au monde à posséder un hydravion à bord à cette époque!

Ils embarquent ( la 2ème compagnie sur le caboteur "Le Goumier") et appareillent vers 19 heurs après une nouvelle alerte. Ils sortent du goulet de Brest en formation( long convoi escorté de torpilleurs et survolé par des avions ). Heureusement, la mer est belle et , au soleil couchant, ils bifurquent, certains vers la gauche, à destination de ce qu'ils supposent être le Maroc et d'autres dont il fait partie vers la droite (probablement vers l'Angleterre). Ils pensaient prendre tous la direction du Sud en sortant du Goulet. Etait-ce pour partager les risques? Probablement. Comment la nuit allait se passer ? Ils échangent leurs coordonnées entre camarades afin de prévenir ou faire prévenir leurs familles si seuls quelques-uns reviennent de cette "fuite cauchemardesque".

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