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CHASSE  et  PÊCHE - ... Et histoire de Manufrance

Papy-Louis était-il chasseur ? Non ! Il aimait autant tuer un animal que casser un bourgeon à un des arbres de sa pépinière. C'était un amoureux de la Nature et, pour lui, parce que certains amis pratiquait ce loisir ( il y en avait peu d'autres  et encore moins de temps pour les pratiquer ).
Il avait acheté d'abord une carabine puis deux fusils mais quand on le voyait avec, c'était avant tout pour accompagner son fidèle chien "Ric" en promenade et avec quelques amis - le dimanche après-midi -.
 

Papy-Louis_et_Ric Ric

<= Papy-Louis dans le jardin à fleurs, devant la maison familiale acquise par son grand-père en 1910
      Et "son" Ric (coker bleu) .  
A l'exception d'un vieux fusil à chien datant de l'Empire, personnellement, je n'ai jamais vu les armes de Papy-Louis
En effet, il était sur le point de se marier quand la guerre (39-45) est arrivée et a été mobilisé une semaine avant la mobilisation générale dès  la fin août 1939.
Ordre avait été donné de déposer toutes les armes à la mairie du village et il faut dire que la plupart des femmes, ne connaissant pas forcément les catégories et les déclarations afférentes à ces armes.
Elles craignaient donc de cacher celles-ci, Et puis, il était stipulé qu'elles seraient rendues après le conflit...
Notre future mère est donc allée consciencieusement déposer la carabine de 9mm et les deux fusils dont, disait Papy-Louis un splendide DARNE tout neuf !
Papy-Louis achetait ses armes, fournitures et munitions à la Manufacture de Saint Etienne qui portait déjà depuis 1911 le nom de MANUFRANCE
ManuFrance
Publicité d'un de mes "Le Soleil du Dimanche", reliés - 1892 (collection personnelle)

Quelle Manufacture ! Quelle histoire et surtout dans la deuxième moitié du XIXème, quelle triste histoire !

Une entreprise stéphanoise : "Manufacture Française d’Armes et de Tir" appartenant à Monsieur Martinier-Collin a été revendue en 1887 à deux associés qui ont su la faire prospérer avec l'époque et les techniques du temps sous le nom de "Manufacture française d'armes de Saint-Étienne".
Bien sûr les armes furent l'activité principale, mais très vite après l'apparition de la bicyclette, il y eut la commercialisation de la fameuse marque "Hirondelle" en 1891. Aussi, même si on se doute que la cape a été pour quelque chose dans le surnom des agents de police de Paris, jusque dans les années 1980, c'est bien par métonymie que leur nom a été donné à ces agents car ils avaient été dotés de vélos de cette marque. (voir en bas de page)
Aussi le nom de l'entreprise changea pour devenir "Manufacture française d'armes et cycles de Saint-Étienne" en 1901
Un premier magasin de vente avait déjà été installé à Paris vers 1892.
Puis ce furent les machines à coudre, essentiellement de marque Omnia, ensuite les articles de pêche fabriqués et distribués par l'entreprise qui entre temps avait commercialisé les premières cartouches prêtes à l'emploi.
L'usine de Saint-Etienne n'a cesssé de s'agrandir pour atteindre 7 hectares d'emprise au sol ! Il a même fallu une centrale électrique spécifique pour l'alimenter en énergie.
Un point important dans le développement industriel, sans internet et sans Amazon..., ce fut quand même la première société de vente par corespondance française.
En 1911, à la veille de la première guerre mondiale, la manufacture devient une S.A. sous le nom de "Manufrance" avec pour slogan « Bien faire et le faire savoir ».
Manufrance a produit jusqu'à près de 100 000 armes par an avec 4000 salariés et distribué, non seulement par correspondance, mais grâce à plus de 60 antennes du nom sur le territoire métropolitain !
Malheureusement, les années 80 ont eu partiellement (car il y aura une reprise , beaucoup plus modeste en 1988) raison de l'entreprise avec liquidation judiciaire suivie de dépôt de bilan... et d'ailleurs ce fut l'occasion pour Coluche de faire allusion à cette tragédie locale dans un de ses sketch dans les "interdits" de 1979. Ecoutez l'extrait du délégué syndical :

Il prenait les renseignemlents et conseils sur la revue de Manufrance : "Le Chasseur Français' le chasseur français Septembre 1939
publicité du chasseur français
Le Robust qui a d'ailleurs été repris en fabrication même après la reprise d'activité de 1988
matériel de chasse
matériel de chasse

J'ai conservé quelques exemplaires de la revue, dont celui-ci pour la date...et comme disait Papy-Louis :

Le Chasseur Français avait été créé en ... 1885
et ce numéro de 1939 est l'un des presque un demi-million vendus cette année-là !
Après la deuxième guerre et avant la décadence, les tirages sont montés à plus de 800 000 / an


" SEPTEMBRE 1939 - JE NE L'AI PAS LU ,  j'allais prendre le LEBEL à la garnison ... "



Dégoûté d'avoir perdu ces armes dont son fusil DARNE, il décida de ne plus chasser.
Il faut dire qu'il n'était pas un "mordu" et qu'il pratiquait ce "sport" plutôt pour se promener et se distraire que pour abattre du gibier;
Il n'avait jamais eu l'âme d'un chasseur et encore moins après avoir tenu le "Lebel" !...

Tout ce bric à brac était donc resté en l'état depuis 1940 ....

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PÊCHE

brochet Comme son  cher Ric adorait aller dans l'eau, cela a donné envie au maître de cotoyer la rivière. Aussi, il fabriqua une petite barque pour aller pêcher. Mais, là encore le plaisir du chien empêchait les pêches miraculeuses !

Toutefois, il a dû y en avoir une puisqu'une photo témoigne de la prise d'un brochet .

Personnellement, le plus jeune de la fratrie, je ne l'ai jamais vu au bord de l'eau mais toujours au travail dans sa pépinière du centre bourg...
Mais, comme quoi le mimétisme peut exister même à faible dose puisque le seul pêcheur de la fratrie fut le frère qu'il tenait là dans ses bras !
L'HIRONDELLE
Hirondelle
Hirondelle



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