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Quelques faits historiques relatifs à l'église de Mazé et la famille de Contades
Le village de Papy-Louis, qui, un comble, porte aujourd'hui le nom de Mazé-Milon, sans aucun rapport avec son patronyme ... et pourtant (voir lien 1 et lien 2), il l'aurait bien mérité, situé à équidistance d'Angers et Saumur possède une église qui a, comme beaucoup me direz-vous, toute une histoire !
1
- Découverte de la
pierre tombale et de la crypte
2 - Histoire atroce sous
la Terreur
3
-
Les fêtes sur la place du village
4 - Un
empoisonnement peu banal
5 - Anecdotes
6 -
Les Stations
7
- Enfant de Chœur et œufs de Pâques.
Tu y as fait ton baptème, tu t'y es marié et nous t'y avons accompagné pour ton dernier voyage. ici un jour de mars 2024, merci J.Y.
Découverte de la pierre tombale et de la crypte
Pour ceux qui se souviennent, en 1962, le pape Jean XXIII (*) a ouvert le 11 octobre, le concile Vatican II, qui s'est d'ailleurs terminé le 8 décembre 1965 sous le pontificat de Paul VI. Il a été préconisé d'installer à nouveau dans les églises un autel en forme de table sur lequel le prêtre célèbre face à l'assemblée des fidèles, par opposition à la pratique précédente, où l'autel se situait au fond de l'édifice et où l'officiant tournait le dos aux fidèles.
C'est
d'ailleurs en 1965 que les messes furent quasi-concomitamment dites
dans la langue du pays et non plus en latin.
(*) Vers 20h, le 3 juin 1963, un lundi de Pentecôte, nous avons entendu le glas sonner et, je me souviens très bien que mes parents ont aussitôt dit ce qu'il devait se passer. Ils ne se sont pas posé la question "Pour qui sonne le glas ? ", sachant que le pape allait très mal depuis quelques temps.
Donc, aussitôt dit, aussitôt fait, le prêtre en fonction Fernand RABAULT, qui a officié à Mazé de 1957 à 1996 et qui était rarement le dernier à prendre des initiatives, a entrepris de faire transformer l'autel alors existant en un autel "moderne", correspondant aux demandes de Rome. (Quand je dis "faire" transformer, il a beaucoup œuvré lui-même, en y associant aussi des artisans loin d'être les plus fervents de ses offices dominicaux...)
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C'était un autel du type de celui de gauche qui a été démoli pour permettre de construire celui ci-dessus. |
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Quelle ne fut pas
notre
surprise quand, en démontant les marches et que des morceaux
lourds de pierre de l'ancien maître-autel sont
tombées, de
découvrir une ouverture dans le sol. J'étais présent, comme en témoigne la photo de presse ci-dessous, avec trois copains, et vous imaginez bien qu'âgés d'à peine plus de treize ans, nous nous croyions dans une aventure du club des cinq ! |
Notre
curé, qui n'ignorait que peu de choses de ses paroisssiens
pensa tout de suite à aller chez Mademoiselle Germaine,
tante
d'un des copains présents, laquelle avait en tête
des
connaissances historiques avancées sur la région
mais
surtout possédait à son domicile le fameux
"Célestin Port" (Dictionnaire
historique,
géographique et biographique de Maine-et-Loire), ordonna de laisser
les travaux en
cours tels quels et c'est donc à pieds, en toute
hâte, que
nous nous sommes tous rendus chez elle comme dans une chasse au
trésor ! Dans son livre, elle trouva presque immédiatement les raisons de cet éboulement et nous apprit qu'il y avait une crypte sous l'autel, laquelle datait de 1735, appartenant à la famille du futur chatelain du domaine actuel ( le château de Montgeoffroy qui a été construit peu de temps après, entre 1772 et 1775 par le Maréchal de Contades). Elle nous précisa qu'il devait y avoir une dalle mortuaire qui fermait le caveau et la crypte de la famille de Contades. |
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![]() La pierre tombale et l'inscription explicative sont, depuis cette date scellées sur le mur ouest, à l'intérieur de l'église et visibles du public. |
Nos (les) travaux
reprirent d'arrache-pied et, en effet, on trouva la
pierre qui est dans un état remarquable, dans la description
de
l'article de presse joint. Les ouvriers ont respecté défunts et familles et n'ont pas été au-delà de l'entrée de la crypte (d'après mes souvenirs) . |
M.
