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1914   -  1918 RETOUR PAGE PUPILLE  Pupille de la Nation
Mon Oncle André RETOUR PAGE PUPILLE

Le livret militaire de mon Oncle André 

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Commandant Chevallier à Colonel commandant le Régiment :

Renseignement : 5 h 45 . 

Un groupe boche d'effectif indéterminé s'est présenté vers 4 h 30  45 devant les défenseurs d'"Abia". Prévenus par l'éclatement des fougasses, ceux-ci ont déclenché demandé le barrage immédiatement. Celui-ci s'est déclenché dans de très bonnes conditions. L'ennemi, après échange de grenades a été repoussé n'a pas  pris pied chez nous nulle part et nos pertes semblent légères, à ma connaissance : 1 Américain tué - 3 Français blessés. Le barrage boche   à la 9ème Compagnie 4 hommes blessés. 

L'attaque allemande d'artillerie s'est produite environ 10 minutes avant nos demandes de barrage, se produisant sur tout l'éperon des Vaumaires. Le boyau Les Vaumaires est bouleversé en plusieurs points  . Toutes les mitrailleuses pouvant participer à la défense sont entrées en action dans de bonnes conditions - actuellement tout est calme.

 

Qui sait si l'oncle André n'est pas un des personnages de ce récit, extrait de "lecture pour tous". 

Avant midi, les blessés arrivaient déjà, soit clopinant, soit portés, et si frémissants d'ardeur qu'ils semblaient ivres. Ce serait en effet une erreur de croire, d'après les conteurs qui donnent volontiers aux choses la sombre couleur de leurs pensées, qu'un poste de secours est un lieu d'angoisses et de lamentations où les blessés se répandent en sentences amères et désenchantées. Je n'ai jamais rien vu ni entendu de pareil. Ce qui caractérisa toujours, à mon avis, un poste de secours, c'est l'exubérance joyeuse des blessés et leur insouciance de leurs blessures qui ne sont pas encore douloureuses et qu'ils ne supposent presque jamais mortelles. Pour être arrivés jusqu'au médecin, ces braves gens se croient volontiers sauvés. La réflexion, la douleur ne viennent qu'après, sur le long et torturant parcours des trains sanitaires.

Je me souviens d'un petit gars de ce jour-là, dont le pied broyé n'était plus qu'un hachis sanglant. Tandis que je le pansais, il n'était occupé qu'à conter aux infirmiers, avec une intarissable verve, comment les Allemands avaient été débusqués de la carrière où ils se croyaient si bien à l'abri de leurs mitrailleuses. «Ça sera grave?» me demanda-t-il seulement quand tout fut fini. « Hé! mon pauvre ami, il faudra couper ce pied-là! » Et il répondait avec un sourire: « Ne vous en faites pas, monsieur le major, je m'en tire avec le minimum! »

Pas de plaintes, pas de cris. Tout le monde est si content du succès du jour! La creute tout entière, depuis le poste de secours jusqu'à celui du commandement, est bavarde et gaie. Tous les soldats revenus de la bataille, petits blessés, brancardiers, agents de liaison, porteurs d'ordres, se mêlent à ceux qui sont restés là et les ahurissent de leurs récits.

L'un d'eux, ordonnance d'un officier, raconte qu'étant à la recherche de ses camarades, pendant l'action, et entrant au hasard dans un gourbi, il se trouva nez à nez avec trente Allemands effrayés qui levèrent aussitôt les mains, « Je n'avais même pas de fusil, ajoute le brave garçon. J'ai répondu: Kamerad! pas capout! Ils m'ont compris et m'ont suivi docilement, moi tout seul! » Le chef du bataillon, M. Chevallier, s'approche, intéressé. C'est maintenant un autre qui pérore. Comme il donne d'intelligents renseignements, le commandant l'interroge et finalement le charge d'une mission: «Tu vas porter ce pli à ton capitaine. — Oui, mon commandant », répond l'homme sans hésiter. Et puis, timidement, comme s'il se souvenait tout à coup: « Mais... est-ce que je puis me faire panser, avant? » II se retourne. Son dos n'est qu'une large plaie. De tout le combat, il n'avait oublié... que sa blessure ' Je vois les paupières de l'officier s'humecter. Il me serre le bras: « Hein! me souffle-t-il, n'y a-t-il pas de quoi tomber à genoux"?

Tout auprès, je- dois presque me battre avec un sous-lieutenant, héros de la journée. Il est blessé et estime l'être trop légèrement pour être évacué. Il faut que je lui fasse violence. Le cas n'est pas rare; je le vois se produire tous les jours de bataille: un officier, à moins d'être à demi tué, accepte toujours de mauvaise grâce un repos à l'arrière qui lui faire perdre sa place dans son cher régiment.

Tout à coup, un cri d'enthousiasme fou: « Les Boches, les Boches! » Cela, c'est la preuve palpable du succès. Entre des soldats, baïonnette au canon, des prisonniers dévalent dans la creute par toutes les ouvertures. Ils sont inélégants, sales et effarés, sous leur affreux casque de tranchées qui ressemble à un chaudron renversé. Des brancardiers en soutiennent et en portent qui sont blessés, hagards, souffrants. On les soignera, bien doucement, comme les nôtres, ces monstres assagis par la perte de leur sang, qui me regardent avec des yeux suppliants de chiens battus. D'autres captifs rient déjà, rassurés, sentant que la guerre est pour eux, finie, et, les poilus, qui n'ont pas de rancune, leur donnent un peu de leur pain qu'ils mordent à belles dents. Il y en a une centaine, assis par terre, silencieux, dans la grande nef de la cave. Ils y resteront jusqu'au soir, car le long défilé a été vu, et les obus ennemis crèvent avec rage aux issues. Il faut les mener intacts au général.

gentiment mis à disposition par A. L.(Belgique). Je vous invite à aller lire d'autres extraits sur son site : http://www.greatwardifferent.com/Great_War/French/Non_English_00.htm

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