PAPY LOUIS ou LA TRAVERSEE D'UN SIECLE - Le quartier Lafayette

Un peu d'histoire

Angers a été une ville de garnison et a vu se construire et transformer moult casernes, en particulier après la Révolution, même si déjà, bien avant des armées étaient casernées dans différents endroits y compris à la Tour Saint Aubin et surtout au château du Roi René.

Sans avoir la prétention ni les connaissances exhaustives, qui n'a pas entendu les mots attachés à des casernements ou quartiers - au sens militaire - angevins ( d'infanterie de ... , de Génie de... , de cavalerie de... , mais plus précisément de la Visitation, de l'Académie, de la Brisepotière, de Desjardins, d'Éblé, de Cavalerie, d'Espagne, de Lafayette, du quartier Langlois devenu caserne Verneau, de Berthezène, etc, etc...) . Que de noms et peut-être pour certains d'entre-vous anciens appelés ou engagés, de souvenirs...

Angers a bien été une "Place militaire" essentiellement du 9ème corps d'Armée
Elle a vu passer et stationner plus ou moins longtemps
- La 18 ème division d' infanterie (Desjardins)
- le 6 ème régiment de génie (Eblé)
- le dépôt de la remonte (quartier Harcourt), l'intendance, les hôpitaux et le recrutement
- 2 è régiment d'aérostation d'observation, le 33 ème régiment d'artillerie et le 1 er régiment de Hussard (quartier Langlois) - probablement en rapport avec le terrain d'aviation
- 7 ème régiment de Hussard et 8 ème Cuirassier (Caserne d'Espagne)
- sans oublier le collège Mongazon qui a laissé sa place en 1911 à un hôpital militaire complémentaire et a accueilli les troupes étrangères dès 1914, puis a servi à nouveau d'hôpital militaire mais américain (et c'est grâce à ce passage que Papy-Louis a pu connaître ses premières douches installées pour eux)
- la gendarmerie nationale (place Freppel)
- on a tendance à penser Génie à Angers et ce n'est pas faux puisqu'il y a été le plus connu depuis 1894 (compte tenu de tous ses interventions dans les grandes catastrophes y compris en dehors des guerres et de ses manoeuvres nombreuses en bord et sur la Maine) avec ses 6ème, 9 ème, 10 ème et 11 ème régiments.

C'est peut-être un détail pour vous, comme dit la chanson, mais Angers a été, à une époque, la deuxième ville la plus importante de France pour la cavalerie après Nevers, essentiellement à la caserne Langlois, celle de l'Académie (Caserne d'infanterie dite Caserne du Petit-Thouars ) - près château et aujourd'hui pompiers - , à la Visitation et dans les quartiers jouxtant celui d'Espagne, essentiellement celui du Clon avec plus de 1000 chevaux ! (et pourtant, en pensant cheval, on aurait tendance à penser Saumur grâce à son école de cavalerie, mais non, cette dernière était et est surtout une école de prestige et essentiellement réservée aux officiers ou futurs officiers)

Pour les plus jeunes, ils n'ont surtout que la connaissance des noms par ceux des quartiers - civils, ensembles d'immeubles - qu'ont conservé ces secteurs car, en effet, beaucoup de ces bâtiments ont été réhabilités en donnant priorité aux logements, dans un premier temps en déplaçant les casernes en périphérie du centre, transférées en centres de secours ou casernes de pompiers, mais aussi certaines, purement et simplement détruites.

Voici, ci-dessous, un plan (non exhaustif, sans doute) des casernes et lieux stratégiques militaires au cours des deux derniers siècles (exception faite du Château plus ancien)

Casernes_Angers

Un autre détail est intéressant, en particulier pour la caserne de la Visitation. C'était ce que l'on appelait, après la Révolution de 1789, une « caserne-monastère », puisque installée dans un bâtiment religieux évacué ! L'autorisation d’un dépôt de remonte avait pourtant été officiellement donnée en 1843 avec aliénation d’une partie des parcelles de la Visitation mais le chemin de fer et en particulier l'implantation de la gare a largement amputé le grand domaine et les régiments ont donc été déplacés. La destruction de cette dernière a fini par arriver en 1904.

L'Académie (du nom d'origine de Caserne du PETIT-THOUARS) partira à la Caserne de la Brisepotière (vers la prison) avec la Manufacture militaire, alors située dans la tour Saint-Aubin, sur le site, depuis rebaptisé « caserne Desjardins » et ce sera, à l'Académie, le début du Lycée Chevrollier encore appelé "L’école primaire supérieure", avant le transfert final pour des raisons évidentes de taille vers le Lycée Chevrollier à la Roseraie dans les années 60.


	Et ci-dessus, en 1896, lors de la percée sous la place Marengo (photo prise depuis la rue de Bel-Air, angle comme indiqué à gauche). Un bâtiment de la caserne de la Visitation construit sur l'espace de gauche. (passage des lignes de chemin de fer)
On distingue très nettement l'emprise de la Visitation, y compris sur le quartier gare actuel et le monastère devenu caserne
Perspective que l'on voit mieux encore sur cette vue agrandie à partir d'un livre de 1900 car la Gare a pris sa place (Bessonneau)

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Quartier d'Espagne depuis l'Avenue de Contades et la place Lafayette	De nos jours et toujours vu depuis l'Avenue de Contades : Heureusement que le bâtiment central a été conservé ...

De jolis massifs (4 : 2x2) occupaient cet espace constituant un parc verdoyant.	Les massifs ont laissé la place aux automobiles


Puis, ci-dessus, on voit distinctement la réduction de l'espace Visitation, La Place Lafayette et son "Quartier d'Espagne" mais aussi dans le carré pointillé bleu, les "quartiers militaires" qui sont devenus administratifs, police, dépôts etc ...voire démolis pour faire place à de l'habitat urbain...