Louis Gauron, vicaire de la paroisse de Mazé, natif de
Saint-Barthélemy-lès-Angers, avait eu le malheur
de faire le
serment (1) et travaillait en conséquence, en
qualité de vicaire,
dans la paroisse de Mazé. Sa foi, qui était éteinte, se réveilla lorsqu'on lui demanda ses lettres de prêtrise. Il conçut toute l'horreur possible d'une semblable proposition. Il monta en chaire et là, en présence de son curé, qui non content d'avoir fait le serment et d'en avoir entraîné plusieurs avec lui, avait encore eu le malheur de rendre ses lettres de prêtrise et de curé et d'apostasier ainsi de la manière la plus formelle (2), déclara aux fidèles qui y étaient présents la faute qu'il avait faite en prêtant le serment qu'on lui avait demandé, les sacrements qu'il avait profanés depuis ce temps-là, le scandale qu'il leur avait donné, leur en demanda pardon en les exhortant de demeurer toujours fermes dans leur religion, malgré tout ce qu'on pourrait leur dire et leur faire pour les engager de l'abandonner, et protesta que jamais il ne remettrait ses lettres de prêtrise, qu'il était prêt à souffrir tout ce qu'on voudrait lui faire souffrir, à aller même à l'échafaud, mais qu'il ne le ferait jamais ; que, du reste, il accepterait la mort en esprit de pénitence des fautes et des scandales dont il avait été la cause, trop heureux encore si à ce prix il pouvait expier les crimes dont il s'était rendu.../… (1)
Il y avait un curé et trois vicaires à
Mazé. MM. Jacques-René
Rousseau, curé, Pierre Breton et André Janin,
vicaires, prêtèrent
le serment le 30 janvier 1791, Louis Gauron le 13 février
seulement.
Il avait donc résisté pendant Quinze jours. 641 |
coupable. — Un discours semblable ne pouvait manquer de venir aux oreilles des ennemis de la religion. Il fut en effet, aussitôt dénoncé, et même par ceux qui auraient dû être attendris et touchés de son changement. On le conduisit dans les prisons d'Angers. Il ne tarda pas à être traduit devant les juges qui le condamnèrent aussi il la mort, qu'il accepta avec beaucoup de joie. Depuis la prison jusqu'à l'échafaud il ne cessa de donner des marques de repentir de la faute qu'il avait faite en se séparant du sein de la véritable Église. Il chantait des hymnes et des
psaumes en allant
au supplice. II ne faut pas douter que Dieu ne lui ait
pardonné eu
égard à sa vive contrition et aux sentiments de
religion qu'il
faisait paraître et dont il était
véritablement pénétré ; et
on
peut s'attendre que l’Église le mettra au nombre
de ses martyrs. Ce
rassemblement nous donna des
inquiétudes et nous arrêtâmes le 30
nivôse (19 janvier) qu'il ne
serait célébré aucune messe les
ci-devant jours de dimanche.
