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Album-  SERVICE MILITAIRE - (Parenthèse - Carnaval et mi-carème)

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Carnaval - Mardi gras - Mi-Carême - Reine des blanchisseuses - La mère Mi-Carême

Si Papy-Louis a eu l'occasion de participer au Carnaval de Rochefort sur Mer en 1931, y faisant son service militaire et étant  musicien amateur, c'est l'occasion de parler d'un évènement qui a connu ses heures de gloires, des détracteurs, puis de nouveaux partisans.  D'ailleurs curieusement, précisément cette année là, le Carnaval de laMi-Carême est annulé à Paris avec pour alibi "la crise"
Le Carnaval, c'est aussi souvent l'occasion d'élire une Reine et, il y a un peu plus de 100 ans la Mi-Carême était le moment de l'élection de la Reine des ... blanchisseuses !


L'origine du mot Carnaval viendrait du latin "carne levare" soit "lever la chaire" donc supprimer la viande pendant la période du Carême.

Les recherches faites à propos du Carnaval de Nice permettent de remonter à une date très lointaine, 1294, quand Charles d'Anjou, Comte de Provence, aurait fait mention des "jours joyeux de Carnaval".

Il y a souvent confusion dans les esprits entre le mardi gras et la Mi-Carême car les fêtes du Carnaval précédaient le mercredi des cendres,
fête catholique marquant le début du Carême (depuis Novembre et qui se terminait en apothéose par la "fête du Bœuf gras"),  mais a été ajouté à cette période une pause dans le jeûne et les privations du Carême : la Mi-Carême (fête pouvant durer jusqu'à 6 jours au début du XXème siècle !), avec ses déguisements, et l'élection de reines.

Revenons donc à cette Mi-Carême pour laquelle les premières traces écrites remontent à 1659. On commence à élire des rois et des reines chez les étudiants, les vendeurs de charbon, les porteurs d'eau, les écosseuses, mais c'est l'élection de la Reine des blanchisseuses qui reste le phénomène le plus marquant dans les esprits surtout entre 1891 et 1930.

La Fête des Blanchisseuses a également porté les noms de "cortège des lavoirs" ou "Fête des grenouilles". Elle n'était pas fêtée qu'à Paris mais en banlieue et en province aussi.

La Mi-Carême est une fête populaire mais féminine durant laquelle les femmes s'amusent entre elles, et élisent des reines.
N'oublions pas que les femmes françaises n'auront le droit de vote qu'en 1945, c'est donc l'occasion pour elles de voter mais aussi d'être éligibles !

Quelques femmes font un passage occasionnel sur le lavoir, pour les besoins de la famille, mais la plupart y exercent ce métier à longueur d'années. Leur lieu de travail, le lavoir en général est un passage obligé pour la quasi totalité des femmes sauf pour celles qui font laver leur linge... C'est un lieu d'échanges privilégiés où souvent plusieurs femmes d'une même famille y travaillent entre 12 et 15 heures par jour, 6 jours sur sept, sans congés et sans droit à la maladie et tout cela pour une bouchée de pain !

Rien qu'à Paris, la corporation comptait plus de 100 000 femmes dispersées sur plusieurs dizaines de bateaux lavoirs, appelés également « bateaux lessives ».

Les blanchisseuses élisent leur reine dans chaque grand lavoir, décoré et pavoisé le jour de la fête et vont ensuite à l'église.

À la fin du XIXe siècle, ces bateaux-lavoirs vivent leurs dernières années. Ce n'est pas une disparition spontanée. Elle est voulue et planifiée par les autorités. Georges Montorgueil écrit en 1895 :
"Tradition appelée à disparaître. Il ne se concède plus de lavoirs nouveaux ; ceux existants mourront de vieillesse, sans le droit de prolonger, par des modifications confortatives, une existence plus que séculaire. La gaîté des rives y perdra quelque chose"(Paris au hasard, texte de Georges Montorgueil, gravures et dessins de Auguste Lepère, Henri Béraldi éditeur, Paris 1895, page 30)
Georges Montorgueil note également dans le même livre que la Mi-Carême a cessé d'être fêtée sur les bateaux-lavoirs : "Il n'est plus de Mi-Carême pour ces laveuses, qui voient, indifférentes, défiler le cortège de leurs sœurs de la terre ferme.(Opus cité, page 41).  - wiki -

La publicité s'invite aux festivités :  « Le Triomphe », char automobile électrique construit par la maison De Dion-Bouton, sur lequel défile en 1903 la Reine des Reines de Paris - wiki -



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Entre 1920 et 1930, les communistes entrent dans le cortège :
Une « reine » à l'Humanité !…
La camarade Marie Rolland « reine » des employées des maisons bourgeoises, accompagnée de ses deux demoiselles d'honneur, Marie Bricault et Pinas Stanislova, et d'une délégation du Syndicat, est venue, jeudi jour de Mi-Carême, saluer notre journal.
Contrairement à la coutume bourgeoise, cette « reine » n'est pas allé s'exhiber sur les boulevards. Dans la matinée, elle se rendait au ministère du Travail pour présenter les revendications de ses camarades qui l'avaient élue.

