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- 1945 1945_1960 1960 -

 récolte du tabac Pendant ses huit premières années de polyculture, il avait ajouté une parcelle de culture de tabac en complément des légumes et des graines ainsi que de la pépinière commencée dès sa démobilisation. Toutefois, cette dernière constituait déjà, malgré son manque de rentabilité, "la sève de sa vie"; c'est à dire celle pour laquelle il aurait aimé se consacrer à part entière. 
Deauville 1936
album 1932 1939
Les halles de Paris
album Les halles
Info : ces vignettes ouvrent de nouvelles pages sans fermer cet album 45-60
Des cousins du côté de son épouse avaient dans la génération précédente quitté la région pour faire du négoce aux halles à Paris. Ils avaient toujours gardé de bonnes relations avec eux, son épouse ayant passé de nombreuses périodes pendant son adolescence chez eux, à Paris, à leur résidence secondaire d'Epinay et en vacances sur l'atlantique et à Deauville. Il en fut de même avec nous-mêmes, leurs enfants et les leurs qui ont toujours été présents pour les accueillir soit en vacances soit plus tard, à chaque fois que leurs déplacements leur imposaient des passages à Paris et même pour procurer du travail saisonnier à un de ses fils pendant des vacances scolaires.

Il s'est étendu sur les relations avec ces cousins car ils ont été non seulement toujours présents pour eux et les enfants mais aussi, le vecteur de vente de leur production par leur activité de mandataire, aux halles jusqu'en 1969 puis à Rungis avec les arrières petits enfants. 

 Camion_Angers_halles_Paris
album Les halles
Info : cette vignette ouvre une nouvelle page sans fermer cet album 45-60
Jusqu'à 1950 environ, un transporteur du pays faisait le ramassage des colis chez tous les cultivateurs qui avaient aussi des mandataires pour aller les déposer au train à Saint Mathurin. Ces marchandises étaient récupérées par les mandataires eux-mêmes sur le quai de Montparnasse et, comme disait Jacques Dutronc :"Paris s'éveillait". Quelques années plus tard, une entreprise de transports de la région parisienne procédait à un ramassage dans des dépôts qui pré-collectaient auprès des producteurs. Les fruits étaient donc parfois cueillis le matin, préparés et emballés dans l'après midi, collectés en fin d'après-midi, partaient en camion en soirée, étaient vendus aux détaillants dans la nuit et pouvaient être achetés par le consommateur dès 8h du matin suivant la récolte. Le système était performant pour l'époque car les autoroutes n'existaient pas encore et d'autre part, comme à cette époque les fruits envoyés étaient mûrs, ils craignaient la manutention. La rapidité d'acheminement diminuait les risques d'abîmer la marchandise.
sans-pareilles

depart_cueillette
C'est donc essentiellement par leur intermédiaire qu'ils ont vendu les produits de l'exploitation : légumes d'abord puis fruits. Ce type de vente l'a encouragé à développer des variétés extra-ordinaires, cultivées en haies fruitières, pour répondre à une demande particulière de certains commerçants de Paris. Ces variétés étaient très estimées de leurs clients, surpassant en grosseur et qualité les variétés commerciales du moment. Elles étaient bien emballées en plateaux garnis de papier bleu  par son épouse qui les faisaient briller au chiffon de laine, à l'unité, les disposant dans un joli soleil jaune en papier crèpe : c'était superbe et alléchant.... mais pas souvent rentable.

Dans cette pépinière, il a tenu à conserver des variétés anciennes comme la "Sans-pareille de Peasgood" dont la maturité s'échelonne d'août à octobre ( les fruits pouvaient dépasser la livre ! Aucune difficulté pour faire une tarte avec une seule pomme) , la reinette blanche du Canada, de maturité plus tardive, prenant la relève pour l'automne et le début de l'hiver. 
 le sur-greffage La variété Grand-Alexandre qui ressemble beaucoup à la Sans-pareille de Peasgood est commercialisée mais ne la vaut pas. Quand la Golden est arrivée sur le marché ( juste après 1955), ils ont eu un peu de ralenti sur "leur" Canada blanc mais cela a vite repris, au regard de sa qualité. 

Ils ont également cultivé une autre excellente variété : la Winter Banana. Celle-ci n'a pas su résister à l'assaut de la Golden ni rester parmi les variétés dites commerciales. Il a donc fallu procéder à une opération connue de tous les arboriculteurs se nommant le "sur-greffage" . Cette opération consiste en un greffage total du pied mère sur les plus belles branches à l'aide de greffons d'une nouvelle variété. Il y a sur-greffage car ces pieds ont déjà été greffés à l'origine. Si ces pieds sont suffisamment vigoureux, on les re-forme en haies fruitières et ils re-deviennent fructifères à la deuxième ou troisième année. 

 ransomes En 1958, il avait pris en location un verger dans la vallée de l'Authion; moitié poiriers , moitié pommiers qu'il avait dû remettre en état. Il avait acheté un petit tracteur à chenilles qui lui permettait de faire face aux terrains les plus difficiles et surtout, grâce à son étroitesse et sa maniabilité, lui permettait de manœuvrer aux extrémités des haies fruitières. 
stromboli C'est dans ces années que les traitements des haies fruitières a du être accentué car la demande devenait de plus en plus exigeante en teme de qualité. Aucun défaut, aucune piqure d'oiseau ou de vers n'était tolérée. Il avait donc été obligé de faire comme tout le monde. Même en faisant attention, les informations n'étaient pas toujours bonnes; pour exemple le parathion pour lequel on leur vantait l'efficacité sans risque jusqu'en 60/70. Ce produit était de la même famille que les DDT et gaz moutarde de la première guerre mondiale; ils ne le sures qu'àprès... Il a été définitivement interdit à la vente en 2003 seulement !
Effaroucheur_chat_noir Avant les canons, les fumées, les insecticides... il y avait les épouvantails et en particulier un joli accessoire de jardin : "LE CHAT NOIR"

L'efficacité reste encore à prouver mais c'était si joli ! A noter que j'ai trouvé sur internet des sites proposant encore cet accessoire.
1961_inondations Dans les années 1959 et 60, la sécheresse lui a  donné beaucoup de mal et,  afin de sauver les arbres tout juste repartis, greffés et sur- greffés, j'a dû faire forer un puits pour arroser ceux-ci. Pour comble de malchance, l'hiver 1960 61 , la dernière inondation de la rivière Authion a fait périr tous les pommiers par asphyxie des racines (les poiriers résistent dans l'eau). La perte fut lourde et il dût abandonner ce verger qui pourtant devait lui permettre de passer à une culture fruitière plus intensive. Bien sûr, remède il y a eu, une station d'exhaure a été construite aux Ponts de Cé; ce fut une libération pour les habitants de la vallée qui n'ont jamais revu l'eau pénétrer chez eux depuis ce demi-siècle. Hélas, pour eux, il était trop tard.
calibreuse Le progrès aidant, il a eu recours, à partir de 1965, à une calibreuse qui lui permettait de trier et vendre les fruits par caissettes. Ce système était plus avantageux sur le plan du rendement mais moins lucratif : il n'était malheureusement pas rare de produire avec un prix de revient au kilo supérieur au prix d'achat par le grossiste... et bien que l'Europe et les quotas n'existaient pas, les aides et assurances étaient inexistantes et il fallait attendre une "éventuelle" meilleure saison pour renflouer le porte monnaie...
Comptoirs_modernes Et nous retrouvions les fruits identiques à ceux produits par nos vergers dans les enseignes locales à environ 10 fois le prix de revient... oui, déjà des marges impensables !
Vous êtes le ème visiteur, merci.