ALBUM  : Stages en Anjou

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Quelques faits historiques relatifs à l'église de Mazé et la famille de Contades

Le village de Papy-Louis, qui, un comble, porte aujourd'hui le nom de Mazé-Milon, sans aucun rapport avec son patronyme ... et pourtant (voir lien 1 et lien 2), il l'aurait bien mérité, situé à équidistance d'Angers et Saumur possède une église qui a, comme beaucoup me direz-vous, toute une histoire ! 

1 - Découverte de la pierre tombale et de la crypte 
2 - Histoire atroce sous la Terreur
3 - Les fêtes sur la place du village
4 -  U
n empoisonnement peu banal
5 - Anecdotes
6 - Les Stations
7 - Enfant de Chœur et œufs de Pâques.

Tu y as fait ton baptème, tu t'y es marié et nous t'y avons accompagné pour ton dernier voyage. ici un jour de mars 2024, merci J.Y.

Mars_2024_Ton_eglise



Découverte de la pierre tombale et de la crypte 

Pour ceux qui se souviennent, en 1962, le pape Jean XXIII (*) a ouvert le 11 octobre, le concile Vatican II, qui s'est d'ailleurs terminé le 8 décembre 1965 sous le pontificat de Paul VI. Il a été préconisé d'installer à nouveau dans les églises un autel en forme de table sur lequel le prêtre célèbre face à l'assemblée des fidèles, par opposition à la pratique précédente, où l'autel se situait au fond de l'édifice et où l'officiant tournait le dos aux fidèles. 

C'est d'ailleurs en 1965 que les messes furent quasi-concomitamment dites dans la langue du pays et non plus en latin.

(*) Vers 20h, le 3 juin 1963, un lundi de Pentecôte, nous avons entendu le glas sonner et, je me souviens très bien que mes parents ont aussitôt dit ce qu'il devait se passer. Ils ne se sont pas posé la question "Pour qui sonne le glas ? ", sachant que le pape allait très mal depuis quelques temps. 

Donc, aussitôt dit, aussitôt fait, le prêtre en fonction Fernand RABAULT, qui a officié à Mazé de 1957 à 1996 et qui était rarement le dernier à prendre des initiatives, a entrepris de faire transformer l'autel alors existant en un autel "moderne", correspondant aux demandes de Rome. (Quand je dis "faire" transformer, il a beaucoup œuvré lui-même, en y associant aussi des artisans loin d'être les plus fervents de ses offices dominicaux...) 

maitre_autel 1966_EgliseMaze

C'était un autel du type de celui de gauche qui a été démoli pour permettre de construire celui ci-dessus.

1966_titre_CO Plaque_mortuaire Quelle ne fut pas notre surprise quand, en démontant les marches et que des morceaux lourds de pierre de l'ancien maître-autel sont tombées, de découvrir une ouverture dans le sol.
J'étais présent, comme en témoigne la photo de presse ci-dessous, avec trois copains, et vous imaginez bien qu'âgés d'à peine plus de treize ans, nous nous croyions dans une aventure du club des cinq !
Notre curé, qui n'ignorait que peu de choses de ses paroisssiens pensa tout de suite à aller chez Mademoiselle Germaine, tante d'un des copains présents, laquelle avait en tête des connaissances historiques avancées sur la région mais surtout possédait à son domicile le fameux "Célestin Port"  (Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire), ordonna de laisser les travaux en cours tels quels et c'est donc à pieds, en toute hâte, que nous nous sommes tous rendus chez elle comme dans une chasse au trésor !

Dans son livre, elle trouva presque immédiatement les raisons de cet éboulement et nous apprit qu'il y avait une crypte sous l'autel, laquelle datait de 1735, appartenant à la famille du futur chatelain du domaine actuel ( le château de Montgeoffroy qui a été construit peu de temps après, entre 1772 et 1775 par le Maréchal de Contades).
Elle nous précisa qu'il devait y avoir une dalle mortuaire qui fermait le caveau et la crypte de la famille de Contades.
plaque
La pierre tombale et l'inscription explicative sont,
depuis cette date scellées sur le mur ouest,
à l'intérieur de l'église et visibles du public.
Nos (les) travaux reprirent d'arrache-pied et, en effet, on trouva la pierre qui est dans un état remarquable, dans la description de l'article de presse joint.

Les ouvriers ont respecté défunts et familles et n'ont pas été au-delà de l'entrée de la crypte (d'après mes souvenirs) .

1966_01_26_Courrier_de_l_Ouest

 


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Histoire atroce sous la Terreur :

J'ai toujours entendu mes grands-mères (les grands-pères étaient décédés au cours de la première guerre mondiale), mes parents, les personnes cotoyées dans la commune parler de la rivalité "calotin / anti-calotins" comme une caractéristique du village. D'ailleurs, même à notre époque, deuxième partie du XXème, il n'était pas facile de se faire des amitiés entre enfants des écoles publique et privée ...
Je vous ai également relaté dans le chapitre de la vie d'Emile Joulain, ses mésaventures (bas de page en lien)au sortir de la deuxième guerre, comment ses convictions et pratiques religieuses ne plaisaient pas à tous quand il a "géré" la commune en l'absence de maire !