Plusieurs femmes qui n'avaient point eu connaissance de cet
arrêté,
vinrent comme à l'ordinaire pour assister à la
messe : trouvant les
portes de l'église fermées, elles
demandèrent que les portes leur
fussent ouvertes, quelques-unes d'elles se répandirent eu
propos. La
municipalité, craignant qu'elles ne se portassent il des
excès et
pour les éviter, .../... 642 |
requit
la
gendarmerie nationale de Beaufort. Tout était disparu
à l'arrivée
des gendarmes, personne n'a été conduit il
Beaufort, personne n'a
été arrêté, sauf deux filles
indiquées comme ayant fait le plus
de bruit et qui furent sur-le-champ relâchées
parce qu 'il ne fut
rien prouvé contre elles si ce n'est le désir
qu'elles avaient
d'aller à la messe. Depuis cet instant l'église a été constamment fermée. Nos ci-devant saints qui y figuraient, ont disparu. Personne n'a remué ; personne ne remuera, nous en sommes les garants. Il ne se dit plus de messes. Nos
ci-devant prêtres ont abdiqué leur ci devant
état. Le seul
ci-devant vicaire Louis Gauron, que nous croyons actuellement
à
Saint-Barthélemy, lieu de sa naissance, n’a point
déposé ses
lettres et a déserté. Nous lui avons
refusé un certificat de
civisme, fondés 1° sur ce qu'il n’a pas
assisté à la fête que
nous avons célébrée pour la victoire
remportée par les
républicains à Toulon ; 2° 643 |
De retour à Angers, le prisonnier fut amené à l'évêché, devant le Comité révolutionnaire, qui l'envoya le même jour 4 mars à la citadelle (1). Il en fut extrait le 16 mars pour être interrogé par ledit Comité :
- Quels sont vos nom, âge, profession et demeure? - Louis Gauron, 31 ans, natif de Saint-Barthélemy, domicilié à Mazé où j'exerçais les fonctions de vicaire. - Quels sont vos principes politiques sur la Révolution ? - J'ai vu la Révolution d'un bon œil, sauf cependant ce qui regarde mon opinion religieuse. - Vous nous en imposez, tant il est vrai que vous n'avez pas voulu assister à la fête célébrée pour la victoire remportée à Toulon par les républicains ? - Si je n 'ai pas assisté à cette fête, c'est que j'avais affaire ; notamment j'avais appris la fâcheuse nouvelle de la mort d 'un beau-frère blessé aux Ponts-de-Cé et mort de ses blessures. -
Que
voulez-vous dire en disant que vous avez vu d'un bon œil la
Révolution, sauf cependant ce qui regarde votre opinion
religieuse? -
Je
n'ai entendu
autre chose, sinon la liberté que j'ai de jouir de la
faculté
d'exercer en mon particulier le culte auquel je suis
attaché, ainsi
que l'article 7 de la Déclaration des droits de l'homme me
le
permet. .../... 644 |
- Quel est le culte dont vous voulez parler? - Le culte catholique. - Dans quel temps avez-vous prêté votre serment sur la constitution civile du clergé? - J'ai juré d'être fidèle à la nation, à la loi et au roi (c'était alors le texte de la loi) et de veiller sur les âmes qui m'étaient confiées par la puissance ecclésiastique. - Dans quelle commune avez-vous prêté ce serment. - A Mazé. - En avez-vous un certificat de civisme? - J en ai eu jusqu'à l'époque de la loi qui prescrit de faire réviser ceux existants par les comités de surveillance et révolutionnaires ; je n'en ai pas eu depuis. - Avez-vous demandé un certificat de civisme depuis cette loi et à quelle autorité? - J'en ai demandé un au conseil général de la commune de Mazé, qui me l'a refusé injustement. - Connaissez-vous les motifs du refus qui vous a été ai de votre certificat de civisme? - Non. - Avez-vous remis vos lettres de prêtrise et fait abjuration de votre métier ? - Non. - Quels motifs avez-vous pour ne pas renoncer à la profession de prêtre et remettre vos brevets sacerdotaux? - La liberté que m'assure l'article 7 de la Déclaration des Droits de l'homme. - Pourquoi parliez-vous du Pape aux citoyens de Mazé ? - Je n'en ai parlé qu'au prône, comme chef visible et spirituel de l'Église. - Ne recommandiez-vous pas aussi le Roi dans vos cérémonies de votre culte, et ne chantiez-vous pas Domine salvum fac regem, ou du moins n'osant le faire publiquement ne le faisiez-vous pas à voix basse et d'intention? - Non, je n'aurais pas été si gauche. - N'avez-vous pas menacé d'excommunier ceux qui n'assisteraient pas à vos prônes? .../…
