JEAN-PAUL LOISEAU,
"faiseur" de jeux de boule de fort |
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Extrait du courrier de l'ouest du 01 septembre 1998 | ||
Pour pouvoir jouer à la boule de fort, il faut un terrain bien particulier. Seuls trois artisans en font en Maine-et-Loire. Portrait de l'un d'eux. Quel nom peut bien porter le métier qui consiste à construire des jeux de boule. A cette question, Jean-Paul Loiseau, dans le doute, préfère répondre : faiseur de jeu de boule de Fort. En effet, la profession est très peu répandue. Ils ne sont que trois artisans dans tout le département à construire ces jeux si particuliers : MM Loiseau, Desaunay et Margas. Particuliers car, à l'origine, le jeu serait né au fond des bateaux de Loire quand ils naviguaient à vide. Pour contrer le roulis, on invente le fort, afin que la boule soit plus lourde d’un côté que de l’autre. Mais on veut aussi y jouer une fois à terre. Pour imiter le bateau naviguant, les jeux sont concaves. C'est de
Mazé que tout est parti. Jean-Paul Loiseau est, quant à" lui, maçon depuis 32 ans, installé à Allonnes. Et puis, un beau jour, des ennuis d'épaule ne lui permettent plus de travailler les bras en l'air. Il décide donc de travailler les bras en bas ! Il faut dire qu'il est tombé dedans étant petit puisque son père, bouliste, a roulé les jeux en terre battue pendant des années, chose qui n'existe plus de nos jours... Lui-même bouliste, Jean-Paul Loiseau est devenu "faiseur" de jeu de boule de fort il y a maintenant deux ans. Très enthousiaste, il déclare même : Si j'avais su, J'aurais com Quand il intervient sur un jeu à refaire, Jean-Paul Loiseau commence par enlever celui en place et, bien souvent, il retrouve en dessous, l'ancien jeu en terre battue. Il pose ensuite deux rails en aluminium sur chaque longueur du jeu et, grâce au gabarit de Crosnier, coule une première chape qu'il va galber. Viendra ensuite, une seconde couche, dite d'accroche, et la couche de finition qui, elle, sera teintée. Un travail qui demande un mois et demi et qui est tributaire de la chaleur, de l'humidité... Le moindre petit défaut et les boules ne rouleront pas comme il faut. Passion, précision et patience sont ainsi trois vertus essentielles. Chaque jeu a son histoire, chaque histoire a son jeu, pérennisé par des artisans comme Jean-Paul Loiseau, qui sauvegarde ce patrimoine local si particulier. Un savoir faire peu répandu, transmis de l'un à l'autre, bien souvent par un "ancien". Un jour, Jean-Paul Loiseau transmettra lui-aussi le sien. |