Il faut croire à en lire l'extrait de "L'Anjou Historique" éditeur J.Siraudeau que sous la terreur, la municipalité n'était pas vraiment proclergé ! Même après la loi dite de séparation des Églises et de l’État de 1905, je pense, de par ce que l'on y a connu au XXè, que celles qui se sont succédées semblaient plus favorables à  l'agnosticisme voire l'athéisme qu'à la liberté de culte à travers la laïcité.

M. Gauron, vicaire à Mazé, guillotiné à Angers

M. Louis Gauron, vicaire de la paroisse de Mazé, natif de Saint-Barthélemy-lès-Angers, avait eu le malheur de faire le serment (1) et travaillait en conséquence, en qualité de vicaire, dans la paroisse de Mazé.
Sa foi, qui était éteinte, se réveilla lorsqu'on lui demanda ses lettres de prêtrise. Il conçut toute l'horreur possible d'une semblable proposition. Il monta en chaire et là, en présence de son curé, qui non content d'avoir fait le serment et d'en avoir entraîné plusieurs avec lui, avait encore eu le malheur de rendre ses lettres de prêtrise et de curé et d'apostasier ainsi de la manière la plus formelle (2), déclara aux fidèles qui y étaient présents la faute qu'il avait faite en prêtant le serment qu'on lui avait demandé, les sacrements qu'il avait profanés depuis ce temps-là, le scandale qu'il

leur avait donné, leur en demanda pardon en les exhortant de demeurer toujours fermes dans leur religion, malgré tout ce qu'on pourrait leur dire et leur faire pour les engager de l'abandonner, et protesta que jamais il ne remettrait ses lettres de prêtrise, qu'il était prêt à souffrir tout ce qu'on voudrait lui faire souffrir, à aller même à l'échafaud, mais qu'il ne le ferait jamais ; que, du reste, il
accepterait la mort en esprit de pénitence des fautes et des scandales dont il avait été la cause, trop heureux encore si à ce prix il pouvait expier les crimes dont il s'était rendu.../…

(1) Il y avait un curé et trois vicaires à Mazé. MM. Jacques-René Rousseau, curé, Pierre Breton et André Janin, vicaires, prêtèrent le serment le 30 janvier 1791, Louis Gauron le 13 février seulement. Il avait donc résisté pendant Quinze jours.

(2) M. Rousseau se deprêtrisa effectivement au début de 1794 (L 1149), mais dès le 15 novembre 1795 il déclarait à la municipalité de Mazé qu'il avait l'intention de reprendre le culte dans l'église de cette paroisse, et pour ce il faisait le même jour la promesse de soumission aux lois de la république (L 965). Il fut maintenu dans sa cure au Concordat et mourut curé de Mazé
le 24 mars 1811. *

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coupable. — Un discours semblable ne pouvait manquer de venir aux oreilles des ennemis de la religion. Il fut en effet, aussitôt dénoncé, et même par ceux qui auraient dû être attendris et touchés de son changement. On le conduisit dans les prisons d'Angers. 

Il ne tarda pas à être traduit devant les juges qui le condamnèrent aussi il la mort, qu'il accepta avec beaucoup de joie. Depuis la prison jusqu'à l'échafaud il ne cessa de donner des marques de repentir de la faute qu'il avait faite en se séparant du sein de la véritable Église. 

Il chantait des hymnes et des psaumes en allant au supplice. II ne faut pas douter que Dieu ne lui ait pardonné eu égard à sa vive contrition et aux sentiments de religion qu'il faisait paraître et dont il était véritablement pénétré ; et on peut s'attendre que l’Église le mettra au nombre de ses martyrs.

Ainsi s'exprime M. Gruget, curé de la Trinité d'Angers, dans son Journal contemporain. Reprenons un peu plus longuement l'histoire du martyre de M. Gauron.

Voici d'abord la dénonciation de la municipalité de Mazé (Biteau maire, Hacque, agent national), adressée au Comité révolutionnaire d'Angers. Elle est de la lin de février ou du commencement de mars 1794 (1) :


L'église de Beaufort ayant été fermée, plusieurs citoyennes de cette ville venaient à la messe à Mazé. 

Ce rassemblement nous donna des inquiétudes et nous arrêtâmes le 30 nivôse (19 janvier) qu'il ne serait célébré aucune messe les ci-devant jours de dimanche. Plusieurs femmes qui n'avaient point eu connaissance de cet arrêté, vinrent comme à l'ordinaire pour assister à la messe : trouvant les portes de l'église fermées, elles demandèrent que les portes leur fussent ouvertes, quelques-unes d'elles se répandirent eu propos. La municipalité, craignant qu'elles ne se portassent il des excès et pour les éviter, .../...

(1) Archives de la Cour d'appel d'Angers.

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requit la gendarmerie nationale de Beaufort. Tout était disparu à l'arrivée des gendarmes, personne n'a été conduit il Beaufort, personne n'a été arrêté, sauf deux filles indiquées comme ayant fait le plus de bruit et qui furent sur-le-champ relâchées parce qu 'il ne fut rien prouvé contre elles si ce n'est le désir qu'elles avaient d'aller à la messe.

Depuis cet instant l'église a été constamment fermée. Nos ci-devant saints qui y figuraient, ont disparu. Personne n'a remué ; personne ne remuera, nous en sommes les garants. Il ne se dit plus de messes. 

