- LA LOIRE -
Beaucoup d'autres que moi ont écrit sur elle, historiens et géographes, poètes et romanciers; je n'aurai ni ce talent ni cette prétention. Toutefois, ce fleuve qualifié de "royal", parce que nos Rois l'avaient choisi pour construire leurs " résidences secondaires" sur ses berges mais aussi par son aspect majestueux ne peut laisser indifférent tout celui qui a l'occasion de le voir, que ce soit la première fois ou que ce soit quotidiennement.
Détrompez-vous sur sa vraie nature; lorsque vous la voyez en été, son indolence et ses filets d'eau entre les grèves, laissent à penser qu'elle est inoffensive. Toutefois, elle peut être impétueuse et meurtrière, lorsque ses grèves entraînent des baigneurs dans ses remous, colérique, lorsqu'elle sort de son lit, menaçante, lorsque les glaçons tournoient et s'entrechoquent à hauteur des parapets...
A gauche, la Loire
à Saint Mathurin.
Cliquez sur ces vignettes pour voir le fleuve depuis le ciel (vous pourrez télécharger des fonds d'écran, en 640x480 ou en 1024x768. A droite, le confluent de la Maine et de la Loire, à Bouchemaine. |
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< = Photos de Bouchemaine La Pointe depuis le rivage ... pas toujours facile d'ailleurs = > | ||
Jeanne de Laval, au temps du bon Roi René avait fait construire cette "levée" afin de la contenir dans un lit qui, dans notre région atteint 400 mètres de large. La légende dit même qu'elle fut érigée par des bagnards qui seraient nos ancêtres puisqu'en contre-partie, elle leur aurait offert la possibilité de s'installer sur les terres libérées, riches et fertiles alluvions qui, aujourd'hui encore, permettent les cultures maraîchères de la vallée. | ||
Sans cet endiguement artificiel, la Loire serait un fleuve qui, en périodes de crues, pourrait atteindre une dizaine de kilomètres de large. Certains écrits nous relatent les dégâts causés en 1711 et 1856 lorsque la levée n'a pas résisté à ses assauts. Aujourd'hui, heureusement, grâce à la consolidation et à l'entretien de cette digue, surveillée en permanence, la sécurité est assurée dans la vallée. | ||
PETIT RETOUR EN ARRIÈRE |
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Après nos 60 heures de travail hebdomadaire, en 1926, nous allions, mes amis et moi, le dimanche, nous promener à bicyclette puis avec mon cyclomoteur "chimère" sur les bords de la Loire. C'était notre plage. Certains y pique-niquaient, d'autres y pêchaient ou simplement s'y promenaient. A gauche, la grève et à droite une de mes premières photos avec mon appareil à plaques de verre. | ||
Déjà, la Loire avait fait des victimes et il nous était recommandé de ne pas nous y baigner ni de jouer sur les belles grèves aussi tentantes qu'elles soient. Deux risques majeurs existaient et existent toujours : les remous desquels beaucoup n'ont pu ressortir et les "culs de grève", qui, creusés par les courants de fond, fondent comme une pierre de sucre en engloutissant les baigneurs. | ||
LA LOIRE ET SES CAPRICES | ||
C'était aussi l'occasion de ballades en famille sur les "plates" de Loire : bateaux à fond plat manœuvrés à la perche ou à la rame (photo 1932). J'avais personnellement construit un petit bateau à fond plat mais je ne l'utilisais que sur un affluent de la Loire. | ||
1935 |
Lorsque les crues se
produisent en milieu d'hiver, de
place en place la
levée comporte de petits escaliers de pierre qui permettent
de descendre jusqu'à la rive en été.
