|
Pendant mes dix premières
années, je n'ai connu
que la bougie et les lampes à pétrole ou
à essence.
|
Les bougies
étaient couramment
utilisées et n'étaient pas de la
qualité de celles d'aujourd'hui :
elles avaient tendance à fumer ou à
s'éteindre. Il fallait, pour éviter
ce désagrément, les moucher, c'est à
dire faire tomber la partie noire
de la mèche brûlée soit avec les
doigts, soit dans les milieux plus
cossus, avec un éteignoir qui servait également
à "moucher". |
|
L'inconvénient
majeur de la bougié
était l'extinction provoquée par les courants
d'air; d'autant plus que
les courants d'air étaient chose fréquente dans
les maisons. Pour aller
à l'extérieur, on utilisait des lampes
"tempête" que l'on voit encore
aujourd'hui en décoration. La lampe "tempête"
fonctionnait au pétrole,
appelé plus exactement "pétrole lampant". |
A
l'intérieur, pour plus
de confort, on utilisait des lampes
« Pigeon » portatives et
à essence. |
|
|
On
utilisait également
des lampes à pétrole de tailles
différentes en fonction des pièces et
des utilisations.
Ces lampes étaient plus ou moins
décorées,
toutes garanties par un verre spécial permettant la
diffusion de la
lumière et
résistant aux coups de vent.
Certaines petites lampes permettaient
d'éclairer la zone
désirée en la posant à l'endroit
voulu; d'autres étaient destinées à un
endroit plutôt fixe : salle à manger, salon : la
"grosse lampe matador"
sur pied; enfin, certaines étaient
aménagées en suspension, surtout
dans les cuisines.
|
|
|
|
A cette époque, les
bicyclettes, les carrioles et
charrettes circulaient avec un éclairage à la
bougie (logée dans des lanternes, à la fourche
pour les vélos) .
|
|
Pendant ce temps,
pendant la guerre
14, mon grand-père installait l'éclairage
à l'acétylène dans la maison
que nous avons occupée, ma mère et moi,
après 1918. Ce type d'éclairage
présentait un gros avantage : il était plus
puissant que les lampes
à pétrole mais malgré tout
très dangereux. Nous n'avons jamais eu
à déplorer d'accident, probablement
grâce à un entretien régulier et
fastidieux. Il s'agissait d'un écoulement goutte
à goutte d'eau sur du
carbure de calcium à l'intérieur d'un
réceptacle surmonté d'une cloche
sur laquelle étaient reliées les canalisations de
plomb qui
alimentaient toute la maison et les remises. |
Ce gaz
inflammable se consommait à
l'extrémité de brûleurs
équipés d'un robinet d'arrêt. Pour
l'utilisation domestique, mon grand-père avait
installé un épurateur,
ce qui permettait de limiter les odeurs
désagréables caractéristiques . |
|
Les
veillées en famille, se faisaient
donc sous cette lumière et les ombres associées.
Enfant, il n'était pas
question de veilleuse ni de lumière pendant la nuit. On
comprend mieux
pourquoi on se couchait plus tôt et on se levait
également plus tôt que
maintenant, afin de suivre le cycle solaire. |
De
même, les rues étaient sombres et
souvent éclairées que par la lune, les belles
nuits. En ville,
l'éclairage au gaz existait déjà. A 13
ans, à l'école à Angers, je
voyais les employés municipaux allumer les "becs de gaz" de
la
ville. |
|
Dans le
même temps, j'ai participé,
à l'école d'agriculture, au montage de
l'électricité. |
Dans notre
maison, nous avons fait
installer l'électricité vers 1920. |
|
Les isolants étaient en
bakélite voire en corne. |
|
Les installations
de l’électricité à
la campagne commencèrent juste avant la
guerre 14/18 pour
les plus favorisés et essentiellement pendant la guerre dans
les
villages et pour les commerçants. La
généralisation se fit juste après.
Certains cultivateurs si bien habitués au pétrole
ont eu du mal à accepter
l’électricité mais par la suite ils ne
l’ont
pas
regretté… |
En
1926, j’ai eu mon
premier phare au guidon avec un pile de 4,5V logée dans
une petite sacoche accrochée au cadre remplacée
peu après par une
petite
dynamo entraînée par rotation sur le pneumatique.
J’avais essayé aussi
une
lampe à acétylène qui avait la
même puissance mais était moins
agréable
compte tenu de l’odeur et de l’entretien
nécessaire. Imaginez cette
lampe
avec une petite vis qui permettait de faire couler goutte à
goutte
l’eau sur
le carbure de calcium et que nous réglions lorsque la
lumière baissait
sans
parler des chaos sur les routes empierrées
qui
déréglaient le dispositif. |
|