Nos ci-devant prêtres ont abdiqué leur ci devant état. Le seul ci-devant vicaire Louis Gauron, que nous croyons actuellement à Saint-Barthélemy, lieu de sa naissance, n’a point déposé ses lettres et a déserté. Nous lui avons refusé un certificat de civisme, fondés 1° sur ce qu'il n’a pas assisté à la fête que nous avons célébrée pour la victoire remportée par les républicains à Toulon ; 2°
parce qu'il n'a jamais été à la hauteur de la Révolution et qu'il n'a cessé de parler du Pape et de menacer ceux qui assistaient à ses prônes de l'excommunication de ce tyran mitré !

A la réception de celte dénonciation, le comité révolutionnaire d'Angers délégua deux de ses membres, Thierry et Cordier, pour opérer l'arrestation de M. Gauron. Voici le procès-verbal des commissaires, daté du 4 mars 1794 :

Arrivés en la commune de Saint-Barthélemy, nous avons requis le maire et un notable de nous conduire a la maison où pouvait être le quidam et que nous leur avons indiquée.
Ils nous ont conduits, et accompagnés de plusieurs gardes nationaux angevins nous avons investi la maison. Brutus Thierry, après avoir cherché en vain dans les bas de la maison, a d'un coup de pied enfoncé la porte, et s est saisi au nom de la loi de Gauron, qui était par derrière. Aussitôt nous avons fait une perquisition dans les meubles et effets, et nous sommes emparés de plusieurs drogues et giries sacerdotales.

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De retour à Angers, le prisonnier fut amené à l'évêché, devant le Comité révolutionnaire, qui l'envoya le même jour 4 mars à la citadelle (1). Il en fut extrait le 16 mars pour être interrogé par ledit Comité :


***


- Quels sont vos nom, âge, profession et demeure?

- Louis Gauron, 31 ans, natif de Saint-Barthélemy, domicilié à Mazé où j'exerçais les fonctions de vicaire. 

- Quels sont vos principes politiques sur la Révolution ? 

- J'ai vu la Révolution d'un bon œil, sauf cependant ce qui regarde mon opinion religieuse. 

- Vous nous en imposez, tant il est vrai que vous n'avez pas voulu assister à la fête célébrée pour la victoire remportée à Toulon par les républicains ?

- Si je n 'ai pas assisté à cette fête, c'est que j'avais affaire ; notamment j'avais appris la fâcheuse nouvelle de la mort d 'un beau-frère blessé aux Ponts-de-Cé et mort de ses blessures. 

- Que voulez-vous dire en disant que vous avez vu d'un bon œil la Révolution, sauf cependant ce qui regarde votre opinion religieuse?

Le détenu allait répondre, lorsque le Comité reçut une lettre de l'agent national du district d'Angers qui annonçait... la révocation de ses membres par les représentants du peuple. M. Gauron fut aussitôt renvoyé en prison. Le même jour, à 7 heures du soir, eut lieu l'installation du nouveau Comité révolutionnaire (2). Le lendemain, le prêtre lut de nouveau amené à l'évêché pour continuer son inter rogatoire devant les membres du nouveau Comité (3) :

- Que voulez-vous dire en disant que vous avez vu d'un bon œil la Révolution, sauf cependant ce qui regarde votre opinion religieuse ?

- Je n'ai entendu autre chose, sinon la liberté que j'ai de jouir de la faculté d'exercer en mon particulier le culte auquel je suis attaché, ainsi que l'article 7 de la Déclaration des droits de l'homme me le permet. .../...

(1) L 1125 bis.

(2) Cf. Anjou Historique, mai 1901, page 588.

(
3) Cordier écrivit sur la. chemise à l'adresse des nouveaux membres du Comité révolutionnaire : « Cet interrogatoire n'est pas fini. C'est un grand fanatique. Tenez-le durement, il mérite la guillotine. »

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- Quel est le culte dont vous voulez parler?

- Le culte catholique. 

- Dans quel temps avez-vous prêté votre serment sur la constitution civile du clergé?

- J'ai juré d'être fidèle à la nation, à la loi et au roi (c'était alors le texte de la loi) et de veiller sur les âmes qui m'étaient confiées par la puissance ecclésiastique. 

- Dans quelle commune avez-vous prêté ce serment.

- A Mazé. 

- En avez-vous un certificat de civisme?

- J en ai eu jusqu'à l'époque de la loi qui prescrit de faire réviser ceux existants par les comités de surveillance et révolutionnaires ; je n'en ai pas eu depuis. 

- Avez-vous demandé un certificat de civisme depuis cette loi et à quelle autorité?

- J'en ai demandé un au conseil général de la commune de Mazé, qui me l'a refusé injustement. 

- Connaissez-vous les motifs du refus qui vous a été ai de votre certificat de civisme?

- Non. 

- Avez-vous remis vos lettres de prêtrise et fait abjuration de votre métier ?

- Non. 

- Quels motifs avez-vous pour ne pas renoncer à la profession de prêtre et remettre vos brevets sacerdotaux?

- La liberté que m'assure l'article 7 de la Déclaration des Droits de l'homme. 

- Pourquoi parliez-vous du Pape aux citoyens de Mazé ? 

- Je n'en ai parlé qu'au prône, comme chef visible et spirituel de l'Église. 