"Combien d'interdictions aussi n'avez-vous pas prononcées contre des bals ouvriers ! Dans l'espace d'un mois, à Saint-Denis, vous avez interdit le bal d'une organisation ouvrière féminine, le bal du Secours rouge international et, le jour de la mi-carême, vous avez été jusqu'à interdire un bal d'enfants travestis."

Le 13 mars 1933 on lit dans L'Humanité l'annonce d'un « bal de mi-carême rouge» :
"Prenez note qu'au bal de mi-carême rouge aura lieu un concours de travestis entre ceux et celles qui auront su le mieux ridiculiser nos adversaires de classe".
Par la suite, les communistes français paraissent retrouver une certaine neutralité vis-à-vis de la Mi-Carême.
(wiki)

Un sursaut à la moitié du siècle :  Les étudiants s'étaient eux-aussi octroyé cette fête depuis 1893. Aussi, après le désengouement pour les blanchisseuses, ils sont après guerre, avec les forts des Halles de Paris et les grands journaux parisiens, les organisateurs du grand cortège du jeudi de la Mi-Carême 28 mars 1946, dernier cortège du Carnaval de Paris sorti à grande échelle au XXe siècle. 
Le Comité des fêtes de Paris à partir de 1921 se révèle incapable de gérer ce qui reste de la fête des blanchisseuses. Il discute même de l'idée de déplacer la Mi-Carême à un autre moment de l'année situé en dehors de la période traditionnelle et où le temps serait plus doux... Après diverses innovations douteuses, la fête disparaît dans les années 1930.

À la Mi-Carême défile encore un grand cortège le 28 mars 1946 et des cortèges d'enfants sur les Champs-Élysées dans les années 1950. Pour ma part, je me souviens bien avoir défilé et m'être promené masqué dans les années 50 en Anjou.
Renaissance de la fête des blanchisseuses depuis 2009.
La Fête des blanchisseuses, baptisée Carnaval des Femmes ou Fête des Reines des Blanchisseuses de la Mi-Carême, a lieu à nouveau depuis chaque année le dimanche qui suit le jeudi de la Mi-Carême.
En 2021, le jeudi de la Mi-Carême sera le 11 mars prochain mais en raison du Covid, la treizième édition de la Fête des Blanchisseuses est programmée pour le dimanche 27 mars 2022.



La Mère Mi-Carême


En avez-vous entendu parler dans votre jeunesse ? Pour ma part oui et cela datait puisque un siècle plus tôt, Gustave FLAUBERT y faisait déjà allusion dans Madame Bovary !

Bien sûr, un peu comme le père Noël, la mère Mi-Carême était un personnage légendaire mais contrairement au « bon » homme à barbe blanche qui a son parallèle : le père fouettard, la mère Mi-Carême possédait cette ambivalence d'être celle qui pouvait récompenser ou celle qui pouvait punir.

Je me souviens très bien dans les années 50 chercher, comme on le fait à Pâque pour les œufs, des friandises dans les boules de buis taillées par notre père dans le jardin devant la maison.

En revanche, je ne sais plus pourquoi, à cet âge, j’avais assimilé cette deuxième facette du personnage (le côté appréhension voire
malaise) à une certaine dame Allard qui, pour venir faire ses courses au bourg, passait devant notre maison.
Elle était peut-être une de ces veuves de la première guerre jamais remariée, toujours vêtue de noir, elle semblait porter le poids des ans et des souffrances vécues sur ses épaules, ce qui accentuait encore son dos voûté que je voyais comme un point d'interrogation, ce qui en rajoutait évidemment aux questionnements de mon imagination.
Quelle en était l’origine ? Je ne peux le dire. Était-ce simplement   simplement son allure ou alors une mise en garde des parents ou encore une blague de mes frères et sœurs plus âgés ? ...
Je tentais de ne pas avoir à la croiser mais lorsque la situation était inévitable, (elle saluait quelquefois ma grand-mère), je ne manquais pas, malgré la peur de lui dire bonjour par crainte d'éventuelles représailles (pas seulement l'absence de friandise, la crainte était beaucoup plus intense) .

  

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