"La vigne" Aquarelle de Béa http://www.jardindebea.be |
"L'oiseau bleu" Fractale de Marie-Claire http://clairimage.ns5-wistee.fr |
"Le vieux moulin" Monochrome de Rose Levesque http://www.rose-levesque.com "Le calme de l'indre" Photo de Pierre Coutreau http://pierre.coutreau.free.fr |
Aquarêve En marchant ce matin sur les berges de l’Indre, Je revoyais ce jour d’un été radieux, Qui nous avait permis de contempler tous deux, Le paisible tableau que tu aurais pu peindre. La vue du vieux moulin, de la rivière sage Scintillant au soleil nous avait éblouis. Berçant ses nénuphars tout frais épanouis, Elle nous accordait ses splendeurs en partage. Nous aimons toi et moi, ce noble paysage Que l’homme prédateur ne peut apprivoiser. Je me souviens encor du chaleureux baiser Que tu m’avais donné au chemin de halage. Aujourd’hui c’est l’hiver, et son pâle cortège De brumes, d’arbres morts, de neige, de frimas. Mais décembre ou juillet, cela n’importe pas. L’indre a pour m’envoûter le même sortilège. Refleurira l’avril et ses aubes vermeilles. Reparaîtra l’été, temps béni des amours. Nous referons alors le magique parcours, Sur les rives de l’Indre, aux beautés sans pareilles. Renée Jeanne Mignard |
Métamorphoses Indifférent à l’orage Qui laisse sans voix l’oiseau, Un joli petit nuage Batifole tout là-haut. Il joue à saute-mouton, Cache le soleil, s’égare, S’étire, fait le dos rond, Prend une forme bizarre. Il est cheval bondissant, Silhouette qui se penche, Devient lion rugissant, Ou vieillard à barbe blanche, Ecume de l’océan, Coiffe de lin d’une belle, Arbre courbé par le vent Aigle déployant son aile, Opale au reflet changeant, Navire gonflant ses voiles, Fée à baguette d’argent, Jonglant avec les étoiles. Il est ivre de ciel pur, Croit tutoyer l’éternel, Virevolte dans l’azur, Et choit sur un arc-en-ciel. Il se riait de l’orage Qui laisse sans voix l’oiseau. C’est un tout petit nuage Qui sanglote tout là-haut. Renée Jeanne Mignard |
Pastel de Jean Geevaert "Nuages" Acrylique de François Veillon http://visuel.free.fr/textes/FVeillon.htm |
"Adolescence" Dessin de Dominique Bonavita http://d.bonavita.creations.site.voila.fr "Fantôme" Aquarelle de Renée Clerc http://www.le-monde-de-renee.com |
L’inconnu Qui es-tu, d’où viens-tu, mystérieux fantôme Qui dès la nuit tombée met mon cœur en émoi, Alors que les yeux clos, j’explore le royaume Des souvenirs enfouis au plus profond de moi. Es-tu le compagnon de mes jeunes années, Qui brisait mes jouets quand il était fâché, Mais qui raccommodait les bras de mes poupées, Et dans le grand tilleul faisait le chat perché. N’est-ce pas toi, l’amie, la tendre adolescente, Qui dans notre printemps m’aimait comme une sœur, Connaissait les secrets de mon âme innocente, Savait toujours trouver le chemin de mon cœur. Peut-être es-tu celui qui m’apprit l’espérance, La chaleur de ses bras, le langage des yeux, Lui qui lorsqu’il partit pour sa lointaine errance, Me laissa le regret de ne plus être deux. Je ne veux plus savoir, fantôme que j’accueille, Ne me viens plus troubler au cours des longues nuits. Laisse-moi me griser des rêves que je cueille, Au royaume fleuri des souvenirs enfouis. Renée Jeanne Mignard |
Triolets Fleurette Je te coucherai sur l’herbette, Ma mie. Foin de ta pudeur. Avec des mots pleins de douceur, Je te coucherai sur l’herbette. Je te jouerai de l’épinette Pour mieux embraser ton ardeur. Je te coucherai sur l’herbette, Ma mie. Foin de ta pudeur. Ombre A l’horizon qui devient sombre, S’étend le voile de la nuit. Paraît une étoile qui luit A l’horizon qui devient sombre. Elle songe dans la pénombre Au bonheur qui soudain la fuit. A l’horizon qui devient sombre S’étend le voile de la nuit. Rêver Il ne faut pas briser un rêve, Même s’il paraît insensé. Ne jamais se dire lassé. Il ne fait pas briser un rêve. Dans notre existence trop brève, Le bonheur est vite passé. Il ne faut pas briser un rêve, Même s’il paraît insensé. Renée Jeanne Mignard |