- Ne recommandiez-vous pas aussi le Roi dans vos cérémonies de votre culte, et ne chantiez-vous pas Domine salvum fac regem, ou du moins n'osant le faire publiquement ne le faisiez-vous pas à voix basse et d'intention? 

- Non, je n'aurais pas été si gauche. 

- N'avez-vous pas menacé d'excommunier ceux qui n'assisteraient pas à vos prônes? .../…


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- Je n'ai jamais fait de pareilles menaces. 

- Chez qui logiez-vous à Mazé?

- Chez le curé, Jacques Rousseau, depuis 10 à 11 ans. 

- N'avez-vous pas dit des messes en particulier, et combien en avez vous dites depuis que vous n'en dites plus dans la ci-devant église de Mazé ?

- Je n'en ai dit aucune depuis que je n'ai plus la liberté de la dire publiquement. 

- N'avez-vous pas reçu depuis peu des sommes d'argent pour prix d'un grand nombre de messes?

- J'en recevais autrefois, quand cela m'était permis ; mais je n'en ai pas reçu depuis longtemps. 

- Vous en imposez puisqu'on a saisi dans vos papiers différentes notes, et notamment une qu'au 22 janvier 1794 il vous restait 572 messes basses à dire?

- Je persiste dans ma réponse. Ces mêmes messes m’ont été données à dire depuis longtemps. 

- Vous en imposez encore puisque la même note contient que depuis le 22 janvier vous avez reçu encore 34 messes à dire ?

- C'est par erreur que j'ai écrit cette note. 

- Qu'avez-vous voulu dire par ces mots qui suivent : « Portant et 15 autres messes si je puis » ?

- Je n'en sais rien. C'est sans doute un chiffon que j'ai fait. 

- Connaissez-vous sœur Anne ?

- Oui. 

- De quel endroit est-elle ?

- De Mazé, et sœur de l'hôpital, où elle sert en qualité de sœur grise. 

- Ne vous a-t-elle pas donné des messes à dire et en quel temps ?

- Elle m'en a donné quelques-unes, je ne me rappelle pas dans quel temps. 

- Le papier qui contient toutes ces notes ne peut avoir été écrit que le 22 janvier t791 ou depuis, puisqu'il en porte la date ?

- Je ne me rappelle pas l'époque où j'ai fait cette note. 

- A lui représenté la note, interpellé de nous déclarer si elle est de son écriture, et s il veut la parapher ?

- Ce n'est pas nécessaire..../…

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- Avez-vous prêté le serment de liberté, d'égalité et d'indivisibilité de la République (1). ?

- Je l'ai prêté devant la municipalité de Mazé. 

- Quelles sont les personnes qui vous ont donné tant de messes à dire ?

- Je ne m'en souviens pas. 

- Que vouliez-vous faire d'un gros paquet de bons dieux de pâte servant aux ci-devant messes, trouvé et saisi lors de votre arrestation ?

- Je les avais depuis longtemps. J'en avais même dans le nombre qui datent de six ans. Au surplus, je ne voulais les employer qu'à cacheter et à coller. 

- Que vouliez-vous faire aussi d'autres petits bons dieux de pâte servant ci-devant à communier les ci-devant fidèles?

- Je les ai ramassés depuis trois ans dans la sacristie de Mazé, et je ne les voulais employer qu'à cacheter. 

- Lors de votre arrestation, n'a-t-on pas trouvé et saisi dans votre domicile des accoutrements sacerdotaux?

- J'avais une aube, deux surplis, un bonnet carré et plusieurs cordons. 

- N'a-t-on pas saisi dans votre domicile d'autres hochets du fanatisme ?

- Des images, un christ. 

- Ne s'est-il pas trouvé parmi vos papiers une lettre de Mgr l'évêque d'Angers à MM. les curés de son diocèse, avec un discours prononcé par le tyran à l'Assemblée Nationale le 4 février 1790?

- Je n'en sais rien, cela peut bien être, mais je n'en voulais faire d'autre cas que de confectionner des enveloppes. 

- Que vouliez-vous faire de plusieurs bonnes Vierges qui ont été trouvées dans vos registres lors de votre arrestation?

- J'en faisais les ornements de ma chambre. 

- Ne disiez-vous pas le bréviaire de M. l'évêque de Vaugirauld ?

- Oui, conformément à la liberté de mon culte, comme je l'ai dit plus haut. .../...

(1) Exigé par la loi du 14 août 1792.

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- Que faisiez-vous d'une image représentant des Sacrés - Cœurs et des figures d'anges ?

- Elle servait également à décorer ma chambre. 

- Que vouliez-vous faire des chapelets saisis chez vous lors de votre arrestation?

- C'était pour récompenser les enfants, lorsque je faisais le catéchisme. 

- Voulez-vous parapher les papiers, écrits et estampes saisis en votre domicile ?

- Cela n'est pas nécessaire.

Le 21 mars, le présent interrogatoire lut envoyé par le Comité révolutionnaire à la Commission militaire. A la date du 23 mars, celte dernière interrogea à son tour M. Gauron, de la manière sui-
vante, dans l'ancienne église des Jacobins :


- Quels sont vos nom, âge, profession et demeure?

