Cette église
est située en centre ville, place de
l’Académie, dans un quartier commerçant
entre la gare et le château.
Si
l’on
visite au château d’Angers la galerie des
tapisseries "Apocalypse de Saint Jean", on peut remarquer les vestiges
de la chapelle Sainte Geneviève et bien souvent - sans le
savoir - on a sous les yeux l’origine de la paroisse SAINT
LAUD, qui remonte au XI* siècle.
C’est
en effet à Angers qu’avaient
été ramenés les restes du Bienheureux
LAUD (ou LO), évêque de Coutances au VI*
siècle pour les protéger de l’invasion
normande. Là, ils furent confiés avec
d’autres reliques à un chapitre de chanoines.
En
1234, pour
agrandir le château et en renforcer la
sécurité, Saint Louis fait transférer
les chanoines et leurs reliques dans la petite église Saint
Germain, située à l’emplacement actuel
de la Cour Saint Laud (y ajoutant l’enclos dit de la Saint
Hilaire) ; le tout devient "SAINT GERMAIN - en - SAINT LAUD"
église paroissiale qui, mal protégée
par sa situation en dehors des remparts, est pillée de
nombreuses fois.
Assez
pauvre,
elle est pourtant célèbre grâce
à des éclats de bois rapportés de
Terre Sainte, vénérés comme fragments
de la vraie Croix du Christ. Louis XI en profite pour faire
prêter serment sur le très précieux
reliquaire, aux armes du Roi René, à tous ceux
dont la bonne foi lui parait douteuse.
Pendant
la
Révolution, le reliquaire est brisé,
l’église en ruines. La paroisse doit
être transférée aux
Récollets, près de
l’Académie d’Equitation (emplacement
actuel).
La
chapelle des
Récollets, démolie en 1869, fait place
à l’église actuelle œuvre de
l’architecte Dainville et consacrée par Mgr
FREPPEL en août 1876 Elle est de style roman - poitevin, avec
façade en tuffeau surmontée d’une seule
tour, rehaussée d’une flèche.
En
1887, on y
replace "Notre Dame du Salve", statue en marbre blanc offerte par la
famille royale vers la fin XIII* et retrouvée
cassée en deux au logis du Douzillé. Il faudra
l’évacuer par prudence pendant la guerre 1939-1945.
En
effet,
l'église a connu des périodes difficiles. Ainsi,
dans la nuit du 28 au 29 Mai 1944, une bombe tombe entre le
presbytère et le transept, la meurtrissant durement et
faisant 28 morts. Quelques jours après, une autre bombe
éclate sur la poutre maîtresse le la nef : toutes
les voûtes s’écroulent,
détruisant autels, mobilier et même
l’orgue.
L’église
porte, extérieurement, au flanc gauche de la nef, comme une
longue cicatrice, une dalle d’ardoise commémorant
ces heures douloureuses. Rendue au culte 10 ans après, le 14
Mars 1954, elle ne devait résonner du chant de
l’orgue qu’à partir de 1961.
Elle
offre aux
regards du visiteur, à la prière du croyant, la
célèbre vierge"Notre Dame du Salve", une des
rares statues de Marie où figurent Eve, le serpent et ... la
pomme. Cette statue est située à droite en
entrant dans l’église.
A
remarquer
aussi, dans le transept gauche, le tableau "le Christ aux outrages",
dont on ne peut préciser ni l’époque,
ni le peintre. Dans ce même transept, deux vitraux
représentent le Christ et sa croix au milieu des ruines du
bombardement qui a atteint l'église.