"Pensées" Peinture de Cécile Verhaever http://perso.dromadaire.com/Muse_Deesse/aa.html "Rêve bleu sous-bois" Aquarelle d'Emile Wouters http://www.aquabel.eu/ |
"Pendule" Céramique de Danielle Lesselle http://lapoteriededanielle.site.voila.fr/ "Lampe" Céramique de Danielle Lesselle http://lapoteriededanielle.site.voila.fr/ |
Qui ?... Et nous voilà, tous deux, reposant côte à côte. Douze coups au cartel, pourtant je ne dors pas. J’essaie de définir qui a commis la faute, Qui de nous deux a dit les mots qu’on ne dit pas. Je sais que tu n’as pas la langue dans ta poche, Que tes propos parfois manquent d’aménité. Jamais je n’ai songé à t’en faire reproche. Pourquoi donc cette fois cela s’est-il gâté ? Nous avons jusqu’ici bien peu cherché querelle ; Nous nous entendons bien, ou du moins je le crois. Subitement, ce soir, c’est quand nous parlions d’elle Que nous avons tous deux perdu notre sang-froid. Elle….la vigilante et très sincère amie, Qui a tant de plaisir à nous savoir heureux, Qui partage nos joies, nos espoirs, notre vie…. Elle, à qui nous devons cet éclat douloureux. Mais qu’importe après tout, je sens que m’indiffère De savoir qui de nous blâme l’autre plus fort. Si reproche il y a, qu’il eût mieux valu taire, Tu peux dormir en paix, car c’est moi qui ai tort. Renée Jeanne Mignard |
Sonnet d'automne Avez-vous remarqué, ma chère et tendre amie, Alors que la saison d'été va s'achever, Comment au soir tombant on se prend à rêver, Combien privé de vous votre jardin s'ennuie. Le rose défeuillée vient de perdre la vie. Le soleil boude un peu tardant à se lever. L'oiseau, privé d'azur, moins prompt à s'élever, De gazouiller gaiement n'a plus la moindre envie. Pourtant, ma belle amie , s'il faut que je raisonne, Je dois vous avouer que j'adore l'automne, Qui apaise mon coeur que vous voulez blesser. Car aux beaux jours de mai vous me fûtes cruelle, Vous qui d'un simple mot avez fait trépasser Mon trop fervent amour, en lui cherchant querelle. Renée Jeanne Mignard |
"Automne" Aquarelle de Béa http://www.jardindebea.be "L'érable de son jardin" Photo de Renée Jeanne Mignard |
"Amour" Aquarelle de Renée Clerc http://www.le-monde-de-renee.com Pastel de Jean Geevaert |
A cœur joie Chante, chante mon cœur, débordant de tendresse Pour celui qui te fait palpiter nuit et jour. Tu es jeune, mon cœur, et rempli d’allégresse, Tu vis les doux moments de ton roman d’amour. Pourtant il me semblait que timide, trop sage, Tu n’osais pas parler, te montrais plus discret. Tu cachais tes désirs, ton besoin de partage. De tes vœux les plus chers, tu gardais le secret. Pourquoi ce changement, cette soudaine envie D’exprimer aujourd’hui ce qu’hier tu taisais ? Peut-être as-tu compris que l’homme de ma vie, M’aime un petit peu plus que ce que tu pensais. Foin du bonheur volé qui prête à équivoque, De la joie mesurée, sans attraits, sans merci. Mais tant mieux s’il y a sentiment réciproque, Quand on sème l’amour, on le récolte aussi. Danse, danse mon cœur ton amoureuse ronde, Qui t’étourdit parfois quand tu doutes de lui. Viens, danse dans ses bras pour oublier le monde, Berce tes rêves bleus jusqu’au bout de la nuit. Mon cœur, viendra le temps de l’aube souveraine Où je m’envolerai vers mon étoile d’or. Rien ne sera fini. Au-delà de la peine, Au-delà de la vie, je l’aimerai encor. Chante, chante mon cœur, débordant de tendresse, Pour celui qui te fait palpiter nuit et jour. Tu es jeune, mon cœur, et rempli d’allégresse, Tu vis les doux moments de ton roman d’amour. Renée Jeanne Mignard |