- Louis Gauron, 31 ans, né à Saint-Barthélemy-lès-Angers, ci-devant vicaire à Mazé, prêtre assermenté mais sans pouvoir pour le moment en exhiber la preuve. 

- Pourquoi avez-vous quitté votre vicariat?

- Je ne pouvais plus y exercer de fonctions, et je ne voulais pas en exercer. 

- Avez-vous envoyé vos lettres de prêtrise à la Convention nationale?

- Suivant l'article 7 des Droits de l'Homme, j'avais cru pouvoir les garder, puisque cet article garantit la liberté des cultes. D'ailleurs, je ne pouvais les envoyer, attendu que je les avais brûlées à l'approche des brigands. 

- Vous en imposez quand vous dites que vous avez quitté votre vicariat ne voulant plus exercer votre métier de prêtre, puisque vous avouez ensuite que vous croyiez pouvoir garder vos lettres de prêtrise vu la liberté des cultes ?

- Apparemment quelqu'un a retiré mes lettres du feu où je les avais jetées. 

- Depuis quand avez-vous quitté Mazé ?

- A la fin du mois de décembre dernier (vieux style). 

- Où vous êtes-vous réfugié pendant ce temps ?

- Chez mon père, à Saint-Barthélemy..../...


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- Pourquoi vous y êtes-vous retiré ?

- Pour y apprendre un état afin de gagner ma vie. 

- Combien de messes avez-vous dites à Saint-Barthélemy?

- Aucune. 

- Vous en imposez, car il est prouvé que vous avez reçu une somme de 572 livres pour dire des messes basses en janvier dernier (vieux style)?

- Cela est faux. Le chiffon qui marquait la page d'un livre, n'était autre chose qu'un brouillon d'additions et de chiffres que j'avais faits. Je n'ai point dit de messes, quoique j'eusse effectivement une somme entre les mains pour en dire; mais mon intention était de délivrer cette somme aux pauvres, attendu que je ne connaissais pas les personnes à qui elle appartenait. 

- A quelle époque avez-vous reçu de l'argent à cet effet? 

- Je ne m'en souviens pas. 

- Pourquoi votre commune vous a-t-elle refusé un certificat de civisme ?

- Je n'en connais pas bien la raison, mais je crois que c'est pour n'avoir pas assisté à une fête civique, à laquelle je ne pus aller pour raison. 

- Lorsque le comité révolutionnaire vous fit la question précédente, pourquoi avez-vous répondu que vous ne connaissiez pas le motif de ce refus, et pourquoi dites-vous maintenant que c'est pour n'avoir pas été à cette fête civique ?

- Je n'y pensais pas à ce moment, et je m'en suis souvenu depuis. 

- Pourquoi avez-vous été le seul à ne pas assister à la fête en réjouissance de la reprise de Toulon ?

- J'étais alors dans l'affliction, par la perte d'un de mes beaux-frères qui venait de mourir à la suite des blessures qu'il avait reçues en combattant les brigands. 

- Vous avez sans doute été bercer votre frère moribond des sottises ordinaires de votre religion?

- Non, j'étais chez moi, où je travaillais pour ma sœur, étant très pressé.

- Quelle est votre opinion particulière sur la mort du tyran Capet?

- J'en suis content comme tout le monde. .../...


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- Comment avez vous regardé l'extinction totale des scélérats de prêtres et principalement des réfractaires ? 

- Je l'ai regardée comme un bon citoyen qui veut le bien de sa patrie. 


- Les brigands aussi veulent soi-disant le bien de la patrie, en provoquant un rétablissement du fanatisme et de la royauté ?

- Ils le veulent dans un autre sens que moi.

- Est-il vrai que vous avez eu l'imbécillité de croire, encore tout récemment, à l'excommunication de l'animal mitré nommé Pape ?

- Je crois fermement à l'excommunication de l’Église (1).

- Vous en imposez, car de votre aveu au comité révolutionnaire il résulte que vous avez plus d'une fois parlé de ce Pape ?

- Le culte était libre, et on ne m'avait pas défendu d'en parler.

- Qu'avez-vous fait pour retirer le peuple de l'erreur et de la stupidité, où il était plongé depuis tant de siècles par le ministère des scélérats de prêtres vos prédécesseurs ?

- Je n'ai rien fait pour cela, c'est à dire que j'ai rempli exactement mes fonctions et que j'ai constamment marché sur les traces de mes prédécesseurs.

- Croyez-vous encore que la soit-disant puissance que vous avez reçue de l’Église, vous ait donné et conservé le droit de veiller sur les âmes qu'on vous avait confiées?

- Oui.

- De qui croyez-vous tenir ce droit?

- Des chefs de l’Église, qui le tiennent aussi de l’Église, laquelle le tient immédiatement de Dieu par le moyen de la Révélation.

- A combien le chef de l'Église, qui suivant vous est Dieu, a-t-il fixé les gages de ceux qui le servaient ?

- Je ne puis rien répliquer à cela.

- Combien de fois ce chef de l’Église vous a-t-il apparu ? .../...

(1) M. Gauron avait d'abord dit « non. » Il se reprit, au moment de la lecture
générale de l'interrogatoire, avant d'apposer sa signature.

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- Je ne l'ai jamais vu, mais j'y crois par la foi et l'histoire. 

- Vous croyez donc au Purgatoire, où sont épurées les âmes?