645 |
- Je n'ai jamais fait de pareilles menaces. - Chez qui logiez-vous à Mazé? - Chez le curé, Jacques Rousseau, depuis 10 à 11 ans. - N'avez-vous pas dit des messes en particulier, et combien en avez vous dites depuis que vous n'en dites plus dans la ci-devant église de Mazé ? - Je n'en ai dit aucune depuis que je n'ai plus la liberté de la dire publiquement. - N'avez-vous pas reçu depuis peu des sommes d'argent pour prix d'un grand nombre de messes? - J'en recevais autrefois, quand cela m'était permis ; mais je n'en ai pas reçu depuis longtemps. - Vous en imposez puisqu'on a saisi dans vos papiers différentes notes, et notamment une qu'au 22 janvier 1794 il vous restait 572 messes basses à dire? - Je persiste dans ma réponse. Ces mêmes messes m’ont été données à dire depuis longtemps. - Vous en imposez encore puisque la même note contient que depuis le 22 janvier vous avez reçu encore 34 messes à dire ? - C'est par erreur que j'ai écrit cette note. - Qu'avez-vous voulu dire par ces mots qui suivent : « Portant et 15 autres messes si je puis » ? - Je n'en sais rien. C'est sans doute un chiffon que j'ai fait. - Connaissez-vous sœur Anne ? - Oui. - De quel endroit est-elle ? - De Mazé, et sœur de l'hôpital, où elle sert en qualité de sœur grise. - Ne vous a-t-elle pas donné des messes à dire et en quel temps ? - Elle m'en a donné quelques-unes, je ne me rappelle pas dans quel temps. - Le papier qui contient toutes ces notes ne peut avoir été écrit que le 22 janvier t791 ou depuis, puisqu'il en porte la date ? - Je ne me rappelle pas l'époque où j'ai fait cette note. - A lui représenté la note, interpellé de nous déclarer si elle est de son écriture, et s il veut la parapher ? - Ce n'est pas nécessaire..../… 646 |
- Avez-vous prêté le serment de liberté, d'égalité et d'indivisibilité de la République (1). ? - Je l'ai prêté devant la municipalité de Mazé. - Quelles sont les personnes qui vous ont donné tant de messes à dire ? - Je ne m'en souviens pas. - Que vouliez-vous faire d'un gros paquet de bons dieux de pâte servant aux ci-devant messes, trouvé et saisi lors de votre arrestation ? - Je les avais depuis longtemps. J'en avais même dans le nombre qui datent de six ans. Au surplus, je ne voulais les employer qu'à cacheter et à coller. - Que vouliez-vous faire aussi d'autres petits bons dieux de pâte servant ci-devant à communier les ci-devant fidèles? - Je les ai ramassés depuis trois ans dans la sacristie de Mazé, et je ne les voulais employer qu'à cacheter. - Lors de votre arrestation, n'a-t-on pas trouvé et saisi dans votre domicile des accoutrements sacerdotaux? - J'avais une aube, deux surplis, un bonnet carré et plusieurs cordons. - N'a-t-on pas saisi dans votre domicile d'autres hochets du fanatisme ? - Des images, un christ. - Ne s'est-il pas trouvé parmi vos papiers une lettre de Mgr l'évêque d'Angers à MM. les curés de son diocèse, avec un discours prononcé par le tyran à l'Assemblée Nationale le 4 février 1790? - Je n'en sais rien, cela peut bien être, mais je n'en voulais faire d'autre cas que de confectionner des enveloppes. - Que vouliez-vous faire de plusieurs bonnes Vierges qui ont été trouvées dans vos registres lors de votre arrestation? - J'en faisais les ornements de ma chambre. - Ne disiez-vous pas le bréviaire de M. l'évêque de Vaugirauld ? -
Oui,
conformément
à la liberté de mon culte, comme je l'ai dit plus
haut.
