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STAGES EN RÉGION PARISIENNE  -

Au 15 mars 1929 , il avait commencé ses stages à l'entreprise Thuilleaux, aux pépinières de La Celle St Coud, près de Versailles. Il devait y aller au 1er mars mais les terres y étaient gelées comme en Anjou où les températures y étaient descendues au dessous de moins 20 degrés avec 20 à 30 centimètres de neige partout. Il y avait un mois de retard pour terminer les arrachages et commencer les greffes « en fente » sans compter les replantations des petits plants en pépinière.

L'entreprise vue depuis sa chambre

Il n'avait pas beaucoup de chemin à faire pour se rendre au travail !

Son environnement, sa logeuse et la glycine qui lui a donné envie d'en planter une, une fois revenu.

L'équipe des fruitiers pose pour la photo.

Une autre photo de l'équipe, cherchez-le.

Ses meilleurs camarades.

Les terrains étaient dispersés sur la commune de Versailles tout près du château, à Villepreux (après St Cyr l’école), Garches, Vaucresson et Voisins le Bretonneux. 

Cette dernière pépinière se trouvait près du terrain militaire où ils avaient vu l’atelier de montage des gros avions Farman appelés les Goliath et c’est de là qu'ils avaient vu voler un avion similaire à celui des frères Wright : était-ce une réplique ou l’original ? Possible, en effet, c'était en 1929.

Un Farman ou Goliath "capturé" par sa plaque de verre photographique avant d'être prié de quitter le terrain...

Une réplique de l'avion des frères Wright sur ce même terrain.

Ses camarades à la pause. Ils réalisaient des formations en palmettes qu'il avait appris à faire à Angers l'année précédente. Remarquez les bancs qu'ils avaient pour soulager les "reins"(10 heures courbé à entailler le collet des plants au ras du sol...). 
A droite, le contremaître et son Alcyon.

Ils ont donc fait de fréquents déplacements en camionnette avec tous ces terrains sur lesquels ils réalisaient essentiellement des formations en « palmette » de différentes formes d’arbres fruitiers.

Le temps, contrairement à l’hiver glacial, l’été 29 fut en général beau et très chaud ; la pluie se tenant en réserve pour le mois d’octobre qui fut exécrable.

  

Promenade avec des collègues, le dimanche évidemment, à Villepreux. Ils étaient fiers de leurs tailles et de leurs formations fruitières. Là où certains n'y voient que des arbres, eux étaient capables de reconnaître le travail de l'un ou de l'autre.
Au fait, avez-vous reconnu Papy-Louis parmi ces protraits ?
Encore à Villepreux

Avec un ou deux camarades, ils avaient fait quelques sorties à Paris et à Versailles, le dimanche.

En effet ils ne bénéficiaient pas encore de la semaine « anglaise » puisqu'ils travaillaient 6 jours sur 7, 10 heures par jour et, comme jours fériés, ils n’avions que les lundi de Pâques et de Pentecôte, l’Ascension, l’Assomption et Noël .
A cette époque et dans cette branche professionnelle, aucun congé n’existait. Seuls les ouvriers commençaient à bénéficier de quelques jours de congés et du samedi.

Ces autoportraits photographiques n'ont été réalisés que pour l'aspect technique (avec fond de toile)

Ils étaient allés voir passer le tour de France juste avant l'arrivée, dans la côte de Roquencourt . (Antonin Magne,  André Leducq,  les frères Pélissier ... ) 

Ils ont côtoyé des garçons de la Joc qui leur faisaient découvrir les environs, à gauche : Le monument Lafayette datant d'un an ! 

Un camarade à l'exposition horticole de Paris.