- J'y crois fermement.

- Lecture à lui faite d'une déposition faite contre lui par la municipalité de Mazé?

- Ce qu'elle contient est très faux.

Il était alors environ 11 heures du matin. 

Condamné à mort séance tenante, 

M. Gauron fut le même jour, 28 mars, à 4 heures du soir, 

guillotiné sur la place du Ralliement (1).


(1) Le 30 mars 1794, le comité révolutionnaire de Mazé fit l’inventaire des effets du défunt restés au presbytère (L1149)

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Ne pas oublier :


L'ANJOU sous la TERREUR


En juillet 1793, les troupes républicaines reprennent la ville d'Angers, chef-lieu du département de Maine-et-Loire, abandonnée par l'armée catholique et royale.

En 18 mois, un comité révolutionnaire fait arrêter et emprisonner au château d'Angers, 1 547 personnes, dont 203 femmes. 932 autres prisonniers sont également envoyés au château, sur ordre de diverses autres autorités révolutionnaires.
Dès mars 1793, des commissions militaires sont mises en place pour juger les prisonniers.

Le Comité révolutionnaire d’Angers met en place des commissaires recenseurs. Ces derniers opèrent des recensements dans les sept prisons de la ville : à chaque visite et après un bref interrogatoire, les noms des détenus recensés sont accolés d’une lettre ; G pour guillotiner et F pour fusiller. 400 hommes et 360 femmes et filles sont ainsi condamnés à mort sans jugement par les commissaires recenseurs.

Au total, en Maine-et-Loire, 11 000 à 15 000 prisonniers vendéens ou contre-révolutionnaires du nord de la Loire, hommes, femmes et enfants, sont emprisonnés, parmi ceux-ci 6 500 à 7 000 sont fusillés ou guillotinés et 2 000 à 2 200 meurent dans les prisons. (Sce : extraits wiki)


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Les fêtes sur la place du village : 

2006_11_PL_F_tournage_Grippe_espagnole
Simulation de l'escalade du clocher à moto sur fond
de photo de Papy-Louis et moi le jour du tournage
du documentaire de la grippe espagnole en 2006.
    1900_Revue_Pompiers_Site_Papy_Louis
                                 Manoeuvres de pompiers sur la place du village (env.1900)
                                            Une fontaine existait encore au centre de la place.






Il y avait assez fréquemment, sur la place du village, des petits cirques avec clowns, quelquefois des animaux, sous des chapiteaux ou non, quelquefois donc en plein air avec des bancs de bois disposés en cercle comme dans une arêne.
Les spectacles étaient payants sans tarification imposée, sous forme de quête avant ou après, ce qui donnait souvent l'occasion à certains de venir sans payer ou, à l'inverse aux plus chanceux qui avaient un étage ou un balcon sur place de jeter la monnaie depuis leur domicile.

Je  me souviens avoir vu plusieurs fois "l'homme à la moto" (aurait chanté Piaf) et sa trapéziste ... c'étaient de forts moments de montée d'adrénaline !
1 - le cable était tendu depuis les volets à claire-voie appelés abat-son, (lames de bois destinées à orienter vers le sol le son des cloches) pour être arrimé au sol, au niveau du muret de la grille de la mairie .... une pente impressionnante !  (voir le trait orange sur les photos à gauche)
2 - le pilote ne manquait jamais, après avoir fait pétarader sa machine et faire quelques mouvements des plus périlleux à sa trapéziste, de faire semblant de tomber en panne, le moteur semblait caler, la moto reculait doucement puis très vite... Nous craigniions le pire et le moteur redémarrait juste avant qu'il ne percute les grilles pour repartir à proximité des cloches ....

En fonction de l'organisation, car ces spectacles n'étaient pas toujours prévus longtemps à l'avance, je me souviens l'avoir suivi depuis le muret de la mairie, juste à côté de la moto dans la fumée et l'odeur d'huile de ricin,  j'avais un peu peur de ce "Zampano" (Anthony Quinn) qui jouait dans la Strada et qui semblait aussi dur vis à vis de sa trapéziste que dans le film avec "Gelsomina" (Giulietta Masina), film qui  m'avait  marqué ...à à peine 10 ans !
Mais je l'ai aussi regardé en privilégié à partir des deux endroits marqués de vert , c'est à dire avec la fille du boulanger (et le  fils)  ou avec les fils du notaire !  Que de souvenirs .

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Un empoisonnement peu banal :
Quelques photographies d'époque - cartes postales et photographies de collection personnelle

place Comme on peut le découvrir en regardant les photos ci-contre, la place était le lieu pour faire les célébrations et les animations mais aussi les revues de pompiers, de la musique municipale, les autres fêtes et ... plus tard les commémorations puisque, comme dans les autres communes, un monument aux morts est apparu après la guerre 14-18.
Plusieurs années de suite, dans les années 80, il y eut aussi un "marché 1900" pour partager la nostalgie de ces années et costumes.

Ce lieu était donc privilégié (car le seul et central) pour les spectacles de saltimbanques et ce, même bien avant 1900.