.../... 647 |
- Que faisiez-vous d'une image représentant des Sacrés - Cœurs et des figures d'anges ? - Elle servait également à décorer ma chambre. - Que vouliez-vous faire des chapelets saisis chez vous lors de votre arrestation? - C'était pour récompenser les enfants, lorsque je faisais le catéchisme. - Voulez-vous parapher les papiers, écrits et estampes saisis en votre domicile ? -
Cela
n'est pas
nécessaire. - Louis Gauron, 31 ans, né à Saint-Barthélemy-lès-Angers, ci-devant vicaire à Mazé, prêtre assermenté mais sans pouvoir pour le moment en exhiber la preuve. - Pourquoi avez-vous quitté votre vicariat? - Je ne pouvais plus y exercer de fonctions, et je ne voulais pas en exercer. - Avez-vous envoyé vos lettres de prêtrise à la Convention nationale? - Suivant l'article 7 des Droits de l'Homme, j'avais cru pouvoir les garder, puisque cet article garantit la liberté des cultes. D'ailleurs, je ne pouvais les envoyer, attendu que je les avais brûlées à l'approche des brigands. - Vous en imposez quand vous dites que vous avez quitté votre vicariat ne voulant plus exercer votre métier de prêtre, puisque vous avouez ensuite que vous croyiez pouvoir garder vos lettres de prêtrise vu la liberté des cultes ? - Apparemment quelqu'un a retiré mes lettres du feu où je les avais jetées. - Depuis quand avez-vous quitté Mazé ? - A la fin du mois de décembre dernier (vieux style). - Où vous êtes-vous réfugié pendant ce temps ? - Chez mon père, à Saint-Barthélemy..../...
648 |
- Pourquoi vous y êtes-vous retiré ? - Pour y apprendre un état afin de gagner ma vie. - Combien de messes avez-vous dites à Saint-Barthélemy? - Aucune. - Vous en imposez, car il est prouvé que vous avez reçu une somme de 572 livres pour dire des messes basses en janvier dernier (vieux style)? - Cela est faux. Le chiffon qui marquait la page d'un livre, n'était autre chose qu'un brouillon d'additions et de chiffres que j'avais faits. Je n'ai point dit de messes, quoique j'eusse effectivement une somme entre les mains pour en dire; mais mon intention était de délivrer cette somme aux pauvres, attendu que je ne connaissais pas les personnes à qui elle appartenait. - A quelle époque avez-vous reçu de l'argent à cet effet? - Je ne m'en souviens pas. - Pourquoi votre commune vous a-t-elle refusé un certificat de civisme ? - Je n'en connais pas bien la raison, mais je crois que c'est pour n'avoir pas assisté à une fête civique, à laquelle je ne pus aller pour raison. - Lorsque le comité révolutionnaire vous fit la question précédente, pourquoi avez-vous répondu que vous ne connaissiez pas le motif de ce refus, et pourquoi dites-vous maintenant que c'est pour n'avoir pas été à cette fête civique ? - Je n'y pensais pas à ce moment, et je m'en suis souvenu depuis. - Pourquoi avez-vous été le seul à ne pas assister à la fête en réjouissance de la reprise de Toulon ? - J'étais alors dans l'affliction, par la perte d'un de mes beaux-frères qui venait de mourir à la suite des blessures qu'il avait reçues en combattant les brigands. - Vous avez sans doute été bercer votre frère moribond des sottises ordinaires de votre religion? - Non, j'étais chez moi, où je travaillais pour ma sœur, étant très pressé. - Quelle est votre opinion particulière sur la mort du tyran Capet? - J'en suis content comme tout le monde. .../...
649 |
- Comment avez vous regardé l'extinction totale des scélérats de prêtres et principalement des réfractaires ? - Je l'ai regardée comme un bon citoyen qui veut le bien de sa patrie.
-
Ils
le veulent
dans un autre sens que moi. - Est-il vrai que vous avez eu l'imbécillité de croire, encore tout récemment, à l'excommunication de l'animal mitré nommé Pape ? -
Je
crois fermement
à l'excommunication de l’Église (1). - Vous en imposez, car de votre aveu au comité révolutionnaire il résulte que vous avez plus d'une fois parlé de ce Pape ? -
Le
culte était
libre, et on ne m'avait pas défendu d'en parler. -
Qu'avez-vous fait pour retirer le peuple de l'erreur et de la
stupidité, où il était
plongé depuis tant de siècles par le
ministère des scélérats de
prêtres vos prédécesseurs ? -
Je n'ai rien fait pour cela, c'est à dire que j'ai rempli
exactement
mes fonctions et que j'ai constamment marché sur les traces
de mes
prédécesseurs. - Croyez-vous encore que la soit-disant puissance que vous avez reçue de l’Église, vous ait donné et conservé le droit de veiller sur les âmes qu'on vous avait confiées? -
Oui. - De qui croyez-vous tenir ce droit? -
Des
chefs de
l’Église, qui le tiennent aussi de
l’Église, laquelle le tient
immédiatement de Dieu par le moyen de la
Révélation. - A combien le chef de l'Église, qui suivant vous est Dieu, a-t-il fixé les gages de ceux qui le servaient ? -
Je
ne puis rien
répliquer à cela. -
Combien de fois ce chef de l’Église
vous a-t-il apparu ? .../... 650 |
- Je ne l'ai jamais vu, mais j'y crois par la foi et l'histoire. - Vous croyez donc au Purgatoire, où sont épurées les âmes? -
J'y
crois
fermement. - Lecture à lui faite d'une déposition faite contre lui par la municipalité de Mazé? -
Ce
qu'elle
contient est très faux. Il était alors environ 11 heures du matin. Condamné à mort séance tenante, M. Gauron fut le même jour, 28 mars, à 4 heures du soir, guillotiné sur la place du Ralliement (1).