Haïkus
d’automne le ciel a pleuré aux premiers jours de l’octobre des larmes sans fin le ruisseau qui court emporte avec lui le ciel et des fleurs sauvages au cœur du sous-bois un rai de lumière pâle dore les fougères l’érable jauni voit son corps se dénuder désespérément un grain de raisin s’est échappé de la hotte avant le pressoir les doux cyclamens pointent le bout de leur nez sous les feuilles mortes le gazon sourit il va se remettre au vert avant les frimas cristal de la pluie tu te brises sur le toit en joyeux éclats sifflote le vent grisé par l’odeur des prés et des feux de bois sur le noisetier quelques noisettes encor c’est pour l’écureuil sur l’arbre frileux l’oiseau est déjà muet a bientôt l’hiver Renée Jeanne Mignard |
Feuilles d'érable et cyclamens du jardin Photo de Renée Jeanne Mignard "La beauté de l'Indre" Photo de Pierre Coutreau http://pierre.coutreau.free.fr |
"Epouvantail" Montage de Marie-Claire http://clairimage.ns5-wistee.fr "La mésange bleue" de Cécile Verhaever http://perso.dromadaire.com/Muse_Deesse/aa.htm |
L’innocent Un angélique sourire Sur son visage enfantin, Il est cela va sans dire, Un caprice du destin Il n’y a pas de malices Dans sa cervelle d’oiseau. Sa candeur fait les délices Des commères du hameau. Il ne sait rien des orages Qui embrasent l’univers. La tête dans les nuages, En récitant quelques vers Pour ses amies les mésanges Qui picorent dans sa main, Il va souriant aux anges, Sans souci du lendemain. Comme le ferait un mioche, Il lance à grands gestes vifs Le caillou blanc qui ricoche En légers bonds successifs. Il suit sa course rapide Qui se perd près d’un roseau, Fixe d’un regard limpide Les cercles qui rident l’eau. Heureux innocent, mon frère, J’aime ta sérénité. Tous les malheurs de la terre, Ne t’ont jamais tourmenté. Poursuis ton rêve tranquille Jusqu’à la félicité. Moi je m’en vais à la ville, A cette vie difficile, Qu’il est dur de supporter, A cette quête futile, A ce bonheur trop fragile, Que le temps va me compter. Renée Jeanne Mignard |
Souhaits Parle-moi, toi que j’aime, il est doux de t’entendre, Quand mon corps et mes sens aspirent au plaisir. Quand tu me dis l’amour, que ta voix se fait tendre, C’est un si grand bonheur que j’en crois défaillir. Ecris-moi quand les pleurs meurtrissent mes paupières, Tant l’absence est pénible, et dure à supporter. Nous ne pourrons jamais abolir les barrières, Mais un seul mot de toi peut me réconforter. Garde-moi quand dans mes pensées germe le doute, Que je t’aime si fort que parfois j’en ai peur. Sans toi, je ne saurais continuer ma route. Ma vie privée de toi ne serait que douleur. Aime-moi quand tous deux nous sommes à l’orage, Que nous nous éloignons sans rime ni raison, Qu’il s’en faudrait d’un rien qu’on ne fasse naufrage, Que pour notre avenir il n’est plus d’horizon. Chante-moi doucement ta chanson nostalgique, Quand les flammes le soir crépitent au foyer. Elle sait consoler mon cœur mélancolique, Quand j’ai si mal de toi que j’en pourrais crier. Berce-moi lorsque dans tes bras je suis captive, Quand ma lèvre assoiffée tremble d’émotion, Que ton corps et le mien s’en vont à la dérive, Emportés par le flot de notre passion. Souris-moi si mes yeux s’embrument de tristesse Quand tu quittes mes bras pour retourner chez toi. Pour que soit oublié cet instant de faiblesse, Avant que de partir, mon amour, souris-moi. Renée Jeanne Mignard |
"Coeur à coeur" Abstraite de Gisèle Darrieux Bobin http://pagesperso-orange.fr/gisele.darrieux/ "Coquelicotqs bleus" Aquarelle de Gisèle Darrieux Bobin http://pagesperso-orange.fr/gisele.darrieux/ |
"Automne"Aquarelle de Renée Clerc http://www.le-monde-de-renee.com |
Photo de Renée Jeanne |