Et c'est à l'occasion d'un de ces spectacles qu'un événement eut lieu et défia la chronique jusque dans "Le journal de Sablé" du 02 septembre 1894




Horrible empoisonnement par les champignons : Cinq morts

Fête de 14 juillet (années 1900 - 1909, je crois : Papy-Louis est peut-être dans un petit ventre rond)

" Un empoisonnement des plus effroyables vient de se produire à Mazé, près de Beaufort (Maine-et-Loire). Cinq personnes sont mortes et deux autres sont grièvement malades. "

Maire et Docteur Hacques_Site_Papy_Louis "

" Le jeudi 23 août, arrivait, à Mazé, une roulotte de saltimbanques venant de Saint-Mathurin. Ces saltimbanques s’installèrent aussitôt sur la route d’Angers à Beaufort. 


Pendant que plusieurs de ces nomades étaient occupés à construire un petit théâtre sur la place de l’Église, les autres partaient à la recherche de champignons.
Arrivés près du château de Montgeoffroy, ils trouvèrent une espèce qu’ils prirent pour des oronges (sorte de mousserons). Ils les ramassèrent et revinrent à leur roulotte. 


Le soir du même jour, la représentation achevée sur la place, toute la bande se mit à table. Les champignons avaient été admirablement frits par le nommé Besnard, cuisinier, actuellement sans place mais voyageant avec ces personnes.
Tout le monde en mangea avec bon appétit, croyant véritablement manger des oronges.
Le repas terminé, on se mit au lit. Aucune indisposition ne se faisait alors remarquer. 


Le lendemain, vendredi malin, les saltimbanques ressentirent de violentes coliques ; ils n’y prirent d’abord pas garde, mais voyant que le mal empirait, Richard se rendit aussitôt chez M. le docteur
Hacque qui se transporta immédiatement à leur voiture.


Là, un spectacle affreux s’offrit à ses yeux ; trois femmes et deux hommes, les traits contractés et la figure toute violette, se tordaient dans d'horribles convulsions.
Il n y avait pas de doute : ils étaient empoisonnés.

M. Hacque, voyant l’état extrêmement grave dans lequel ils se trouvaient, les fit immédiatement transporter à l’hôpital, où on leur fit absorber de violents vomitifs, mais malgré les soins plus empressés de cet habile docteur, assisté de dévouées religieuses, cinq de ces nomades sont morts.

.....


Ces cinq personnes ont été enterrées lundi, trois le matin à 9 heures, et les deux autres le soir à 4 heures. 


Le petit Julien J, âgé de 15 ans, garçon assez intelligent, et répondant nettement aux questions qu’on lui pose a bien voulu nous raconter comment s'est produit l’empoisonnement, avec les détails que nous donnons ci-dessus. "

Le Maire, Docteur Hacques lors d'une fête sur la place du village (env.1900)
en arrière plan, le clocheton et la statue de Saint Joseph du pensionnat (lire anecdotes)

1900_Manoeuvres_pompiers_Site_Papy_Louis

" Cet enfant est encore fort souffrant, son teint est violacé et il a une forte fièvre. Il a peur de mourir.
 
Son état d'après M. le docteur Hacque, est fort grave, et l’on craint qu’il ne puisse en revenir.

La petite Marie Julienne J., âgée de 11 ans, est aussi bien que possible,
son état n’inspire aucune inquiétude ; d'ailleurs, elle n’a pas mangé de champignons, elle n'a fait que. tremper son pain dans la sauce.
Toutefois, elle est péniblement abattue du malheur horrible qui la frappe.
Cette petite fille est en ce moment tout à fait abandonnée par suite de la mort de sa mère.
Elle n’a personne pour la secourir, son père, qui a quitté il y a longtemps le domicile conjugal, est disparu et on ignore où il est passé.

Cet épouvantable empoisonnement a produit une pénible émotion dans la tranquille commune de Mazé. "...

Manoeuvres de pompiers sur la place du village (env.1900)
en arrière plan, la grille d'entrée du pensionnat Saint Joseph.



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Anecdotes

Avec Emile-André (dont je vous ai parlé dans le chapitre Emile Joulain), quand nous ne jouions pas dans les bâtis et jardins de nos maisons respectives, nous avions une passion commune, comme beaucoup d'enfants, découvrir des trésors, des passages secrets, des vestiges et quand nous n'en trouvions pas, nous en inventions !

Un terrain privilégié, le château de Montgeoffroy (sa tante était guide et habitait un petit pavillon dont les murs n'étaient qu'étagères remplies de livres de toutes sortes - Emile père a ensuite été guide également et Emile-André aussi occasionnellement). Vous comprenez que les pavillons, écuries, cuisines etc n'avaient plus de secrets pour nous et nous cherchions les souterrains potentiellement existants, que nous n'avons jamais trouvés du reste. Je ne parle pas des périodes de cyclo-cross ...

Autre zones de fouilles, l'ancien pensionnat de Papy-Louis et de son oncle avant lui, son grenier, ses escaliers à moitié effondrés, le clocheton visible sur la photo ci-dessus, etc... Nous y cherchions inscriptions sur les murs, excavations secretes etc et réinventions l'histoire !

La liste serait beaucoup trop longue surtout si on y ajoutait la rivière, ses ponts et dessous d'arches, les barques ... Il faut croire que nous avions notre bonne étoile avec nous car c'était autrement dangereux que de jouer à la console ... mais source inépuisable pour notre monde imaginaire.