Cette année-là, l'eau passait sur la route (sur
la levée) sous
les "portes"(dispositifs permettant de boucher ces accès en
cas de très fortes crues). Pendant tout ce "presque siècle", nous avons connu une alternance de sécheresses et d'excès d'eau pouvant s'étendre dans les champs voisins, en particulier du côté opposé à la levée car de notre côté, c'est plutôt par débordement de l'Authion que nous avons connu des inondations. Ces crues de son affluent ne sont qu'un mauvais souvenir depuis les années 1960, période à laquelle E.Pisani fit installer une station d'exhaure aux Ponts de Cé qui permet de refouler dans la Loire les eaux de l'Authion lorsque celle-ci, trop haute, reste d'un niveau inférieur à celui de la Loire. A
droite, juste avant les pompes =>
voir
aussi 2020
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1933 |
Si la froidure
s'installe ( j'ai connu
malgré la
réputation de la "douceur angevine" des
températures de -20°C en 29, 33, 41, 62,
84, ...entre autres) les bords de la Loire se "prennent" de glace et,
progressivement, s'amoncellent pour recouvrir toute sa surface. Superbe
spectacle et impressionnant à la fois. En 1941, la glace
était au niveau du parapet. |
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1941 |
Bien sûr, ces conditions restent exceptionnelles, elles ont toutefois été exploitées par l'industrie cinématographique dans les années 60 lors du tournage du "passage de la Bérézina" avec chevaux et canons sur la glace. Mon arrière grand-père lui avait raconté qu'en 1870, des carrioles attelées traversaient dans les mêmes conditions. |
1996 |
LA LOIRE ET LA GUERRE 39/45 |
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AVANT 1940 |
LA DESTRUCTION DU 19 JUIN 1940 |
DEPUIS 1954 |
Ci-dessous : Les Ponts-de-Cé | ||
Viaduc de la Loire, les vestiges du pont de chemin de fer, le pont Dumnacus, la Levée de Belle Poule, la Loire ... ensablée - juillet 2019 - | ||
Autres vues de
la Loire ...
ensablée - juillet 2019 - Libellules
qui s'en
donnent à coeur joie
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Voyage en bord de MAINE au lever du soleil (voir aussi, dans le chapitre la libération, le "pont de la libération") | ||
Album photos de début d'automne, "grève" de cormorans ;-) | ||
Calme crépuscule entre deux tempêtes en période de crues (2020) | ||
Juillet
2020 : Rien
à voir avec le sable de l'an passé mais quels
paysages ! Balade à vélo depuis le pont de Pruniers, le Belvédère de la Piverdière, Bouchemaine, La cofleuence et le Jardin méditerranéen de Saintes-Gemmes-sur-Loire. |
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26
Septembre 2023
- On ne peut s'en lasser ! Comme dans la chanson : " C'est si
beau ..." La
Magie du Fleuve Royal
Même
des petits chatons viennent y naître en paix et à
l'abri
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Si
la Loire aujourd'hui constitue
une barrière à la météo,
pendant la guerre elle a été
considérée
comme le passage obligé pour atteindre la ligne de
démarcation. Un symbole et de plus, tout le monde savait
bien
que les ponts allaient être bombardés, ce qui fut
le cas.
De ce fait, il allait devenir difficile de rejoindre la France libre. Lors de l'exode, tous les Belges, Français du nord et de l'est se pressaient à traverser. L'expression était dans toutes les bouches "Faut-il passer la Loire" ; mon épouse m'avait posé la question par courrier pendant que j'étais à l'Amirauté. Après avoir permis à tous ceux qui fuyaient de passer et juste avant l'arrivée des Allemands, le génie Français a fait sauter ce pont et tous les autres des environs. Un peu plus loin, à Gennes, les Cadets de Saumur tenteront en vain d'empêcher la progression Allemande. Un monument commémoratif a été érigé à Saint Eusèbe, à proximité. Emile Joulain que je cite aussi sur cette page a d'ailleurs écrit un poème que je vous conseille de lire : "A la mémoire des cadets de Saumur" . écouter des extraits de rimaux concernant les Cadets et la Loire - Emile Joulain - Pendant toute la guerre et pendant plusieurs années, l'absence de pont a nécessité une sorte de bac (traversée assurée par Charlot qui a souvent pris des risques pendant la guerre et dont le son des sabots de bois reste dans la mémoire de ceux qui l'ont connu).
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