(1) Le 30 mars 1794, le comité révolutionnaire de Mazé fit l’inventaire des effets du défunt restés au presbytère (L1149) 651 |
Ne pas oublier :
L'ANJOU
sous la TERREUR
En juillet 1793, les troupes républicaines reprennent la ville d'Angers, chef-lieu du département de Maine-et-Loire, abandonnée par l'armée catholique et royale. En 18 mois, un comité révolutionnaire fait arrêter et emprisonner au château d'Angers, 1 547 personnes, dont 203 femmes. 932 autres prisonniers sont également envoyés au château, sur ordre de diverses autres autorités révolutionnaires. Dès mars 1793, des commissions militaires sont mises en place pour juger les prisonniers. Le Comité révolutionnaire d’Angers met en place des commissaires recenseurs. Ces derniers opèrent des recensements dans les sept prisons de la ville : à chaque visite et après un bref interrogatoire, les noms des détenus recensés sont accolés d’une lettre ; G pour guillotiner et F pour fusiller. 400 hommes et 360 femmes et filles sont ainsi condamnés à mort sans jugement par les commissaires recenseurs. Au total, en Maine-et-Loire, 11 000 à 15 000 prisonniers vendéens ou contre-révolutionnaires du nord de la Loire, hommes, femmes et enfants, sont emprisonnés, parmi ceux-ci 6 500 à 7 000 sont fusillés ou guillotinés et 2 000 à 2 200 meurent dans les prisons. (Sce : extraits wiki) |
![]() Simulation de l'escalade du clocher à moto sur fond de photo de Papy-Louis et moi le jour du tournage du documentaire de la grippe espagnole en 2006. |
![]() Manoeuvres de pompiers sur la place du village (env.1900) Une fontaine existait encore au centre de la place. |
Il
y avait assez
fréquemment,
sur la place du village, des petits cirques avec clowns, quelquefois
des animaux, sous des chapiteaux ou non, quelquefois donc en plein air
avec des bancs de bois disposés en cercle comme dans une
arêne. Les spectacles étaient payants sans tarification imposée, sous forme de quête avant ou après, ce qui donnait souvent l'occasion à certains de venir sans payer ou, à l'inverse aux plus chanceux qui avaient un étage ou un balcon sur place de jeter la monnaie depuis leur domicile. Je me souviens avoir vu plusieurs fois "l'homme à la moto" (aurait chanté Piaf) et sa trapéziste ... c'étaient de forts moments de montée d'adrénaline ! 1 - le cable était tendu depuis les volets à claire-voie appelés abat-son, (lames de bois destinées à orienter vers le sol le son des cloches) pour être arrimé au sol, au niveau du muret de la grille de la mairie .... une pente impressionnante ! (voir le trait orange sur les photos à gauche) 2 - le pilote ne manquait jamais, après avoir fait pétarader sa machine et faire quelques mouvements des plus périlleux à sa trapéziste, de faire semblant de tomber en panne, le moteur semblait caler, la moto reculait doucement puis très vite... Nous craigniions le pire et le moteur redémarrait juste avant qu'il ne percute les grilles pour repartir à proximité des cloches .... En fonction de l'organisation, car ces spectacles n'étaient pas toujours prévus longtemps à l'avance, je me souviens l'avoir suivi depuis le muret de la mairie, juste à côté de la moto dans la fumée et l'odeur d'huile de ricin, j'avais un peu peur de ce "Zampano" (Anthony Quinn) qui jouait dans la Strada et qui semblait aussi dur vis à vis de sa trapéziste que dans le film avec "Gelsomina" (Giulietta Masina), film qui m'avait marqué ...à à peine 10 ans ! Mais je l'ai aussi regardé en privilégié à partir des deux endroits marqués de vert , c'est à dire avec la fille du boulanger (et le fils) ou avec les fils du notaire ! Que de souvenirs . |
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Comme