Malgré tout, et la page veut cela, je vais vous parler de l'église qui nous a fait tant rêver de par ses interdits. Il faut dire qu'il ne fallait pas se faire prendre par notre curé qui savait réprimander !
Nous avions réussi à trouver où il cachait, avec le garde champêtre, la clé de la porte qui menait au clocher et à plusieurs reprises, nous sommes montés, la trouille au ventre mais tellement emportés par l'interdit que l'on bravait. Il fallait d'abord monter, comme dans un phare par un escalier hélicïdal, de pierre et d'ardoise, pour arriver la plateforme qui permettait d'accéder à un ensemble de sorte "d'échelles de meunier" successives et enfin atteindre les cloches. De là nous pouvions admirer toutes les communes environnantes à travers les abat-sons, sorte de persiennes.
Le souvenir que j'en ai est-il enjolivé par le temps passé ou y avait-il réellement moins de pollution ? Toujours est-il que nous voyions loin , très loin ! Pour avoir fait encore récemment de l'avion de tourisme à basse altitude, je ne crois pas que la visibilité est aussi bonne aujourd'hui ... il aurait fallu y aller pendant le confinement de 2020 !

Nous aurions dû prévoir mais peut-on tout prévoir dans la hâte de la jeunesse ? Quelle ne fut pas notre frayeur la première fois que les cloches ont sonné à quelques dizaines de centimètres de nos oreilles ! Je peux vous assurer que les fois suivantes, nous relevions l'heure avant de monter et surveillions l'intérieur du mécanisme de l'horloge pour nous préparer à nous boucher les oreilles !

Et puis, comme nous n'avions peur de rien, nous allions au dessus de la nef, sur la minuscule passerelle de moins de trente centimètres de large, avec juste une petite rampe bien fragile pour se tenir ou retenir de temps à autre, et ce, jusqu'à hauteur du dessus du choeur de  l'église... L'intérêt ? Aucun sinon mettre en pratique le "impossible n'est pas français" ! Quand on pense que la voute, à environ 1 mètre, à son point le plus haut sous la passerelle et descendant en arc jusqu'aux murs extérieurs de l'édifice n'était constituée que de briques, inutile de dire qu'un faux-pas nous aurait conduit à travers celle-ci jusqu'au sol de l'église !
 
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Les Stations dans l'église de Mazé :

Un peu d'histoire de l'an 0 à nos jours en passant par la révolution
Le Chemin de croix a son origine dans la liturgie du Vendredi saint des chrétiens de Jérusalem.
Il comporte à l'origine sept stations mais leur nombre varie considérablement, jusqu'à trente-sept en particulier en Italie.
Le pape Innocent XI (5 septembre 1686) permet aux Franciscains, par la prise d'un acte administratif d'Église, d’installer des stations dans leurs églises
En France, le Chemin de croix à quatorze stations fait son apparition au début du XIXe siècle, en pleine période post révolutionnaire.

De belles stations en tuffeau, pierre locale :
Station Station Station Station
1ère Station
Jésus est condamné à mort.
2ème Station
Il porte sa croix.
3ème Station
Il tombe pour la première fois.
4ème Station
Il rencontre sa mère.
Station Station Station Station
5ème Station
Simon de Cyrène l'aide à porter la croix.
6ème Station
Véronique essuie son visage.
7ème Station
Il tombe pour la deuxième fois.
8ème Station
Il rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent.
Station Station Station Station
9ème Station
Il tombe pour la troisième fois.
10ème Station
Il est dépouillé de ses vêtements.
11ème Station
Il est cloué à la croix.
12ème Station
Il meurt sur la croix.
Station Station Vitrail Eglise_de_Maze
13ème Station
est descendu de la croix et son corps est rendu à sa mère.
14ème Station
Son corps est mis au tombeau.


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Enfants de Chœur et œufs de Pâques.

Pendant les vacances, encore appelées "vacances de Pâques", quand nous étions enfants de chœur, dans les années 60, il était de tradition de faire le tour de la commune, à pieds dans le bourg et à bicyclette essentiellement pour les fermes plus éloignées, afin de, à chaque porte, se présenter en disant :
"Ce sont les enfants de chœur qui passent pour les œufs de Pâques" !
En règle générale, on nous donnait entre un et 6 œufs et nous remplissions des paniers sur nos porte-bagages en enveloppant notre précieux butin soigneusement dans du papier journal.
Puis, en fin de semaine, le vendredi, jour de marché, nous avions un emplacement sur la place du village. Nous y vendions ces œufs et le bon curé de la paroisse, nous organisait un voyage ou une sortie avec le produit de cette vente, quel bon temps !
 
Et il y en a eu des anecdotes lors de ces "quêtes" ! ....
Il arrivait que nous nous accrochions en vélo ou tombions seuls... alors l'omelette était faite mais non cuite ! 🙁
Par ailleurs, car le village était composé de "calotins" et "d'anti-calotins" depuis des décennies, voire des siècles, limite extrémistes des deux bords, il arrivait donc que nous frappions sans le savoir à une "mauvaise" porte... Le fermier parfois lâchait les chiens et il nous fallait partir "à toute berzingue" pour ne pas nous faire mordre les mollets ... Bien sûr, là encore il y avait des chutes et des omelettes !
 
Le webmestre enfant de choeur faisant sa tournée


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