Son certificat de travail en quittant les établissement Thuilleaux

A l’occasion de ces sorties, ils avaient surtout visité les établissements Truffaut qui avaient déjà des serres chauffées par des canalisations souterraines ainsi que les pépinières Moser qui avaient un camion surbaissé ( chose exceptionnelle ) pour transporter de fortes plantes florales ou fruitières, avec fleurs et fruits, en grands bacs comme celles qu'ils avaient vu aux expositions de printemps et d’automne à Paris.
Il y avait aussi  des rhododendrons énormes et de beaux arbustes formés dont un moulin d’if qu'il avait photographié (peutêtre comme pour la glycine, la source d'inspiration de son If taillé à la maison familiale).
Ils sont également allés voir une école d’apiculture à Charenton et avaient d’ailleurs acheté du miel d’Acacia; les arbres enveloppaient l’école (serait-ce encore possible aujourd'hui avec la pollution de la région et le manque cruel d'abeilles ?). 

Des arbustes formés dans les pépinières Moser 

Ils ont bien sûr voulu immortaliser le moment, devant l'allée de rhododendrons.


Courrier reçu en 2008 suite à publication de cette page : "Bravo pour ce site qui est très bien réalisé. Votre vie est passionante et vous avez eu mille fois raisons de publier tous ces documents ! Grâce à vous je peux enfin voir la pépinière de ma famille à Versailles !!! En 1929, je pense que c'était encore mon arrière-arrière grand père qui dirigeait l'entreprise Moser. Elle a ensuite été reprise par mon grand-père, Georges Moser, paysagiste de formation.
Si vous avez d'autres photos liées aux pépinières Moser je suis preneur ! Merci encore pour ce site ! "
"

La Seine vue depuis Bougival en 1929. 

Un camarade dans les serres de la maison Truffaut

Bougival_port_marly

Puis, il a travaillé successivement dans les entreprises Sivignon et Pépin (parcs et jardins) sur le plateau de Vaucresson au sein de celles-ci et chez plusieurs « clients » dont un à Buzenval, sur un coteau près du Mont Valérien depuis lequel ils dominaient la capitale. C’est donc de cet endroit, en arrivant au travail, un matin qu'il a vu un énorme « cigare » au dessus de la Tour Eiffel : il s’agissait du le Graf Zeppelin qui revenait d’Amérique en liaison régulière et se dirigeait sur l’Allemagne.

Les bords de Seine à Bougival

Combat de joute sur la Seine à Bougival

Leurs promenades du dimanche étaient souvent sur les bords de Seine, jusqu'à Port Marly où les pompes montaient l'eau pour passer l'aqueduc de Saint Cloud.

Bougival bords de Seine
Autre certificat de travail en quittant les établissement Sivignon.

Autre entreprise, plus familiale, l'entreprise Pépin. 

Inconvénient de la profession : un seul  jour de repos hebdomadaire, le dimanche, il leur arrivait d'aller rendre visite à des amis qui ne pouvaient pas disposer de ce congé car leurs cultures exigeaient aussi des "soins" ce jour là.

Il prenait ses repas au "Chant des Oiseaux" qu'ils appelaient le "chant des piafs". Il ne savait pas qu'il verrait Edith du même nom, Onze ans plus tard, lors de la démobilisation de la Marine à Toulon.

Il a également travaillé autour de la villa toute neuve de Monsieur Nardonnet , entreprise de produit en ciment armé qui supplantait le mâchefer, et qui fabriquait : clôtures, plaques, bordures, pergolas et même fosses septiques (Pure coïncidence : Il fut d'ailleurs approvisionné par une fosse de cette marque en Maine et Loire 50 ans plus tard).
Papy-Louis était en ces lieux, ce que l'on appellerait aujourd'hui paysagiste, délégué à la création et à l’entretien du jardin d’agrément de la Villa de Monsieur Nardonnet, les niveaux lui étant donnés par son contremaître cimentier.
Enfin, le 1er Juillet 1930, il est revenu au pays pour faire ses propres « écussons » de rosiers, fruitiers et autres jardinages pour se préparer à partir au régiment en octobre de la même année. La banlieue parisienne allait laisser place à la caserne en bord de mer ! 

Vous êtes le ème visiteur.