on peut le découvrir en regardant les photos ci-contre, la
place était le lieu pour faire les
célébrations et les animations mais aussi les
revues de pompiers, de la musique municipale, les autres
fêtes et ... plus tard les commémorations puisque,
comme dans les autres communes, un monument aux morts est apparu
après la guerre 14-18. Plusieurs années de suite, dans les années 80, il y eut aussi un "marché 1900" pour partager la nostalgie de ces années et costumes. Ce lieu était donc privilégié (car le seul et central) pour les spectacles de saltimbanques et ce, même bien avant 1900. Et c'est à l'occasion d'un de ces spectacles qu'un événement eut lieu et défia la chronique jusque dans "Le journal de Sablé" du 02 septembre 1894 |
Fête de 14 juillet (années 1900 - 1909, je crois : Papy-Louis est peut-être dans un petit ventre rond) |
" Un empoisonnement des plus effroyables vient de se produire à Mazé, près de Beaufort (Maine-et-Loire). Cinq personnes sont mortes et deux autres sont grièvement malades. " |
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"
" Le jeudi 23 août, arrivait, à Mazé, une roulotte de saltimbanques venant de Saint-Mathurin. Ces saltimbanques s’installèrent aussitôt sur la route d’Angers à Beaufort.
M. Hacque,
voyant l’état extrêmement grave dans
lequel ils se trouvaient,
les fit immédiatement transporter à
l’hôpital, où on leur fit
absorber de violents vomitifs, mais malgré les soins plus
empressés
de cet habile docteur, assisté de
dévouées religieuses, cinq de
ces nomades sont morts. .....
|
Le
Maire, Docteur
Hacques lors d'une fête sur la place du village (env.1900) en arrière plan, le clocheton et la statue de Saint Joseph du pensionnat (lire anecdotes) |
|
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" Cet enfant est
encore fort souffrant, son teint est violacé et il a
une forte fièvre. Il a peur de mourir.
Son état d'après M. le docteur Hacque, est fort grave, et l’on craint qu’il ne puisse en revenir. La petite Marie Julienne J., âgée de 11 ans, est aussi bien que possible, son état n’inspire aucune inquiétude ; d'ailleurs, elle n’a pas mangé de champignons, elle n'a fait que. tremper son pain dans la sauce. Toutefois, elle est péniblement abattue du malheur horrible qui la frappe. Cette petite fille est en ce moment tout à fait abandonnée par suite de la mort de sa mère. Elle n’a personne pour la secourir, son père, qui a quitté il y a longtemps le domicile conjugal, est disparu et on ignore où il est passé. Cet épouvantable empoisonnement a produit une pénible émotion dans la tranquille commune de Mazé. "...
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Manoeuvres
de
pompiers sur la place du village (env.1900) en arrière plan, la grille d'entrée du pensionnat Saint Joseph. |
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1ère Station Jésus est condamné à mort. |
2ème Station Il porte sa croix. |
3ème Station Il tombe pour la première fois. |
4ème Station Il rencontre sa mère. |
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5ème Station Simon de Cyrène l'aide à porter la croix. |
6ème Station Véronique essuie son visage. |
7ème Station Il tombe pour la deuxième fois. |
8ème Station Il rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent. |
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9ème Station Il tombe pour la troisième fois. |
10ème Station Il est dépouillé de ses vêtements. |
11ème Station Il est cloué à la croix. |
12ème Station Il meurt sur la croix. |
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13ème Station est descendu de la croix et son corps est rendu à sa mère. |
14ème Station Son corps est mis au tombeau. |